FIVE FINGER DEATH PUNCH @ Bataclan (26/03/14)

Après avoir assuré la première partie d’Avenged Sevenfold au Zénith De Paris en novembre dernier, Five Finger Death Punch est de retour dans la capitale pour, cette fois-ci, un concert en tête d’affiche, dans un Bataclan rempli !

La tâche d’ambiancer le public est confiée à POP EVIL, groupe américain metal alternatif ayant récemment signé sous le même label que la tête d’affiche de la soirée. Ce sera une mission accomplie pour la formation, car il ne faudra pas moins de quelques secondes à l’audience parisienne pour se montrer réceptive dès la première chanson, “Deal With The Devil”. Comme le bon vin (ou la bonne bière dans ce cas précis), le set se bonifiera au fil des chansons telles que “Goodbye My Friend”, “Trenches”, ou encore “Last Man Standing”, qui conclura ce set convaincant d’une vingtaine de minutes.

Quelques changements sur scène et place aux mexicanos du deathcore, UPON A BURNING BODY. Pas de blousons en cuir, de chaînes à la ceinture ni de rangers pour les membres, mais plutôt costumes cintrés, particularité vestimentaire propre au groupe. Mais si cette spécialité est bien connue des quelques dizaines de fans présents dans la salle, il demeure nécessaire de voir UABB en live pour s’apercevoir qu’ils sont les patrons dans un autre domaine : la claque. En effet, dès “Intermission”, le public se voit la cible d’un uppercut du gauche, et répondra en participant autant que possible. Menée par Danny Leal (chant), la bande offrira un set ultra efficace ponctué d’une technicité imparable. “Once Upon A Time In Mexico”, “Texas Blood Money”, “Sin City”… tout y sera, pour le plus grand plaisir des tympans de l’auditoire. La soirée est définitivement lancée, merci UABB !

Il est aux alentours de 21h lorsque la salle est plongée dans le noir, provoquant un bruit monstre ainsi qu’un raz de marée de signes de cornes chez le public. Les cordes lourdes des très vaillants Zoltán Báthory, Jason Hook, et Chris Kael annoncent le début du concert de FIVE FINGER DEATH PUNCH avec “Under & Over It”, rythmé par les caisses de Jeremy Spencer, toujours aussi enragé. Le public est survolté et se laissera même aller à des “Hey ! Hey ! Hey !” calés sur le tempo de la chanson qui n’a même pas encore vraiment commencé. Ivan L. Moody (chant) lance alors un “GO !” de sa voix puissante et c’est parti pour le headbang, aussi bien dans la fosse et les gradins que sur scène. “Did you hear the one about me being a punk?” commence le frontman, tout en se baladant de gauche à droite pendant que les musiciens s’acharnent sur leurs instruments. Les membres se montrent ultra motivés et déjà communicatifs avec les premiers rangs, et l’ambiance deviendra explosive au “’cause if I ever did, I don’t remember it !” qui sera suivi du refrain, repris à l’unisson par la horde de fans. L’énergie naissante poussera même le premier slammeur de la soirée à nager sur la marée humaine pour atteindre le front row, mais les vigiles ne semblent pas être fans de crowdsurf et l’expédieront aussi rapidement qu’il n’était arrivé, la fosse étant séparée de la scène par des barrières. Ivan, perturbé par la possible dangerosité des slams à venir, lâchera un “More security! Get the fuck up here!” entre deux lignes, et refusera même de poursuivre le concert quelques minutes plus tard tant que plus d’agents de sécurité ne se seront mobilisés devant les crashs barrières. Demande qui sera finalement exécutée peu de temps après, le chanteur expliquant aux fans qu’ils ne doivent pas considérer les vigiles comme leurs ennemis. The show must go on et la très entraînante “Hard To See” manquera de peu de faire craquer les planches de la salle, qui se laissera bien volontiers aller à des ups and downs et pogos. Après une “Bad Company” plus posée, Jason ayant sorti sa guitare à deux manches pour l’occasion, l’ambiance monte d’un cran avec la très furieuse “Burn MF”, issue du premier volume du dernier album de la bande, intitulé “The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Volume 1“. Ivan fera même monter une fan chanceuse, Sarah, qui l’aidera à interpréter le titre, les deux compères toujours encouragés par un auditoire très en forme. Le set poursuit son chemin et le groupe décide de troquer ses guitares électriques pour offrir au public un petit set acoustique, interprétant non pas une, mais deux chansons rythmées par la guitare sèche de Jason, “Remember Everything” et “Battle Born”, reprises d’une voix par une fanbase brandissant des dizaines de briquets dans les airs. Five Finger Death Punch reprend du poil de la bête avec les très dynamiques “Never Enough” et “Here To Die” qui feront trembler le plancher du Bataclan à coups de pogos et circle pits, avant que la formation ne quitte la scène puis revienne pour ce qui sera le rappel, au bout de seulement un peu plus d’une heure de concert… Ivan procède alors à une version a capella de “Far From Home” avant de demander au lights guy d’éteindre toutes les lumières et au public de ressortir les briquets et téléphones. “From us, to all of you… This is “The Bleeding””. Les premières notes du morceau phare résonnent dans une version malheureusement plus lente que l’originale, faisant clairement perdre à la chanson sa puissance. Bien dommage pour une dernière chanson. Cela ne découragera cependant pas ni l’audience, ni le combo, qui jouera devant une marée de bras levés vaguant de droite à gauche au rythme des fûts de Jeremy, qui ne semble jamais cesser de sourire. Quelques minutes d’headbang intense et le concert vient à sa fin, le groupe s’attardant longuement sur scène pour remercier le public, lancer tout objet susceptible d’intéresser les fans et s’assurer que tout le monde a passé une bonne soirée. “Did you guys have fun this evening?” dixit le frontman, avant de chauffer une dernière fois la salle : “When I say FIVE FINGER, you say…?” – “DEATH PUNCH!”, s’exclamera bruyamment le public. Le show est cette fois-ci bien fini, et la bande rentrera dans les coulisses pendant que leur cover de la célèbre “House Of The Rising Sun”, dont le clip est sorti il y a quelques jours, résonnera dans l’enceinte du Bataclan.

S’ils avaient indéniablement conquis un Zénith entier qui n’était même pas le leur il y a quelques mois, on aurait logiquement attendu de ce Bataclan qu’il soit littéralement retourné. Mais avec un set court pas des plus concluants, Upon A Burning Body ayant fait explosé le compteur d’efficacité live, cette soirée sera une bonne soirée qui ravira les die hard fans, sans pour autant être le concert du siècle, ni LE concert de la formation. Five Finger Death Punch reste tout de même un bon groupe à voir, mais les versions albums demeurent malgré tout plus puissantes et profondes que les versions live, qui, pour le coup, manquent de punch…
 

Setlist :

Under & Over It
Burn It Down
Hard To See
Lift Me Up
Bad Company
Burn MF
Agony Of Regret
Remember Everything
Battle Born
Coming Down
Never Enough
Here To Die
—-
Far From Home
The Bleeding