Garbage n’est plus à présenter. Le dernier best of, Anthology (2022), retraçant ses trente années de carrière, donne au groupe l’occasion de repartir en tournée. En pleine saison festivalière, Garbage s’arrête à Paris, au Grand Rex, pour un public assis mais passionné.
Lucia & The Best Boys
La première partie de la soirée revient à LUCIA & THE BEST BOYS, qui assure l’ouverture pour toute la tournée anglaise et européenne. Le groupe écossais vient de sortir son tout premier album, Burning Castles, et a la chance de le promouvoir en live. Lucia ne peut s’empêcher de remercier Shirley Manson et son groupe de leur permettre de faire découvrir leur premier disque de cette manière. La chanteuse a une voix particulièrement profonde et une énergie débordante. Le public s’enthousiasme rapidement pour cet élan, bien que le son, modéré, mette davantage en valeur la voix de Lucia que la musique elle-même.
Salle de théâtre ou de spectacle ?
Vingt et une heures approchent et la fosse, initialement installée en fauteuils, se lève pour se rapprocher de la scène. Malheureusement, l’organisation du Grand Rex n’est pas conçue pour cela et on nous renvoie vite à nos places, la sécurité veillant au grain. Avec une salle comme celle-ci, décrite par la frontwoman en français comme une splendide salle de théâtre, il fallait s’attendre à cet inconvénient. Les lumières se baissent pour clore cette incompréhension et laisser GARBAGE entrer sous un tonnerre d’applaudissements. Les premiers rangs persistent et se lèvent (il faudra une dizaine de chansons avant que les fauteuils ne se vident) pour laisser place à la danse. Ce désagrément n’empêche pas le concert de se dérouler dans une ambiance fanatique.
Shirley and the Garbage…
Les premiers morceaux s’enchaînent et l’on ne peut s’empêcher de remarquer le micro de la chanteuse bien en avant tandis que le reste du groupe (Butch, Duke, Steve et la nouvelle venue Ginger à la basse) reste en arrière, presque caché par la fumée. On s’attend à des mouvements pour combler le vide de cette installation, mais outre les cent pas et les rondes incessantes de Shirley, et les deux guitaristes Duke et Steve qui osent parfois se rapprocher timidement du public, le vide est présent. Bien que la leader de Garbage communique avec son public, on a l’impression de voir une chanteuse accompagnée de son groupe, ce qui peut faire perdre en énergie scénique sur des morceaux plus dynamiques comme “The Creeps” ou “Metal Heart”. Le son, quant à lui, n’est ni fort ni impeccable, trop aigu et empreint d’un écho désagréable. Le micro de la chanteuse est bien trop fort, captant même tous les à-coups. Cependant, cela nous permet d’apprécier une voix inchangée et impeccable.
Tribute to Garbage
Heureusement, le show est sauvé par la lumière qui illumine la grande scène de tous côtés, et l’enchaînement des tubes du groupe comme “I Think I’m Paranoid” et “Cherry Lips (Go Baby Go)”. L’auditoire, fin connaisseur, savoure chaque morceau exécuté à la perfection. Il n’en faut pas moins pour faire danser et chanter les spectateurs parisiens, surtout lorsque Shirley tend le micro sur “Stupid Girl” ou encore “When I Grow Up”. Quant aux morceaux, le groupe nous offre une setlist aux petits oignons, où chaque album est représenté, du tout premier en 1995, Garbage, à No Gods No Masters, avec pour final le cultissime “I’m Only Happy When It Rains”. C’est sans doute la composition parfaite pour promouvoir les trente années de carrière de Garbage.
Ce soir, Garbage nous délivre une prestation mitigée malgré la joie de l’audience quant à sa venue. Que ce soit à cause d’une salle inadaptée, d’une scénographie floue ou d’une prestation impeccable mais pas exaltante, à la sortie, on ne parlera que de Shirley, de sa robe unique et des morceaux que l’on rêvait d’entendre. Néanmoins, la formation aura réussi à conquérir le cœur nostalgique du public, désormais dans l’attente de son retour avec de nouvelles compositions annoncées pour septembre par le grand producteur et batteur Butch Vig. Alors, rendez-vous à la rentrée pour un tout nouvel album et, pourquoi pas, un autre concert dans une salle plus intimiste et énergique.
Je vous trouve dure Madame avec votre article. Votre ressenti est celui d’une journaliste et visiblement pas celui du fan de la première heure. Certes le son était dégueulasse, la faute à la config, mais la presta à la hauteur de nos attentes et un peu (beaucoup) meilleure que celle décrite ici avec beaucoup de jugement. Tout ce que vous décrivez comme bizarre ici, c’est juste Garbage. Belle journée et merci pour les photos 🙂
Même avis que la journaliste (qui a oublié l’incident du verre de bière). Moi qui adore Garbage que j’ai vu de nombreuses fois à Paris, c’est de loin leur plus mauvais spectacle : mauvais son, 3 guitares sur plusieurs morceaux ce qui couvrait sa voix, elle parlait un peu trop (Palestine,…). Le Grand Rex était manifestement un mauvais choix (j’avais eu la même impression avec New Order). J’ai trouvé qu’il y avait pas mal de jeunes spectateurs (tant mieux).
Ça reste quand même un bon moment avec le plaisir et la surprise d’entendre une bonne reprise de siouxiee