Après un Zénith parisien archi-complet en 2019, on attendait le retour du quatuor américain dans la capitale. Pour cette unique date de 2023, c’est à l’Accor Arena que Greta Van Fleet se produit. Un show ambitieux. Peut-être même un peu trop.
Hannah Wicklund
Pour cette soirée tant attendue, ce ne sont pas une mais bien deux premières parties qui s’enchaînent. La première à passer s’appelle HANNAH WICKLUND. En à peine plus de vingt minutes, l’Américaine et son groupe livrent une prestation électrisante. Des riffs bluesy évoquant parfois ceux de Jimi Hendrix. Avec sa voix puissante, la musicienne s’accorde les faveurs du public déjà présent pour son set. Alors qu’elle s’apprête à sortir son second album en janvier, on a déjà hâte de voir ce que la suite donnera pour cette artiste à surveiller.
Mt. Joy
Même pas une demi-heure plus tard, c’est le quintette américain MT. JOY qui s’avance sur la scène. Les sonorités sont un peu plus indie que la première partie précédente et la tête d’affiche, ce qui offre un bel éventail rock à explorer pour cette soirée. La fosse, déjà bien remplie lorsque le set commence, les accueille avec beaucoup d’entrain. Inutile de dire que le groupe le lui rend bien avec un set plutôt énergique et efficace.
Great Van Fleet
20h30. Nous sommes à moins d’un quart d’heure du début du show et la fosse de Bercy est pleine à craquer. On ne peut pas en dire autant des gradins, encore très clairsemés. Et surtout, toute la partie supérieure de l’arena est masquée par des rideaux noirs. Bercy n’est pas complet ce soir. Qu’importe, le show est au rendez-vous. Vient alors le moment tant attendu. Mais avant que GRETA VAN FLEET ne monte sur scène, c’est un mashup orchestral de l’album Starcatcher de toute beauté qui résonne dans la salle. Et il faut bien dire que cette introduction nous met bien en appétit.
Le set de la soirée se constituera, à l’étonnement de personne, d’une majorité de titres de Starcatcher, sorti un peu plus tôt dans l’année, comme “The Archer”, “Sacred The Thread” ou encore “Meeting The Master”. Ceux-ci sont plutôt bien accueillis du public, mais ce sont bien sûr les morceaux plus emblématiques du quatuor qui reçoivent les plus gros applaudissements. On pense notamment au tube “Highway Tune” de From The Fires (2018), ainsi qu’à “Lover, Leaver (Taker, Believer)” extrait de Anthem Of The Peaceful Army (2018).
Avec cela, il faut aussi et surtout saluer l’incroyable performance vocale de Josh Kiszka. C’est très simple, quoiqu’il fasse, on a l’impression que cela lui est d’une facilité déconcertante. Que ce soit les falsettos, les vibratos ou simplement des vocalises en tous genres, pas un écart ne se fait entendre. Respect.
Flamboyants
Alors que le coup d’envoi est donné par un lever de rideau bien réussi, la formation monte sur scène conquérant, épaulé par d’impressionnants effets pyrotechniques. Des jets de flammes successifs sur “The Falling Sky” rappellent les concerts de Rammstein ou encore Muse. L’audience en prend plein les mirettes. À cela s’ajoute d’ailleurs les nombreux costumes portés par Josh Kiszka. Tel une diva (chose dont il n’hésite pas à se qualifier lui-même), le chanteur de la formation change d’habits au fil de la performance, profitant des nombreux solos et passages instrumentaux pour s’éclipser en coulisses.
C’est par ailleurs via un excellent mais un poil long solo de batterie que GVF effectue la transition de son set de la scène principale à la scène secondaire placée de l’autre côté de la fosse. Une configuration qui justifie soudainement le choix d’une arena aussi grande pour cette tournée. Greta Van Fleet profite de ce moment “proche du public” pour interpréter un interlude acoustique en plein milieu de son set incluant “Waited All Your Life”, “Black Smoke Rising” et une reprise étonnante mais agréable de “Unchained Melody”.
Petit moment d’hilarité et d’euphorie lorsque le frontman effectue le trajet jusqu’à la scène principale porté sur les épaules d’un roadie ou d’un membre de la sécurité de l’arena. Le tout en distribuant aux fans à proximité des roses blanches.
Solos à gogo
Le principal bémol de cette soirée est finalement les solos. Certainement le point le plus polarisant de la soirée. Le premier d’entre eux apparaît en début de set sur “Lover, Leaver (Taker, Believer)” et il faut avouer qu’il n’est pas déplaisant de prime abord. Mais la chose que l’on remarque assez vite est qu’il dure excessivement longtemps, au moins huit bonnes minutes. Ce ne serait pas si grave si cela en avait été la seule occurrence. Malheureusement, ce n’est pas le cas.
Au cours du set, d’autres morceaux voient ainsi leur durée étendue pour y placer des sections instrumentales lors desquelles le guitariste, Jake Kiszka, s’évertue à nous en mettre plein les oreilles. Malheureusement, en plus de leur durée beaucoup trop exagérée, ces solos ne sont tout simplement pas captivants du tout. Sans remettre en cause le talent du guitariste, ces passages donnent l’impression d’être du pur remplissage musical, sans but, tension ou résolution. Dommage, car s’ils avaient été un peu mieux structurés (et raccourcis), ils auraient certainement été bien meilleurs.
La soirée se conclut sur le bien nommé et bien choisi “Farewell For Now” après deux heures vingt de set. Si en temps normal personne n’aurait boudé son plaisir à l’idée de voir le groupe servir une prestation aussi longue, les nombreux solos peu intéressants qui coupent le rythme du set ont rendu la soirée plus éreintante que prévue.