Après un premier album très remarqué en 2015 (“Holding Hands With Jamie”), les Irlandais de Girl Band sont revenus en septembre 2019, avec un excellent second disque “The Talkies”. En cette froide journée qu’était le jeudi 14 novembre, RockUrLife a décidé d’aller réchauffer son petit coeur à La Maroquinerie, avec le quatuor qui nous présentait en live ce nouvel album. Une soirée chaude comme en plein été !
Une entrée un peu chaotique
Les portes de La Maroquinerie s’ouvrent à peine quinze-vingt minutes avant le début du show. La première partie est annoncée pour 19h50. Il est 19h40, la salle est littéralement vide. A peine une vingtaine de personnes, aïe. Les minutes avancent, un responsable passe et annonce que le show débutera légèrement plus tard, le temps que ça se remplisse un peu. 20h, les lumières se tamisent enfin. La salle est un peu plus remplie, le public est éparpillé mais il est là.
Entrent alors en scène les Dublinois de SILVERBACKS. Sur scène, le quintette est assez statique et nous pond un set dynamique dans la veine des groupes post punk du moment (Shame, Idles, Fontaines D.C.). Le genre de formation où la voix parlée/chantée sonne faux et sonne malgré tout terriblement bien. Certainement grâce à ces (trois) guitares bien groovy, cette basse dansante et cette batterie entraînante.
Le groupe n’est pour une fois pas 100% masculin et ça fait du bien. A la basse, une petite nana quelque peu timide mais enjouée. Elle pose sa voix fluette sur les chœurs et quelques couplets. Elle apporte cette petite touche de fraîcheur, cette féminité qui fait un bien fou dans ce quintette rock alternatif/indé à tendance punk.
Pour cette soirée parisienne, Silverbacks nous offre en avant-première sa dernière compo, sortie officiellement vendredi 15 novembre, “Sirens”, aux sonorités de The Strokes. Ce petit show d’une trentaine de minutes ravi l’auditoire, qui, cette fois-ci, est bien arrivé. Une délicieuse entrée en matière.
Chauds bouillants
21h et enfin le quatuor fou de GIRL BAND vient fouler les planches de La Maroquinerie. Quatre ans d’attente pour un nouvel album, et quel disque ! Le concert affiche complet et tant mieux. C’est exactement la configuration qu’il faut pour voir le groupe sur scène. Une salle blindée de gens surexcités qui sentent déjà la sueur et la bière.
Les petits gars sont remontés à bloc après tant d’absence ! Ils ouvrent le set avec “Pears For Lunch” puis “Fucking Butter”, toutes deux issues du premier album. Le ton est donné. Ils ne sont pas là pour faire joli. Ce concert sera sous le signe du sexy et du noise.
Le son est excellent. Typique des Irlandais, les dissonances à la guitare sont augmentées puissance dix, surtout sur “Lawman” (“The Early Years”, 2015) ou encore “Laggard” (“The Talkies”), qui, évidemment, font penser aux merveilleux cinglés de Daughters.
La folie furieuse
Les cris de Dara Kiely sont impressionnants et bien mis en valeur sur “Amygdala” et “The Last Riddler”. En live, ces derniers se rapprochent presque de screams !
L’assemblée, danse et surtout… chante ! Tous connaissent les chansons par cœur et c’est vraiment très beau à voir. Une synergie incroyable entre le groupe et l’audience.
Les Girl Band augmentent la température en balançant leurs plus gros tubes punchy. “The Cha Cha Cha”, trente secondes de pseudo grind qui rendent littéralement folle toute La Maroquinerie. Et pour continuer dans cette lancée, les fameuses “Going Norway” et “Paul” qui font pogoter et slammer quelques téméraires.
Un dancefloor géant
Quand retentissent les premières notes de “Shoulderblades” ou celles de l’excellentissime reprise du “Why They Hide Their Bodies Under My Garage?” de Blawan, l’atmosphère de la salle change instantanément. Sensuelle, électrique. Sur scène et dans la foule, tous sont dans une espèce de transe archi communicative. Chaque spectateur est dans sa bulle et danse comme s’il n’y avait plus personne autour, comme si le monde n’existait plus. Parfait.
Après une heure quinze de show, Girl Band quitte la scène. Sans rappel. Mais l’assistance ne semble pas contrariée, au contraire. Tout le monde se rhabille vite et sort débattre du moment de folie qui vient de passer. Girl Band c’est l’énergie, la niaque, la non prise de tête. Le post punk/noise rock quoi !