Dans le cadre de la tournée européenne de “Clone Of The Universe” (2018), les Californiens de Fu Manchu démarrent cette série de dates par la capitale. Le Trabendo voit une horde de vestes à patchs et de barbes en tout genre débarquer pour commencer le week-end en beauté.
19h sonne et il est déjà inutile de préciser que la file d’attente pour le bar s’étend à perte de vue, la bière étant indissociable d’un concert. La salle se remplit petit à petit, oscillant avec la terrasse où les briquets tintent et le second bar est également très fréquenté. Bavardages sur les concerts passés et à venir, débats sur le dernier album et multiples comparaisons tout en tirant des bouffées de sèches où la récente augmentation du prix du paquet débaroule dans les discussions. Le premier rang se presse auprès de la scène, les plus rapides garderont la place pour mander leurs camarades à la quête des pintes.
Sans retard, les lumières s’éteignent pour faire place aux jeunes gens de RED DIESEL, groupe français donnant dans le blues rock musclé. Les influences évidentes allant de Led Zeppelin aux Guns N’ Roses se dévoilent via les Gibson et le style arboré par nos jeunes amis. Le quintette arpente les salles depuis quatre ans et se retrouve souvent à ouvrir pour des artistes d’une renommée à venir, des Butcherettes aux Dinosaur Pile-Up. Cependant, le public présent ce soir est plus pointu et exigeant en ce qui concerne la question. Red Diesel donne une belle prestation tonique, mais peine à convaincre l’auditoire.
Bières. Toilettes. Clopes. Se rapprocher de la scène. Voilà le programme chargé du spectateur durant l’entracte avant que l’éclairage se tamise pour faire rentrer le quatuor sur scène sous les applaudissements et les cris d’enthousiasme. Le temps de vérifier l’accordage, et voici le titre éponyme de l’album “Clone Of The Universe” qui retentit dans nos esgourdes. Pas de doute, cela sonne déjà comme du classique et les amateurs de la première heure comme les nouveaux adeptes de FU MANCHU retrouvent leur adolescence. Les nuques vont souffrir demain matin, mais en attendant, place au gros son qui fait frémir toutes nos articulations. On peine à se remettre du premier morceau que le classique “Evil Eye” retentit.
Scott Hill n’a rien perdu de sa fureur nonchalante et de sa voix, toujours bien secondé par une équipe fixe depuis presque vingt ans. Brad Davis et Bob Balch ne tiennent pas en place tandis que Scott Reeder martèle les fûts avec maestria. Les compositions de “Clone Of The Universe” se mélangent parfaitement avec le reste de la discographie. “Eatin’ Dust” et “King Of The Road” sont de la partie, repris par une horde de fans déchainés, les même qui scandent “FU FU FU MANCHU!” entre chaque morceau. Une dizaine de titres plus tard, nous ne voyons pas le temps passer que Hill introduit le dernier coup d’éclat de la soirée, “Il Mostro Atomico”. Plus d’une vingtaine de minutes instrumentales qui séduisent tout autant en live que sur la platine, nous prouvant encore une fois la suprématie d’un humble groupe de Orange County, Californie du Sud.
Le rappel nous offre deux morceaux de choix, “Boogie Van” et “Saturn III”. La musique ne prend pas une ride en plus de deux décennies, contrairement à ses fidèles qui restent tout de même jeune de cœur. Le dernier riff se perd en écho tandis que la salle se rallume pour laisser partir la foule heureuse d’avoir pu assister à une prestation de cette qualité, passionnée et passionnante.
Setlist de rêve sur lit de performance dynamique, nous ne bouderons pas notre plaisir la prochaine fois que Fu Manchu ramène le soleil par chez nous.
Setlist :
Clone Of the Universe
Evil Eye
Eatin’ Dust
California Crossing
(I’ve Been) Hexed
Hell On Wheels
Mongoose
Nowhere Left To Hide
Dimension Shifter
King Of The Road
Il Mostro Atomico
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Boogie Van
Saturn III