Après un Olympia plein à craquer, mais écourté, les Américains de Five Finger Death Punch s’invitent au Zénith de Paris, pour une très ambitieuse date !
Dans une enceinte très bien remplie, les premiers riffs seront ceux des bros de BAD WOLVES. Mené par l’imposant Tommy Vext (chant), le quintette est une formation de rock/metal US pur jus. Sorti en octobre dernier, le deuxième album “N.A.T.I.O.N.” (2019) trouve preneur. De “No Messiah” à “I’ll Be There”, les titres de “Disobey” (2018) se mêlent avec osmose.
Malgré des conditions plutôt bonnes et de bons échanges entre le public et Tommy, véritable frontman, l’essence musicale est fade. Ca tabasse, notamment avec John Boecklin (ex-DevilDriver), mais l’accordage ultra bas et le manque criant de lead, créent une redondance. Enfin, difficile de passer à côté de la reprise de “Zombie” des Cranberries, cerise sur le gâteau. Trente minutes maîtrisée.
Megabonheur
Pour beaucoup, le véritable événement est à suivre. Le retour sur scène de MEGADETH ! Effectivement, que fait la bande de Dave Mustaine entre ces deux formations ? “Music is their business and business is good”, dira-t-on. Diagnostiqué d’un cancer de la gorge en juin dernier, le groupe avait annulé l’ensemble de ses dates. Inquiétude évidemment. Plusieurs mois de traitement plus tard, le voilà, sur scène armé de sa flying V. Quel bonheur !
Alors que le quatuor avance à la composition et l’enregistrement de son seizième album studio, où en est la formation en live, suite à ses mois d’inactivité ? Les dernières sorties des Américains étaient musicalement réussies, mais la voix de MegaDave n’était plus vraiment au rendez-vous. En tenant compte de sa situation, la prestation est globalement assurée. Dave Ellefson (basse) et Kiko Loureiro (guitare) l’épaulent à de nombreuses reprises. Même si l’attaque des aiguës est éprouvante -il laisse d’ailleurs le public chanter ces parties-là- le reste tient la route. Pour une reprise, c’est une véritable surprise.
Côté setlist, mis à part “Poison Was The Cure” qui fait office de petit délice, le reste un est pur best of. “Hangar 18”, “Sweating Bullets”, “Symphony Of Destruction”, “Peace Sells”. La scénographie est elle aussi réussie et plutôt dynamique.
Entre deux morceaux, Dave Mustaine échange et remercie les fans pour les nombreux soutiens durant sa convalescence. L’ovation est au rendez-vous. Puis petite surprise pour “A Tout Le Monde”, Dave invite sa fille Electra qui fête son anniversaire et qui “fut conçue” à Paris. Mignon mais pas autant que “Holy Wars… The Punishment Due” qui nous punit comme il se doit, dans la joie et la bonne humeur.
Le show à l’américaine
Plus grand, plus nombreux. FIVE FINGER DEATH PUNCH conquiert décidément de plus en plus de fans. L’attente de ceux-ci est énorme, l’impatience se lit sur les visages stressés; la libération est proche et le contrat est rempli (ndlr : on revient du futur, on se permet de s’avancer de la sorte).
Les Américains cartonnent partout en Europe, jouent dans des salles de plus de quinze mille personnes, et petit à petit, se fait sa place en France également. Leur rock/metal US pêchu fonctionne bien. C’est à la fois le défouloir sur les parties énervées, mais également la communion en reprenant et accompagnant Ivan Moody (chant) sur les parties plus mélodiques.
“Lift Me Up”, “Trouble”, “Jekyll And Hyde”, “Got Your Six” ou encore “Burn MF”, difficile d’échapper aux titres phares tout au long du set. Le single “Inside Out” tiré du nouvel album “F8”, à paraître le 28 février, est également au programme et déjà apprécié des fans. L’aspect plus mélodique et calme, qui fait partie intégrante de leur musique, est bel et bien là, même si très cliché en tant que “power ballad”. Mais Paris est à fond et la belle scénographie et pyrotechnie, rythment visuellement le show comme il le faut.
Le quintette est en roue libre, la machine est huilée et manque peut-être de chaleur. On note d’ailleurs que Jason Hook (guitare) reste à son poste et est peu mobile, dommage. De Zoltan à Ivan, sans oublier Chris Kael (basse) toujours aussi expressif ainsi que Charlie Engen (batterie) qui remplace parfaitement Jeremy Spencer, FFDP assure un show de tête d’affiche comme espéré par l’auditoire.
Trop convenu, trop facile, peu original. Les critiques seront toujours présentes mais force est de constater que Five Finger Death Punch assure le show et rend honneur à ses fans (dix-huit titres !).