Le mythique groupe Genesis tire sa révérence avec une tournée d’adieu intitulée The Last Domino?. Après quinze ans de silence c’est le grand retour scénique pour Phil Collins et ses acolytes.
Une voix unique
Les fans sont venus en nombres à Paris La Défense Arena pour saluer une dernière fois l’homme qui ne savait pas danser. Ses problèmes de dos le contraignent à assurer le concert assis sur une chaise, au milieu de ses musiciens. Une image un peu douloureuse pour tous les amateurs du groupe. A la batterie, c’est le fils de Phil Collins, Nicholas Collins, qui assure le show avec brio. L’arrangement des morceaux fait la part belle à la section rythmique et pallie au manque de dynamisme du groupe sur scène.
L’Arena est plongée dans une atmosphère rouge pour conter l’histoire de “Mama”. Cette vision de l’avortement raconté du point de vue d’un fœtus. Phil Collins lance dans des rires machiavéliques, qui annoncent sa capacité à jouer le clown. La belle montée en puissance du morceau semble séduire la salle. La voix du chanteur n’a rien perdu de sa superbe. Le premier instant fort vient avec “Land Of Confusion”, dont les paroles initialement écrites en plein conflit avec l’URSS, résonnent tout aussi fort en 2022. La formation avait prévu de prendre ce morceau pour parler de la pandémie, mais c’est finalement le conflit en Ukraine qui a pris le dessus. C’est aussi l’occasion pour le leader du groupe de prendre la parole et vraiment communiquer avec son audience. Phil Collins ne se gêne pas pour balancer un “Poutine est un idiot“.
Un artiste drôle et touchant
Les artistes changent la configuration scénique pour interpréter quelques morceaux en acoustique. Le très beau “That’s All” fonctionne parfaitement. Le public se fait une joie de chanter en chœur. Sur “Follow You Follow Me”, la salle obscure s’éclaire de milliers de petites lumières pour un moment de communion réussi.
Genesis ne fait pas traîner ce passage acoustique et reprend vite le rythme avec le retour de l’électrique. Les passages instrumentaux sont parfois un peu trop longs, mais Phil Collins sait comment captiver l’intérêt de ses fans. Il s’exprime dans un mélange d’anglais et de français avec un humour sans faille. Lorsqu’il introduit les musiciens sur scène, le public lui témoigne une ferveur d’une rare intensité. Une récompense pour une carrière exceptionnelle.
Une page d’histoire se tourne
La fin de “Domino” relève un peu la perte d’intensité qui se fait ressentir après presque deux heures de jeu. Elle rappelle que Genesis est encore un groupe de rock qui peut faire bouger les foules. Grand moment de nostalgie sur “Throwing It All Away” et les vidéos qui retracent la carrière du trio anglais rock. Les images des musiciens dans les années 80 sont un dur rappel de ce qu’a été le groupe et de ce qu’il est aujourd’hui.
Le clou du spectacle arrive avec le début du rappel et le tubesque “I Can’t Dance”. Sur les écrans les images projetées font écho au clip original du morceau. L’intro minimaliste résonne et c’est devant un public debout que Phil Collins commence à chanter. L’Arena vibre au son de Genesis, une page d’histoire s’apprête à se tourner.
Un dernier concert qui joue un peu trop les prolongations, riche en émotions. Chapeau bas les artistes !