Il y a des groupes au destin hors norme. Greta Van Fleet est de ceux là. Sa victoire aux Grammy Awards l’a propulsé à un niveau vraiment supérieur dans une si jeune carrière. Passer de la petite salle parisienne des Etoiles à un Zénith sold out en est l’une des nombreuses démonstrations. Même après l’annulation de la date du mois de mars, l’enceinte attire une foule intergénérationnelle impatiente de découvrir ce que les Américains ont dans le ventre.
Somewhere back in time
Les lumières se tamisent à 19h30 et le voyage dans le temps peut alors débuter avec YOLA. La chanteuse anglaise dégage immédiatement un sacré charisme. Accompagnée par de brillants musiciens, celle-ci nous présente le récent album “Walk Through Fire”.
Le sextette nous transporte alors tout droit dans les 70’s dans une vibe très soul américaine. Dans un français scolaire et tout sourire, notre hôtesse met l’assemblée très à l’aise. Munie d’une guitare, Yola ajoute une corde à son arc et déploie avec énergie d’autres registres mêlant gospel, soul/rock et funk. Sa voix est d’une telle puissance qu’elle se permet même une reprise de “Spanish Harlem” de Madame Aretha Franklin. Stupéfiant. D’autant plus qu’avec une section rythmique comme venu d’une autre décennie et deux claviéristes pour l’épauler, la diva s’en donne à cœur joie. Et que dire de ces superbes soli de guitare au bottleneck et de cette contrebasse comme à la Grande Époque ?
Fier d’annoncer son futur retour sous les ovations du public, le groupe se produira le 29 novembre au Café De La Danse à Paris. Vu l’accueil lui ayant été réservé ce soir, gageons que cette sympathique formation y fera salle comble. Cela serait amplement mérité.
Back to the future
La foule s’impatiente, même si la soul contagieuse de David Ruffin sortant des hauts parleurs nous plonge déjà dans la nostalgie (oui, même si on n’était pas né !).
Avec quinze minutes de retard sur l’horaire prévu, les Américains de GRETA VAN FLEET sont immédiatement pardonnés tant l’accueil leur étant réservé est chaleureux. Sous des lights orangées/vertes très vintage, les membres apparaissent sur scène, courant et lançant des roses blanches aux premiers rangs. Jake Kiszka se saisit alors de sa Gibson SG et démarre d’emblée sur un solo accompagné d’un long scream de son frère Josh. Le premier d’une longue série. “The Cold Wind” et le hit “Safari Song” s’enchaînent ensuite sous les regards admiratifs de l’assemblée.
Le son est un tantinet trop fort mais l’effet est immédiat : nous voici plongés en plein cœur des années 70. Tous nés entre 1996 et 1999, nos hôtes vont pourtant donner une leçon de rock ‘n’ roll à beaucoup de vieux briscards curieux de voir “les nouveaux Led Zep”. Dans l’assemblée, on ne compte pas le nombre de T-Shirts à l’effigie du légendaire groupe. Les incessantes comparaisons seront-elles justifiées ?
Legacy of the past
De leur look à la mise en scène, pas de doute, les GVF ont été biberonnés au rock old school. À un si jeune âge, on pourrait craindre à un rendu parodique mais il n’en est rien. Bien au contraire, on sent les membres très à l’aise dans leurs bottines et ultra impliqués dans leur restitution de l’héritage. Il suffit d’écouter les messages de paix et d’amour avant “Flower Power”. Ou de se délecter de nombreuses nappes ou soli effectués au clavier Hammond, cher aux meilleurs groupes d’antan.
Musicalement, le constat est sans appel : chacun se donne au maximum et y prend beaucoup de plaisir. Sous d’épaisses couches de fumée, le quartette se lance dans des versions longues de “Age Of Man” ou “You’re The One”. Chacun a également son moment de gloire dans des phases solos imbriquées parfaitement à l’ensemble.
Ombre au tableau néanmoins, nous assistons étrangement à une sorte de surenchère gênante. En effet, l’image de clone de Led Zeppelin plane fortement sur les jeunes artistes. Josh Kiszka a beau se défendre de ne pas s’inspirer de Robert Plant, ses notes haut perchées font figure de gimmick trop répétitif. Certes, il est impressionnant de maîtrise mais au bout de la quinzième fois, le charme opère beaucoup moins.
Cela ne retire toutefois pas le plaisir de voir une si jeune formation officier ainsi. Il faut voir la joie des spectateurs lorsqu’au rappel, “Highway Tune” retentit. Leur “Whole Lotta Love” à eux. Reste à savoir si dans le futur, Greta Van Fleet gagnera à 100% un public authentique ou éternellement nostalgique.
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