Loin de sa Suède natale durant ce “Confusion To The Road Tour” en ce jeudi soir qui appartient encore à l’hiver, un trio vient à faire monter la température à La Maroquinerie. Les vikings de Freak Kitchen envahissent la scène de la capitale pour présenter leur neuvième album “Confusion To The Enemy” qui n’a nul besoin de défense. Ils sont en terrain conquis.
Ouverture des portes à 19h30, une foule d’aficionados est présente pour trouver les meilleures places avec un godet à la main de préférence. Les plus fidèles ont couru depuis Pigalle où Mattias “IA” Eklundh donnait trois heures avant la prestation un petit showcase non dépourvu d’humour et de savoir-faire, d’autres viennent de l’autre bout du pays pour suivre le trio durant sa tournée. Des parents à des heures de route de Paris qui ont trouvé in extremis une babysitter pour pouvoir assister à une sublime performance, un dévouement hors du commun qui nous est possible d’admirer pour les groupes les plus sympathiques.
Et quand on est voit débarquer FREAK KITCHEN, les musiciens ne peuvent que nous être sympathiques. Devant une salle comble intimiste mais prête à en découdre et enthousiaste à l’idée de passer la soirée sous le signe du metal scandinave, c’est le premier titre de ce nouvel album qui mène la danse. Avec son introduction mielleuse, “Morons” décolle une claque qui se multiplie au moins par deux en live sous le casque du bassiste Christer Örtefors et avec l’aide du sourire psychopathe de Mattias. Sans temps mort s’ensuit le premier morceau du précédent opus qui s’avère d’être d’une efficacité hors norme, toujours aussi accrocheur avec un sens de la parodie maîtrisé.
La complicité avec son public est ce qu’il y a de plus remarquable au-delà de sa musique, faisant de Freak Kitchen l’une des formations à absolument voir par tous les moyens possibles. Une bonne humeur toute en sueur et une énergie communicative, rajoutez à cela un talent monstre, et vous serez peut-être dans le secret des dieux. Les membres ont foi au nouveau matériel proposé qui dominera une setlist constituée d’incontournables et de quelques surprises. Si on oublie les morceaux imprononçables, avec “Så Kan Det Gå När Inte Haspen Är På” en tête de liste, on s’époumone avec plaisir sur “Porno Daddy” ou encore “Freak Of The Week”.
On secoue la tête, on chante à tue-tête, on fait des drôles de têtes, un exercice bon enfant qui permet de conserver des bons souvenirs sans avoir à lever son smartphone régulièrement pour prendre une photo ou une vidéo qui finira par être supprimée faute d’espace. Un état d’esprit décrit sur le nouvel album avec “Alone With My Phone”, absent de la setlist mais qui n’a pas lieu d’être tant les Freak Kitchenois (ce néologisme paraît être de circonstance) savent comment apprécier un concert.
Après seize morceaux, le rappel nous ramène en 1998. Album éponyme avec l’un des meilleurs logos jamais créés, “My New Haircut” résonne dans toute La Maroquinerie. Repris comme jamais, c’est une ambiance de stade qui règne. Apothéose sur le chapeau, gâteau bas messieurs !
Le trio s’arrête ici pour ce soir. Ce qui ne l’empêche pas d’aller à la rencontre des fans, dont certains seront instantanément reconnus par le groupe. En attendant la prochaine fois, il faut reconnaître que nos Suédois aux cheveux longs sont loin d’avoir les idées courtes. Des sets bien rodés qui gardent un esprit spontané et décontracté, voilà le vrai secret par Odin !