Ce mardi 6 décembre marquait le début de l’édition 2016 du Winter Camp Festival. Une cinquième pour l’événement qui se déploie sur cinq jours à travers la France, privilégiant les petites salles et la proximité entre public et musiciens. Avec les rêveries d’Halo Maud, la simplicité de Julien Barbagallo et l’exotisme de Flamingods, retour sur cette première soirée éclectique.
Place d’abord à HALO MAUD. De son vrai nom Maud Nadal, la jeune femme s’apprête à sortir son premier album solo dans les prochains mois. Mais loin d’être une débutante, on a déjà pu la voir passer parmi les rangs de Melody’s Echo Chamber et de Moodoïd, entre autres. Autant de références pour la musicienne qui est accompagnée sur scène par Olivier Marguerit (O) aux claviers, Stéphane Bellity (Ricky Hollywood) à la batterie et Vincent Mougel (Kidsaredead) à la basse. Dream pop, ambient, influences psychédéliques, Halo Maud mêle tout ça en alternant dans le texte français et anglais et offre à une assemblée déjà bien constituée une belle manière de commencer la soirée.
BARBAGALLO – Julien de son petit nom – est certes le batteur de scène de Tame Impala, mais il est surtout un musicien talentueux qui manie les baguettes aussi bien qu’il joue avec les mots. Le Toulousain est l’auteur de deux albums solo et collaborateur de nombreux projets musicaux, Aquaserge en tête. En octobre dernier, il a sorti son deuxième essai en solitaire, “Grand Chien”, qu’il est chargé de défendre au cours de ces quarante minutes de set. Derrière sa batterie, il est entouré par trois autres musiciens. Malgré un micro qui refuse de rester en place dès le premier morceau, c’est avec aisance et bonne humeur que le groupe interprète une majorité de nouveaux titres (“Moitié De Moi”, “Nouveau Sidobre”, “Mungibeddu”), contre deux plus anciens (“À Côté De Toi” et “Ça, Tu Me). La musique de Barbagallo est positive, légère et très mélodique et trouve son public sans problème.
Il est 22h30 passé lorsque les lumières s’éteignent pour FLAMINGODS. Heure tardive ou méconnaissance d’une formation qui n’a pas grand chose à voir avec la nouvelle scène française dont on a eu un bon aperçu jusque là, la salle s’est presque vidée le temps que les musiciens fassent leurs balances. Elle ne se remplira d’ailleurs pas beaucoup plus tout au long du set. Dommage, car le collectif anglo-bahreïnien a sorti cette année un troisième album fouillé et original, et on est curieux de voir comment il se concrétise hors studio. Les attentes seront à moitié comblées : sur scène, la formation se défend bien, mais globalement les arrangements riches et variés, sans compter les apports de multiples instruments collectés à travers le monde, souffrent d’un son trop écrasant et la musique y perd de sa force.
Les quatre membres de Flamingods ne se démontent pas pour autant et se laissent aller dans de longues parties instrumentales qu’ils improvisent entre des titres extraits de “Majesty”, comme “Rhama”, “Jungle Birds”, et la chanson éponyme. La petite assemblée qui assiste à cette heure de jeu adhère aux rythmes et mélodies quasi mystiques qui s’enchaînent sans temps morts, à peine entrecoupés par les remerciements et les excuses pour les problèmes techniques du chanteur et tête pensante Kamal Rasool.
En définitive, les deux Français de l’affiche ont rencontré un véritable succès auprès de l’audience, d’autant plus que cette dernière s’est largement déplacé pour eux. La reconnaissance a été moins facile pour Flamingods qui a souffert de difficultés techniques et de l’heure de passage avancée, comme souvent fatale en début de semaine. Mais quoiq’’il en soit, le plateau de cette soirée était de qualité, révélant des artistes à suivre de près.