Dans le froid glacial du samedi 4 février, le quatuor pop punk/happy hardcore du Massachusetts était de passage dans la capitale au Nouveau Casino pour promouvoir son dernier album en date, l’efficace “In Some Way, Shape, Or Form”. Inutile de dire que l’ambiance s’en est immédiatement trouvée réchauffée.
Vers 19h30, pour ouvrir la soirée, on retrouve avec plaisir les français de Mary Has A Gun, dont c’est le deuxième passage au Nouveau Casino après une première fois réussie en novembre dernier, en première partie de Madina Lake. Si plusieurs fans ont fait le déplacement pour soutenir leur groupe favori, une bonne partie de la salle ne semble pas connaître les quatre garçons, ce qui ne les empêche pas de rapidement gagner la foule. Avec un set de près de trente minutes justement équilibré entre titres en français et en anglais, incluant le toujours percutant “Alice” et plusieurs nouveaux morceaux, c’est en effet sans grande difficulté que le quatuor d’Aix-en-Provence amène l’audience à remuer de la tête et à reprendre en chœur ses refrains entêtants. L’ensemble est techniquement très propre, avec un chant impeccable et des musiciens en phase, ce qui ne gâche rien. Une sympathique entrée en matière donc, contribuant tout de suite à propager une bonne ambiance dans une salle déjà remplie aux trois quarts.
Un petit quart d’heure plus tard, place aux américains de A Loss For Words, qui parviennent dès le premier morceau à faire monter la température d’un cran, lançant le premier mosh pit de la soirée. Notons au passage qu’il y a une vraie différence entre ce que l’on pense connaître du groupe à l’écoute de ses albums et ce qu’il nous livre en concert. En effet, le style pop punk bondissant du quintette de Boston explose tout simplement en live, révélant même une petite facette enragée assez étonnante. Le frontman Matt Arsenault, casquette à l’envers vissée sur la tête, descendra à plusieurs reprises dans la salle pour se mêler à la foule déchaînée et crowdsurfer jusqu’à la scène. Visiblement très agréablement surpris par l’excellent accueil du public français, il ne cessera de répéter à quel point l’audience est géniale ce soir, allant même jusqu’à qualifier le show comme étant le meilleur de la tournée. Vrai ou pas, une chose est sûre, on aura rarement vu une première partie d’une telle intensité, permettant à la soirée de passer à la vitesse supérieure. On verra même plusieurs membres de Four Year Strong venir jeter un œil à la performance de leurs camarades, notamment pendant leur reprise de “I Want You Back” des Jackson Five, présente sur l’album “Motown Classics”.
Enfin, à 21h10, c’est au tour des headliners de faire leur entrée, démarrant au quart de tour avec “What The Hell Is A Gigawatt?”. Il n’en faudra pas plus pour que les kids abandonnent toute retenue, se jetant immédiatement dans un mosh pit, complété par du crowdsurfing à gogo. Avec une setlist capable de satisfaire les fans les plus exigeants, comportant les incontournables “Catastrophe”, “Enemy Of The World” ou encore “Bada Bing! Wit’ A Pipe!”, mais aussi nombre de nouveaux morceaux, parmi lesquels “Stuck In The Middle”, “Sweet Kerosene” ou encore “Just Drive”, le quatuor américain approche le sans-faute. Alan Day (chant, guitare) n’hésite pas à régulièrement relancer le public qui pourtant ne faiblit pas, ayant même tendance à envahir un peu trop la scène, ce qui inquiète visiblement Dan O’Connor (chant, guitare). Il faut dire que le flot continu de fans déboulant sur scène, parfois jusqu’à trois ou quatre en même temps, circulant librement et squattant parfois le micro d’Alan ou de Dan, a de quoi perturber. De son coté, Joe Weiss (basse, chœurs) semble quant à lui beaucoup s’en amuser. Tout ceci n’empêchera pas le quatuor de progresser à travers son set sans le moindre accroc avec une confiance que seule des années d’expérience peuvent conférer. Avec ses lunettes de soleil sur le nez, Jake Massucco (batterie) semble même être là en touriste, tout en livrant une performance irréprochable. On frise l’émeute sur “It Must Really Suck To Be FYS Right Now”, et après un “Heroes Get Remembered, Legends Never Die”, repris mot pour mot par le public, les quatre compères quittent la scène, mais ne tardent pas à revenir sous les acclamations de l’audience pour un rappel épique incluant “One Step At A Time” et “Wasting Time (Eternal Summer)”.
Une chose est sûre, le public venu voir le quatuor américain n’aura pas eu froid ce soir, vu l’ambiance survoltée régnant dans la salle pratiquement comble. Cela faisait quelques temps que l’on n’avait pas vu une telle frénésie parcourir la salle du Nouveau Casino, alors une seule question se pose maintenant : à quand le retour de Four Year Strong ?
Setlist :
What The Hell Is A Gigawatt?
Stuck In The Middle
Tonight We Feel Alive (On A Saturday)
Prepare To Be Digitally Manipulated
Catastrophe
Heaven Wasn’t Built To Hold Me
Bada Bing! Wit’ a Pipe!
Sweet Kerosene
Enemy Of The World
Maniac (R.O.D.)
The Infected
Just Drive
It Must Really Suck To Be Four Year Strong Right Now
Heroes Get Remembered, Legends Never Die
—-
One Step At A Time
Wasting Time (Eternal Summer)
Crédit photos : Virginie Schmidt