Après deux dates à l’Olympia de Paris les 2 et 3 février, Foals poursuit sa tournée européenne au Royaume-Uni. Les Anglais étaient donc de retour au pays le 16 février pour un concert de folie au Wembley Arena de Londres. Retour sur cette soirée placée sous le signe d’un rock n’roll sauvage, d’une énergie bestiale et d’une liesse sans pareille.
Avec une capacité d’accueil de 12 500 places, la Wembley Arena était presque pleine ce mardi soir. Les Oxfordiens étaient une nouvelle fois venus défendre leur dernier album, “What Went Down” devant un public londonien plus qu’impatient.
Dès 19h, pour chauffer une fosse déjà nombreuse et des gradins qui commencent à se remplir, le DJ set PEACE s’installe dans un coin de la scène pour diffuser tubes et bonne humeur. L’audience est peu réceptive à part quelques personnes qui ne résistent pas à l’idée de danser un peu, une bière à la main, histoire de se mettre en jambes.
Puis à 19h50, c’est le groupe d’art rock britannique EVERYTHING EVERYTHING qui démarre un set impeccable de plus de quarante minutes. La foule est visiblement aussi là pour les voir; ça chante sur “Regret”, danse et tape dans les mains sur “Distant Past”, et pogote même sur “Kemosabe”. Le chanteur Jonathan Higgs lâchera quelques “merci” et terminera par exprimer son bonheur d’être ici ce soir pour soutenir “Foals qu’on aime tellement putain” mais ça ne suffira pas. Le manque de communication entre les membres et entre eux et l’auditoire reste l’éternel problème de cette formation qui offre pourtant un set léché, mais sans spontanéité aucune. Dommage.
Pour faire patienter le public entre la première partie et Foals, Peace se colle une nouvelle fois derrière les platines. L’excitation monte d’un cran dans la fosse, les gradins sont bientôt presque plein, la foule n’y tient plus.
A 21h10, les lumières s’éteignent, les acclamations parcourent la salle et le show de FOALS peut enfin commencer. La batterie de Jack Bevan introduisant “Snake Oil” rugit quelques secondes puis Yannis Philippakis et les autres musiciens entrent en scène pour un morceau poisseux, parfait pour démarrer le concert. Il n’en faut pas plus à la foule pour pogoter avec ferveur.
La bande enchaîne avec “Olympic Airways”, issu du premier album “Antidotes” (2008), agrémenté d’un jeux de lumières rouges, bleues et violettes. Le son est malheureusement trop fort, nous privant de celui de la basse. Mais cela ne semble pas gêner l’assemblée, surexcitée. On continue avec un tube extrait de “Holy Fire” (2013); à peine les premières notes de “My Number“ résonnent-elles que les spectateurs des gradins se lèvent spontanément, dansant et chantant dans la bonne humeur.
Foals enchaîne morceaux de “What Went Down” et ceux des albums précédents avec justesse et énergie. Alternant ballades (“Give It All”) et chansons plus punchy (“Mountain At My Gates”), les Britanniques nous démontrent qu’ils maîtrisent l’art de la parfaite setlist. Les moments de répit sont faits de morceaux mélancoliques et magnifiques tandis que le reste n’est que pur rock n’roll, crasseux et fougueux.
Yannis Philippakis est proche de son public, n’hésitant pas à descendre au plus près de ses fans, leur adressant la parole à plusieurs reprises. Le silence est de mise lorsqu’il entonne, a capella, les premières paroles de “Providence”, “I know I cannot be true, I’m an animal just like you”, avant que la batterie ne donne le rythme et que les lumières rouges ne dessinent des sortent de cages autour de chacun des membres. La foule ne tient plus et pogotera tout le long du morceau.
C’est alors que résonnent les premiers accords de la somptueuse “Spanish Sahara”, d’abord introduite par le son de vagues venant se casser sur le sable. Le final est dingue, on sent le plaisir immense que le combo a à jouer ce morceau en live. Même enthousiasme sur l’inoubliable “Inhaler”, dernière chanson du set, que Foals interprète à la perfection.
La foule, pourtant visiblement emballée, ne fait pas tant de bruit que ça pour que la formation revienne sur scène. Qu’importe, le quintette entame son rappel par la sublime “London Thunder”, “dédiée à la meilleure ville du monde” et enchaîne par le tube du dernier album “What Went Down” où le chanteur se permet de slammer sur la fin. Pour finir en beauté, Foals donnera toute l’énergie qu’il lui reste sur “Two Steps Twice”. Le canon à confettis est de sortie, le frontman slamme et la foule est en liesse. Parfait pour terminer la soirée.
Foals nous prouve une nouvelle fois qu’ils sont des bêtes de scène, capable de faire pogoter son public dès la première chanson. On admire la setlist si justement dosée, la spontanéité des membres, l’énergie débordante dont ils font preuve du début à la fin, et le sentiment qu’on éprouve à l’issu de l’un de ses concerts, celui d’avoir assisté à un putain de show rock n’roll. Grandiose !
Setlist :
Snake Oil
Olympic Airways
My Number
Birch Tree
Give It All
Mountain At My Gates
Balloons
Providence
Spanish Sahara
Red Socks Pugie
Late Night
A Knife In The Ocean
Inhaler
—-
London Thunder
What Went Down
Two Steps Twice