Reports

GLASS ANIMALS @ Elysée Montmartre (02/11/16)

Depuis sa réouverture en septembre dernier, l’Elysée Montmartre n’a pas chaumé. Entre le concert d’ouverture de -M- et les concerts, entre autres, de Ugly Kid Joe et Billy Talent courant octobre, la salle du 72 Boulevard de Rochechouart confirme avec talent être un lieu où le rock et l’alternatif peuvent s’exprimer avec force et rassembler la foule. Début novembre, c’est donc au tour de Glass Animals et sa pop exotique de marquer l’histoire de la petite soeur du Trianon, pour une date à guichets fermés.
 

20h pile poil à la montre et voilà que les lumières se tamisent à l’arrivée du surprenant premier artiste de la soirée. Benjamin Forrester aka HOLYSTRAYS, seul sur scène accompagné par sa machine composée de pads, de claviers et d’éléments de batterie, propose un véritable set d’ambiance puissant et novateur, entre pop et musique électronique. Pile électrique sur l’estrade, le musicien originaire du Gabon et signé sur Beggars Music n’offre que peu de répit aux fans présents, enchaînant ses titres dits dévotionnels les uns après les autres, avec simplicité et enchantement. Le mélange des genres fonctionne, les premiers déhanchés apparaissent et tous les regards restent fixés sur ce personnage hybride.

 

Changement de plateau oblige, c’est une demi heure après la fin de la première partie que les Anglais de GLASS ANIMALS débarquent dans l’enceinte de l’Elysée Montmartre. “What’s up Paris ?” en guise de bonjour, la bande de Dave Bayley, assez dispersée, ouvre les hostilités avec “Life Itself”, titre d’ouverture du nouvel album “How To Be A Human Being”. Toujours aussi sauvage et exotique en même temps, le quatuor privilégie en façade les percussions et les jeux de batterie de Joe Seaward, plutôt que les guitares dont les amplis sont retournés sur scène. Cependant, à notre grande surprise, pas de backdrop pour la troupe anglaise, ni de belle scénographie comme à La Gaîté Lyrique en 2015, si ce n’est un fond rouge, un lightshow bleu et rose et un shaker en forme d’ananas, qui fera, plus tard dans la soirée, le bonheur d’un fan dans la foule. Pour cette première date de sa tournée européenne, il est uniquement question du groupe et du public, une réunion géante où s’extériorisent pas de danse hasardeux mais essentiels, telle une soirée où tout le monde est libre de s’évader.

 

Au programme de ce mercredi soir, outre l’hyperactivité du frontman au T-shirt sûrement trop grand pour lui et son dandinement hip hop inégalable, c’est le second disque de Glass Animals qui prime sur le reste. Bien que toujours attaché à son album “Zaba” (2014) ayant fait sa renommée (“Black Mambo”, “Hazey”, “Gooey”) et dont les paroles sont largement reprises par le parterre, le quatuor prend cette fois-ci amplement le temps de présenter en live la quasi totalité de ses nouvelles chansons, à l’exception de “Agnes” et “Mama’s Gun”. Dans le même esprit que les travaux précédents, les rythmés “Youth”, “Poplar St” et “Take A Slice” sont joliment accueillis, entre les cris de satisfaction et les mouvements de foule. Mais ce qui fera le plus vibrer les coeurs – et pousser les choeurs – sont les quelques disparitions du chanteur dans la fosse, au plus prêt de son audience et des téléphones. Finalement, au bout d’une heure d’un concert sans mauvaise chute, les Anglais s’éclipsent deux minutes avant de revenir avec une reprise du “Love Lockdown” de Kanye West et le titre de clôture “Pork Soda”. 

 

Glass Animals nous ont offert un set dénué d’artifices, transportant et sensuel. Les Anglais, à l’univers musical si particulier et si illusionniste, sont encore aujourd’hui en pleine ascension et restent le phénomène indie pop à suivre de près, rien que pour leur bonne humeur communicative. Mention spéciale pour l’Elysée Montmartre qui brille de mille feux et nous en a mis aussi plein la vue.
 

Setlist

[Premade Sandwiches]
Life Itself
Youth
Black Mambo
Hazey
Season 2 Episode 3
Poplar St
The Other Side Of Paradise
Gooey
Take A Slice
Toes
Cocoa Hooves
Cane Shuga
Pools
—-
Love Lockdown
Pork Soda