Gary Clark Jr. était attendu à la capitale le 22 juin dernier à La Cigale. Les trente degrés n’ont pas empêché les 1200 personnes présentes de rythmer les riffs du Texan classé cinquième meilleur guitariste du millénaire !
“Le blues dans le coeur, le diable dans les doigts.” Sous le toit de La Cigale abritant près de trente degrés, une fosse où l’on y respire à peine, Gary Clark Jr. arrive chapeau sur la tête, look de boho tout droit sorti de Woodstock. Le tout au coeur d’un jeu de lumières minimaliste qui rappelle les sessions “MTV Unplugged” d’une autre époque. Les quelques centaines de personnes présentes n’ont que très peu d’occasions d’apercevoir le visage de Gary Clark Jr., fondu dans la pénombre et la visière de son chapeau haut plat. Mais quelle importance ? Paris fond sous le soleil. L’âme de la Fête De La Musique règne encore dans les rues et La Cigale occupée par des amateurs de blues rock en tenue légère.
Après plusieurs morceaux électro balancés par un DJ et un bel hommage à Philippe Zdar, musicien de Cassius, mort quelques jours plus tôt, la salle plonge dans le noir.
Gary Clark Jr. : l’âme du blues texan saupoudrée de militantisme
Gary Clark ne fait pas d’entrée fracassante mais le public, oui. Cerné par les applaudissements qui n’en finissent plus, le Texan Gary Clark Jr. balance les premiers riffs de “Bright Lights” de l’album “Blak And Blu” (2012) dans une lumière bleue électrique. Les murs de la scène sont tapissés de tentures black and white et d’un homme au chapeau que l’on reconnaît bien.
Après avoir salué son public chaleureusement, il enchaîne “The Guitar Man” et When I’m Gone”, laissant ses fans dans l’attente d’entendre enfin un solo à faire pleurer le serveur du bar.
Ce moment viendra sur “What About Us” où le chanteur offrira au premier rang un close up mémorable sur sa Gibson, sublimant chaque décibel. Qui peut remettre en question sa position de cinquième meilleur guitariste au monde ?
Gary Clark Jr. : la force de ses acolytes Jon Deas et Eric Zapata
Et what about les musiciens de Gary Clark Jr. ? Jon Deas, aux claviers, fera ses présentations sur “I Walk Alone” où l’arrivée de sa voix claire et funk fait l’effet d’un jet d’eau dans la fosse. Quel pied !
De son côté, celui qu’on ne présente plus (mais on va tout de même vous dire que c’est Eric Zapata !), excelle en toute simplicité du début à la fin à la guitare, dans une posture d’action man qui fait toujours sourire.
Dix ans que le chanteur américain et son acolyte partagent les mêmes scènes et les conversations entre leurs deux guitares décrochent la quatrième étoile de cette soirée. “When My Train Pulls In” soulève le public jusqu’à étonner Gary Clark Jr. lui-même, se retournant d’un coup d’épaule vers son auditoire.
Après une heure de show, le grand frère de Stevie Ray Vaughan quitte la salle sur “Pearl Cadillac”. Jamais un rappel n’est arrivé aussi vite. À peine vingt secondes plus tard, le rideau encore vacillant, Gary Clark Jr revient, réajuste son chapeau et balance deux morceaux de “The Story Of Sonny Boy Slim” (2015) avant d’envoyer le mythique “Come Together” des Beatles. 22h30, pas une minute de plus, le show est terminé.
Attendu comme le Messie des temps modernes, le fils prodige de Jimi Hendrix a ajouté une étoile de plus dans l’histoire de La Cigale !