FRANZ FERDINAND @ Zénith (10/03/14)

Menés par le grand Alex Kapranos, les écossais de Franz Ferdinand sont de retour dans la capitale pour présenter leur album sorti dans les bacs en août dernier, “Right Thoughts, Right Words, Right Action“. Un titre sous forme de leitmotiv volontaire et hyper positif, à l’image du groupe.
 

Par cette belle journée printanière, le Zénith s’anime des fans déjà nombreux. Pour patienter, le public, arrivé tôt, a droit à quelques bandes annonces de films, ou bien peut acquérir un live des dates précédentes ou un bonnet Franz Ferdinand à pompon rose.
 

20h pile, c’est l’heure pour CITIZENS!. Les cinq jeunes anglais produits par Alex Kapranos et adoubés par les publicitaires, entrent sur une musique d’ambiance; devant des tentures masquant le fond de la scène, ils démarrent a capella sur des claquements de doigts. Les british enchainent avec “Reptile” sous un éclairage aussi froid que le sang de la bête, et le public abreuvé à la pub reconnaît le titre et réagit. Habillée de claviers Korg, la voix aiguë, métallique, et nasillarde de Tom Burke imprime sa personnalité sur leur pop légère mais entêtante. Polis, ils n’oublient pas de remercier leurs hôtes, et mêlent pendant une demi-heure des titres du prochain album à de plus anciens. Une petite photo souvenir devant un Zénith qui s’est complètement rempli pendant leur set et c’est fini.

Voilà qu’apparaît le décor de la scène : deux tableaux d’affichage d’aéroport de chaque côté et une horloge dont le design rappelle le Bauhaus au centre. 21h : après trois ou quatre minutes de flottement, lumières éteintes mais musique d’ambiance restée allumée, retentit une musique de film d’épouvante. Vêtus de costumes graphiques noir et blanc, FRANZ FERDINAND démarre sur les chapeaux de roue avec le décapant “Bullet”. Le projectile atteint sa cible, les gradins sont tous debout et plus personne ne se rassiéra désormais ! Les musiciens sont assez peu éclairés, pour mieux profiter des créations géométriques et rétro de grande qualité projetées en fond. Dommage que le son soit assez criard et brouillon dans les aigus car la setlist est diablement efficace. Voici le beatlesien “Fresh Strawberries” à l’issu duquel on s’attend à entendre l’ovni “Erdbeer Mund”, la nouvelle comptine en allemand clamant leur amour des fraises. Mais non, ça sera le classique “Walk Away” aux chœurs raffinés. Alex est impérial et fait de grands bonds, pendant que Nick traverse la scène de sa démarche sautillante et souple. Les compères interprètent un remix de “Can’t Stop Feeling”, fondu enchainé avec “No You Girls”. Ils s’arrêtent un court instant pour qu’Alex remercie en franglais son public (“très magnifique”) puis “Lucid Dreams” où l’orgue de Nick McCarthy sonne comme un orgue de Barbarie. Sans jamais rien laisser retomber, ils entonnent “Michael” où Alex prend ses poses de karaté kid super héros, et s’éloignent après “Ulysses” à 22h20. Trois minutes plus loin, les revoici avec “Right Action”; McCarthy a des mouvement de tête empruntés à (Paul) McCartney. Baguettes à la main, tous autour de la batterie pour la rythmique de “Ousiders”, vont ils finir comme d’habitude ? “Encore ?”, demande Kapranos. Ils termineront avec l’espiègle et approprié “Goodbye Lovers & Friends” avant un tout simple “c’est fini” et un beau salut tous ensemble. Il est 22h45 et on serait prêt à parier que personne n’a vu le temps passer.

C’était Franz Ferdinand, un groupe qui restera très certainement dans l’histoire de la pop tant ils ont le talent de pouvoir aligner les tubes avec une facilité déconcertante. Concentrés, doués, rigoureux, ils semblent toujours agir avec gentillesse et sans lutte d’égos. This band is out of control they burned this Zénith, burned this Zénith!
 

Setlist :
 

Bullet
The Dark Of The Matinée
Tell Her Tonight
Evil Eye
Do You Want To
The Fallen
Fresh Strawberries
Walk Away
Stand On The Horizon
Can’t Stop Feeling
No You Girls
Brief Encounters
Lucid Dreams
Michael
Take Me Out
Love Illumination
This Fire
Ulysses
—-
Right Action
Jacqueline
Outsiders
Goodbye Lovers & Friends