Après une bonne nuit dans un vrai lit, il est déjà temps de se remettre en route pour cette deuxième journée de Groezrock avec comme objectif de rester en vie toute la journée pour fêter les vingt ans de “Smash” avec The Offspring ! Histoire de bien commencer cette belle journée ensoleillée, quoi de mieux que de déguster un bon café chaud attendant que les festivités commencent, avec des voisins qui eux entament déjà leur énième bière. Qu’est-ce qui est punk et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Petite sélection des groupes de cette deuxième journée !
GET DEAD (Monster Main Stage) – Un peu de ska, un peu de rock, un peu de punk, un peu de folk. Vous mélangez bien le tout, et vous obtenez Get Dead. Il y a un petit mélange intéressant entre NOFX, Dropkick Murphys et Frank Turner chez ces américains originaires de San Francisco qui ne sera pas pour déplaire aux plus matinaux d’entre nous. Il ne fallait pas rater le réveil ce matin pour ne pas passer à côté de la petite pépite du festival.
THE PRICEDUIFKES (Ethnies Stage) – Les régionaux de l’étape venaient présenter au Groezrock leur EP “Why Not” dans la joie et la bonne humeur. Du stage diving à gogo (discipline qui devrait être reconnue comme sport olympique au même titre que le patinage artistique tellement certains y mettent tout leur coeur et leurs tripes et surtout beaucoup d’imagination), des cotillons, des serpentins, des confettis. Du gros n’importe quoi sur scène et dans le public, mais tout le monde ressortira de ce concert avec un sourire jusqu’aux oreilles.
DRUG CHURCH (Impericon Stage) – Ce groupe originaire de l’état de New York est présenté comme une des révélations du hardcore. On cherche encore pourquoi… Ils assureront un set relativement propre et carré, mais il manquera tout de même un petit truc pour se distinguer de leurs ainés. En revanche, le chanteur aura au moins eu le mérite de faire rire son auditoire en expliquant à quoi servent les boites noires sur scène. Vous savez ses boites noires qui de loin ressemblent aux enceintes de retours qui sont en fait des “Ego Boxes” pour tous ces chanteurs à l’égo sur-dimensionné qui veulent paraitre encore plus grands sur scène alors que celle ci est déjà à 2 mètres au dessus du sol. Si il ne fait pas carrière dans la musique, il pourra toujours se reconvertir dans le spectacle comique.
THE CASUALTIES (Monster Main Stage) – Entrée sur scène sur la musique de Star Wars, il sera temps de faire le petit point capillaire du festival. Parce qu’on ne peut pas parler de The Casualties sans parler de leurs coiffures. La question que tout le monde se pose : mais comment font-ils pour faire tenir leurs crêtes et leurs pics sur la tête ? On en aura vu de toutes les formes et de toutes les couleurs pendant ces deux jours mais jamais des comme ça ! Ca ne bouge pas, ça ne fait pas un pli. Mais comment font-ils ? Sur une note un peu plus sérieuse, The Casualties originaires de New-York officient depuis 1990 dans le punk. Vingt-cinq ans qu’ils retournent des salles de concert ou des festivals. Leur passage au Groezrock ne fera pas exception.
THE SETUP (Ethnies Stage) – Changement de registre. Retour au hardcore cette fois beaucoup plus convaincant que Drug Church précédemment. Cette fois, l’ambiance sera un poil plus virulente que lors des autres concerts de ce début de journée. Notre voisin se prendra d’ailleurs un coup de poing malencontreusement par un fan un peu trop à fond dans son délire. Ce même fan récidivera plusieurs fois pendant le set. Ce qui gâchera le plaisir de beaucoup et qui nous empêchera de vraiment profiter du concert. Le genre de petit trou du cul qu’on a bien envie de pendre par la peau des fesses tout en haut du plus haut piquet de la tente sous laquelle nous nous trouvons.
EDWARD IN VENICE (Macbeth Stage) – Totalement inconnus jusqu’à ce jour, nous serons gentiment conviés via le compte Instagram de RockUrLife à venir assister à leur set. Pourquoi pas ? Après tout, nous sommes là également pour faire des découvertes. Et bien figurez-vous que ces petits italiens défendront relativement bien leur bout de viande. On sent bien qu’ils ne maitrisent pas encore tout à fait les éléments mais ils s’en sortiront haut la main par rapport à d’autres groupes plus expérimentés que nous aurons l’occasion de voir durant ce week-end.
BLITZ KIDS (Macbeth Stage) – A force d’entendre des mecs nous hurler dans les oreilles depuis la veille, Blitz Kids tomberont à point nommé pour adoucir un peu les choses. Un peu comme pour Chunk! No, Captain Chunk! la veille, le son sera à nouveau de très mauvaise qualité. Ca crachera de tous les côtés et du coup nous n’entendront pas grand chose… En revanche, on entendra parfaitement un de nos voisins francophones, qui ne se privera pas pour dire très haut ce qu’il pense d’eux. Attention, fans de Blitz Kids, vous pourriez être choqués : “Quelle bande de tarlouzes ! Non mais regarde le chanteur avec ses tatouages Malabar!” Une demoiselle juste à côté de nous le prendra relativement mal. En revanche, on avoue que nous avons bien ri. Pendant ce concert, nous verrons également le mosh pit le plus joyeux du festival. Loin d’être le plus grand, mais le plus joyeux ! Ce qui fera également beaucoup rire le groupe sur scène.
NORMA JEAN (Impericon Stage) – En passant de Blitz Kids à Norma Jean c’est un peu comme si on passait d’un monde à un autre totalement différent. Pourtant il ne nous faudra faire que quelques pas pour passer d’une scène à l’autre. Malgré la tente qui commence déjà à dégueuler de tous les côtés quelques minutes avant le début du set, on arrivera à se frayer un petit chemin pour au moins entendre un peu ce qu’il se passe sur scène. Parce que pour la visibilité, on repassera. Impossible de trouver un endroit stratégique pour apercevoir ne serait-ce qu’un morceau de scène. Comme une bonne partie du public. Entre les curieux qui sont là parce qu’il n’y a rien d’autre à aller voir à cette heure-là, les fans qui connaissent les paroles et hurlent les poings en l’air et les autres qui intériorisent beaucoup, on peut dire que tout le monde ressortira de ce concert en s’étant pris une bonne claque derrière les oreilles. On commençait justement à trouver qu’on n’en avait pas pris beaucoup aujourd’hui. Et bien voilà, on pourra maintenant dire qu’on s’est pris une bonne grosse claque de la part de Norma Jean !
ALL (Monster Main Stage) – On avait raté The Descendents la veille, nous ne pouvions décemment pas raté ALL ce jour-là. Il y a tous les ingrédients pour que ce concert nous plaise : du punk, du rock, une histoire, de la bonne humeur, une excellente ambiance, on n’ira pas jusqu’à dire des légendes mais presque. Mais… De l’ennui… Ce mecs jouent ensemble depuis la fin des 70’s, avant même notre naissance, ils ont des millions de choses à nous raconter, des culs pieds au cul à nous mettre. Mais malheureusement ce soir, on ressortira de leur concert avec une énorme déception. Il y a un truc qui n’est pas passé. Tristesse…
BURY TOMORROW (Macbeth Stage) – Nous parlions d’égos surdimensionnés avec le chanteur de Drug Church un peu plus haut. Et bien le chanteur de Bury Tomorrow pourrait largement rentrer dans cette catégorie tellement il envahit toute la scène à lui tout seul. Néanmoins, il aura au moins le mérite d’avoir provoquer un des plus gros circle pits de l’édition 2014 du Groezrock, même si il ne détrônera pas celui de Pure Love de l’édition 2013.
BIM SKALA BIM (Macbeth Stage) – Alors que le soleil commence à se coucher, que la fraicheur de la campagne belge commence à nous envahir (et surtout la fatigue qui commence cruellement à se faire sentir…), voici venir le moment un peu extra terrestre du festival. Du ska bien comme il faut. Juste à l’heure de l’apéro (ou presque), parfait pour nous redonner un petit coup de peps. Ils devaient initialement jouer cinquante minutes, mais notre petit doigt nous dit qu’ils déborderont un peu sur l’horaire prévu pour le plus grand plaisir de l’immense parterre de gens venus se dandiner sur leurs rythmes joyeux et entrainants. Juste ce qu’il fallait pour affronter la dernière ligne droite de ce festival.
CRAZY ARMS (Macbeth Stage) – On avait à coeur de les revoir après les avoir vu en première partie de Against Me! à La Maroquinerie il y a beaucoup trop longtemps. En face, il y avait New Found Glory sur la MainStage donc on comprend rapidement que le public ne sera pas forcément très compact devant la petite scène sur laquelle Crazy Arms se produisent. Mais qu’importe, les fans sont là, le groupe est bien en place, tout le monde chante à s’en rompre les cordes vocales. La bonne humeur du groupe et du public feront de ce concert un moment presque magique. On aurait presque cru que le temps s’était arrêter pendant quasiment une heure.
THE HIVES (Monster Main Stage) – Mais il est déjà l’heure de reprendre nos esprits et de prendre la deuxième grosse claque de cette deuxième journée de Groezrock. Et on remercie The Hives pour ça. Emmené par son chanteur charismatique Howlin’ Pelle Almqvist qui est capable d’haranguer une foule de festivaliers complètement bourrés, au bord de l’épuisement ou tout simplement là parce qu’il y avait de la lumière, The Hives est le genre de groupe à vous retourner un chapiteau en trente secondes chrono ! On sent déjà qu’une majorité du public est là pour être bien placé pour le grand final tant attendu mais tout le monde joue le jeu en scandant les paroles, en frappant dans ses mains. Le groupe s’amusera sur scène pendant une bonne heure en communiquant cette extrême bonne humeur à tout le public sous la tente ou même aux abords tellement la foule est déjà bien compact devant la grande scène.
THE OFFSPRING (Monster Main Stage) – Les voilà ENFIN ! Après des jours, des semaines, des mois, des années d’attente insoutenable, voici enfin venir The Offspring sur scène ! Comme NOFX la veille, ils viennent fêter les vingt ans d’un de leurs albums phares, à savoir “Smash”. Cet opus que toute une génération a écouté en boucle il y a vingt ans, dont tout le monde connait les paroles par coeur. On ne verra rien de ce concert tellement la foule sera compacte et tellement il y aura de bras en l’air, mais quel pied de pouvoir enfin vivre ça !
Malheureusement pendant ces deux jours de festivals, nous aurons quelques petits regrets. Notamment de n’avoir pas pu assister à tous les concerts auxquels nous aurions voulu aller tellement les chapiteaux étaient plein à craquer. Jouer des coudes pour se faire une petite place pourquoi pas, mais lutter pour notre survie pendant quasiment une heure à chaque fois alors qu’il faut arpenter le site du festival pendant deux jours, non merci. Le Groezrock commencerait-il à être victime de son succès ?
Sinon nous aurons évidemment assister à des scène surréalistes comme ce jeune homme qui tenait debout on ne sait pas trop comment pendant le concert de The Offspring qui en apparence avait l’air de dormir, mais qui même les yeux fermés arrivait à continuer à boire sa pinte de bière et à balbutier les paroles. Ou encore ce mec à la limite du coma éthylique endormi sous une barrière, difficilement réveillé par les secouristes qui une fois les yeux ouverts se mettra à chanter sur un air totalement inconnu : “please don’t call my wife”, ce qui aura le dont de faire rire les gens autour pendant quelques minutes. On aura également croisé pas mal de crêtes de toutes les formes, de toutes les couleurs. Des culs également, plus ou moins poilus. Et des mecs bourrés à la pelle !
Mais surtout ce qu’il faut retenir de ces deux jours de festival c’est ce qu’à dit très justement le chanteur de The Casualties pendant leur set un peu plus tôt dans la journée : “On parle tous des langues différentes, mais on parle tous rock n’ roll !”.