Frank Carter aime décidément beaucoup la France. Après trois festivals (dont le Hellfest) et une date en salle cet été, le voilà déjà de retour chez nous avec deux nouveaux concerts, à Toulouse et ce soir à La Cigale de Paris.
The OBGMs
La Cigale n’est pas encore totalement remplie quand, à 19h30, quatre jeunes gens arrivent sur scène, les lumières encore allumées. Est-ce que ce sont des techniciens qui viennent préparer les instruments ou est-ce que la première partie va bientôt commencer ? Les lumières s’éteignent et on a donc la réponse à notre question : ce sont bel et bien les membres de THE OBGMS. Densil McFarlane (chant) prend le micro pour présenter son groupe, originaire de Toronto, comme un cover band de Nickelback ! C’est évidemment une blague et le quatuor balance son mélange de punk rock teinté de funk et de hip hop avec une énergie folle. Ni une, ni deux, Densil McFarlane est déjà descendu dans la fosse pour continuer sa première chanson parmi le public !
C’est d’ailleurs la meilleure façon de résumer le concert de The OBGMs : en une demi-heure de concert, McFarlane n’aura passé que quelques minutes sur scène avec ses camarades ! Qu’il descende dans la fosse pour mosher avec le public, pour lancer un “wall of death” ou pour demander à la foule autour de lui de s’asseoir avant de sauter, le chanteur canadien est tout simplement inarrêtable ! À grands coups de riffs punks et de rythmes funks, le groupe dégage une énergie sincère et authentique qui retourne La Cigale. McFarlane plaisante une dernière fois en commençant à chanter quelques notes de “How You Remind Me” et “Photograph” de Nickelback, et c’est déjà la fin.
The OBGMs nous a régalé ce soir et a réussi à rendre le public chaud bouillant avant l’arrivée de Frank Carter & The Rattlesnakes. Nulle doute que tous les gens présents ce soir trépignent déjà d’impatience à l’idée de revoir le quatuor canadien en concert chez nous !
Frank Carter & The Rattlesnakes
La salle, déjà bien remplie pendant le set de The OBGMs, est encore plus dense à l’arrivée de FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES sur scène. Et le public n’a pas besoin d’échauffement quand il s’agit de reprendre en chœur les paroles de “My Town”, première chanson de la soirée. Frank Carter, caché sous une veste à capuche, semble lui aussi en grande forme ce soir, tout comme ses camarades d’ailleurs, en témoigne ses petits sauts sur la scène. Et il le prouvera très vite au public en laissant tomber sa veste pour descendre slammer dans la fosse pendant “Tyrant Lizard King”. Et comme Monsieur Frank Carter ne fait pas les choses comme tout le monde, il ira carrément slammer en poirier ! Une cascade impressionnante pour époustoufler tout le monde dès le début du concert !
La “très Arctic Monkeys” ballade “Spray Paint Love” vient calmer un peu le jeu dans toute cette folie ambiante et laisse les guitaristes montrer tous leurs talents pour les riffs plus lents et plus lourds. Mais le calme est de courte durée et Frank Carter compte bien faire passer le show à la vitesse supérieure avec “Cobra Queen”. La foule n’est plus qu’une marée dansante et sautillante, au rythme de ce tube du dernier album du groupe, Sticky, sorti l’année dernière. Frank a maintenant enlevé son T-shirt pour montrer au public ses nombreux tatouages et cela tombe bien puisque voici “Go Get A Tattoo”. La Cigale est survoltée, cela crie, cela chante, cela tape des mains, on commence à voir quelques walls of death. L’assemblée, à l’image du groupe ce soir, déploie toute son énergie.
Vient ensuite l’un des grands moments des shows de Frank Carter & The Rattlesnakes : “Wild Flowers” et son pit exclusivement réservé aux femmes dans la salle. Frank donne pour consigne à tous les hommes de s’écarter pour laisser tout l’espace aux femmes le temps d’une chanson et leur laisser le loisir de danser, sauter, mosher. Une intention louable mais à deux reprises, certains hommes ne jouent pas le jeu et Frank est obligé de descendre dans la fosse pour s’expliquer avec l’un ou bien arrêter la chanson pour faire la leçon à un autre homme qui avait voulu slammer !
“Why A Butterfly Can’t Love A Spider” vient apaiser les esprits et ramener un peu de mélancolie dans le concert. Dean Richardson (guitare) et Tom Barclay (basse) profitent parfaitement de l’espace de la scène, et notamment de l’estrade derrière sur laquelle ils montent et descendent tout le long du show. La folie de Carter n’est jamais très loin et il profite de l’engouement du hit “Original Sin” pour partir sur l’un des côtés de la salle et se jeter dans l’assistance une nouvelle fois. Dean Richardson l’imitera aussitôt après pendant “Devil Inside Me” pour aller faire un solo en slammant à genoux. Que de cascades décidément !
Frank Carter n’est pas avare en interactions avec le public et prend la parole de nombreuses fois, pour exprimer ses regrets sur l’annulation du concert prévu à Rock En Seine, ou pour aider à retrouver un téléphone perdu dans la fosse. Le concert se termine avec “Neon Rust” et l’auditoire entonne de bon cœur “we don’t belong in a wasteland” avec Carter.
Après quelques minutes, Frank Carter & The Rattlesnakes remonte sur scène pour le rappel, également accompagnés par Densil McFarlane de The OBGMs pour le tube du groupe, “I Hate You”, chanté quasiment en intégralité par le public. Un gros moment ! Un dernier wall of death et un moshpit de fin pendant “Crowbar” et voici venu la (vraie) fin du set, sous un tonnerre d’applaudissements pour le groupe.
La réputation scénique de Frank Carter n’est plus à faire et show après show, le musicien anglais continue de tout donner pour son public. Une vraie énergie punk mélangée à un rock alternatif ultra efficace et parfaitement maîtrisé. Le public de La Cigale a vécu une soirée de folie ce vendredi et, à en croire les pogos qui continuent une fois les lumières rallumées pendant que “Killing In The Name” résonne sur les enceintes, on en redemanderait presque !