Vingt ans de carrière au compteur et un nouvel album paru le 9 octobre dernier, “Use Your Voice”, pour combler les sept ans d’absence dans les bacs depuis “Nothing To Prove”, ça se fête. C’est donc dans l’enceinte du Petit Bain que We Care Booking et Sick My Duck nous donnent rendez-vous pour assister au retour fracassant de l’une des formations les plus significatives du NYHC : H2O.
La soirée débute avec HOMEBOYS. En activité depuis 1995, le quintette français avait mis fin à l’aventure en 2005, après plusieurs EP et deux albums. Dix ans d’absence pour un retour largement réussi : les musiciens originaires du Blanc-Mesnil livreront un punk/rock tantôt nerveux, tantôt mélodique, mais toujours entraînant et efficace. Malgré une audience timide, néanmoins majoritairement convaincue, les Homeboys affichent un dynamisme à toute épreuve et une sympathie communicative. Une bonne (re)découverte !
Trois quarts d’heure plus tard, la scène laissée vacante est investie par ALONE. Menée par un frontman doté d’une prestance scénique ravageuse, la formation fait preuve d’une efficacité monstre. Puissance, rage et charisme : les Parisiens viennent nous rassasier les oreilles, livrant un set hardcore convaincant.
22h. Le public se tient prêt à accueillir le remuant quartette accompagné pour l’occasion d’un invité de marque, Branden Steineckert de Rancid (et ex-The Used), assurant les percussions pour la soirée. L’attente traditionnelle n’essouffle pas la foule qui, malgré un léger retard quant à l’horaire de passage, trépigne d’impatience à l’arrivée assez sobre des musiciens, qui lancent sans plus attendre les hostilités avec ni plus ni moins que la très fédératrice “Nothing To Prove”. Car le concert n’a pas débuté depuis trente secondes que dans la fosse, les voix sont déjà égosillées et les corps en nage, première étape d’un savoureux saut dans le passé étalé sur une bonne heure, rythmée par une vingtaine de morceaux issus des sept albums de H2O.
En lice depuis 1994, les New-Yorkais affichent une santé relativement insolente et, au-delà des incessants va-et-vient de son chanteur charismatique Toby Morse de chaque côté de la petite scène, H2O gratifie le public d’un show de haute tenue. Proposant une setlist composée majoritairement de classiques tels que “Family Tree”, “One Life, One Chance”, “Thicker Than Water”, “Still Here” ou encore “Sunday”, peu de place sera laissée aux nouvelles compositions, aussi bonnes soit-elles (“Skate!”, “Use Your Voice”), mais les tubes se suffiront à eux-mêmes, n’ayant pas pris une ride. La passion émane des quatre individus qui, de toute leur sympathie, tiennent à communiquer avec leur fans (incluant même quelques enfants !) entre chaque chanson, une énergie farouchement communicative comme arme massive. Voilà donc un “Guilty By Association” dédicacé à Madball qui fait fusionner l’audience, avant que cette dernière ne reprenne les premières lignes de “5 Yr. Plan” comme un seul homme. Le set vient à son terme, mais ce n’est sans compter sur la détermination de l’auditoire parisien qui réclame d’une même voix un dernier rappel : après un bref répit, la bande retrouve alors le chemin de la scène. L’auditoire se contentera amplement de cette dernière salve, emporté une nouvelle fois par l’énergie de la troupe sur “Black Sheep”, avant que “What Happened?” ne voit les derniers crowdsurfers se jeter à l’eau et goûter au sol rugueux du Petit Bain.
Les New-Yorkais et leur PMA inébranlable ont parfaitement su répondre présent à l’occasion de ce comeback parisien, que l’on peut aisément qualifier de franche réussite. Une formation qui démontre par la même occasion quelle est toujours aussi incroyablement efficace sur scène, et, encore plus important, toujours d’actualité dans les esprits !