Vendredi dernier avait lieu à La Maroquinerie le concert de Girugamesh, ouvert par le groupe industriel Undercover Slut.
La soirée commence donc avec UNDERCOVER SLUT. Le groupe, fardé de blanc, les lèvres couvertes de rouge, jouent la carte de la provocation tant visuelle que musicale : sur le bord de la scène, sur une croix, est attachée une femme masquée, vêtue uniquement d’un string. Facile, certes, mais efficace. Les oreilles, elles, en prennent pour leur grade aussi. Entre la basse lourde, grasse, la batterie martelante, tous les codes de la musique industrielle y sont respectés. C’est cru, provoquant, gênant, presque malsain, mais c’est le but recherché. La formation sait bien ce qu’elle fait, et son public présent aussi, car si l’ambiance n’est pas des plus électriques, elle est tout de même là, aussi étonnant cela puisse paraître, au vu du fossé qui existe avec la tête d’affiche. Poussant le décalage à son paroxysme, c’est sur du Marilyn Monroe et des “I love you, we love you, we kiss you” dégoulinants que le groupe tirera sa révérence.
A peine GIRUGAMESH fait son entrée que la salle s’embrase. C’est un public de grands enfants, d’adolescents qui ont grandi sur les rythmes de ces Nippons, que l’on retrouve ce soir. Chaque chanson nous ramène des années en arrière, et à cet instant rien ne semble avoir changé. Entre les murs de La Maroquinerie, nous sommes enfermés dans un passé, que l’on partage avec le quatuor, qui semble prendre autant de plaisir que nous. Satoshi (chant) ne cesse de sourire et tendre le micro pour que l’auditoire reprenne les paroles, tandis que le reste des musiciens mime les gestes à faire. Tout le monde se porte vers le haut. La puissance vocale du frontman porte la foule dans son agitation, et l’énergie de la fosse semble le pousser à donner tout ce qu’il a.
Les Japonais ont composé une setlist équilibrée, entre leurs différents albums, mais les plus gros classiques tels que “Vermillion”, “Crazy Flag”, “Evolution”, “Gravitation” ou encore “Break Down” auront leur petit effet sur les fans les plus fervents. Mais c’est sans compter sur les solos de basse, les tappings, qui rendront la salle folle. Même lors des ballades, l’atmosphère ne redescend pas. Une force réside, comme tissée, nouée dans l’air, créé par ce lien unique que Girugamesh entretient avec ses fans, et qui demeure intact après deux ans d’absence. Les pancartes “merci” du rappel en témoigneront, tout comme celle que le combo prendra, pour retourner le message à d’audience.
A l’instar d’un célèbre morceau de Girugamesh, la soirée aura été comme un “Patchwork”, fait de plusieurs chansons, ambiances, personnes, statuts, décousus initialement, mais qui, mis bout à bout, auront donné un tout uni, avec sa beauté propre, et qui prend tout son sens.
Setlist :
Chimera
Wither Mind
Go Ahead
Vermillion
Crazy Flag
Voltage
Slip Out
Incomplete
Fukai No Yami
Ishtar
Real My Place
Drain
Zantetsuken
Driving Time
Horizon
Another Way
Evolution
End
—-
Zecchou Bang!!
Gravitation
Break Down