Nous y sommes ! Troisième week-end de juin, dans l’Ouest de la France et plus précisément à Clisson Rock City ! Une nouvelle édition du Hellfest Open Air Festival attend festivaliers et amateurs d’apéro. Le programme est chargé alors allons-y sans attendre !
INGLORIOUS (MainStage 02) – Débutons cette nouvelle édition du Hellfest en douceur. Les Anglais voient devant la scène une foule déjà importante (merci les aménagements à la Cathédrale) et prête à en découdre. Durant une petite demi-heure, Nathan James et les siens servent un hard rock très typé 80’s mais plutôt agréable. Les influences purplesques sont de mise mais cela manque un tout petit peu de folie. Ce premier concert est également l’occasion de voir les immenses écrans géants à l’oeuvre, de quoi faciliter les choses pour les plus éloignés. Avec deux albums au compteur, nul doute qu’il faudra surveiller cette jeune et talentueuse formation de près !
MYRATH (MainStage 02) – Le metal oriental ne se résume pas à Orphaned Land. Evoluant dans un style plus power, les Tunisiens enchaînent sur la seconde scène. Le public est une fois encore au rendez-vous et il faut dire que le dernier opus “Legacy” (2016) y est pour beaucoup. Accompagné d’une danseuse orientale, Zaher, Malek, Elyes, Anis et Morgan vont très vite convaincre et justifier leurs présences à Clisson. De “Believer” à “Beyond The Stars”, le quintette fera danser et chanter les festivaliers. Autant dire que cette matinée comme sur des chapeaux de roues !
TEXTURES (MainStage 02) – On l’apprenait un petit mois avant le Hellfest, Textures c’est fini. Du moins après une dernière tournée qui se terminera chez eux aux Pays-Bas en fin d’année. L’occasion était donc trop belle pour les rater. Le frontman rappellera d’ailleurs plusieurs fois à l’audience au cours du set qu’il s’agit là du dernier Hellfest de l’histoire de Textures et qu’il lui faut profiter au maximum. Si le set est exécuté avec brio musicalement et au chant, l’auditoire reste relativement calme, et il semble plus apprécier la musique que décidé à s’agiter. Mais la musique des Hollandais n’est pas celle qui se prête le mieux à l’exercice. Une bonne prestation de début de week-end et un petit pincement au cœur de se dire que pour beaucoup c’était la dernière.
AVATAR (MainStage 01) – Les Suédois grimés d’Avatar investissent la MainStage 02 devant une foule bien conséquente. Et dès les premières notes de “Hail The Apocalypse”, la fosse soulève la poussière. Le groupe, et notamment son grand frontman Johannes Eckerström, est très charismatique et occupe parfaitement la scène. Si leur maquillage et leur accoutrement peut prêter certains à sourire, cela n’en fait pas pour autant un groupe lambda pour “ados rebelles”. Avatar délivre un set puissant et plutôt original musicalement et scéniquement, et son chanteur s’avère être un showman impressionnant à la voix qui ne l’est pas moins. Les cinquante minutes allouées aujourd’hui aux Scandinaves seront passées bien vite et nul doute qu’ils pourront compter de nouveaux fans après leur solide prestation !
HELMET (Valley) – Retour en arrière avec un groupe phare de la scène alternative des années 90. Si Helmet ne remplit pas forcément les salles lors de ses tournées françaises, la Valley est aujourd’hui bien remplie. Bien que les musiciens soient relativement statiques, le set des Américains n’en est pas moins incisif à l’image de leur musique. La setlist, axée sur les deux albums cultes du combo “Meantime” (1992) et “Betty” (1994) ainsi que sur le dernier “Dead To The World”, est taillée pour l’efficacité en quarante minutes. Malgré le peu de communication et d’interaction avec l’assemblée, Page Hamilton et sa bande sont venus, ont fait le travail, c’était carré, c’était bon et c’était un vrai plaisir d’entendre des tubes alternatifs des années 90 tels que “Unsung” ou “In The Meantime” pour finir.
DEVIN TOWNSEND PROJECT (MainStage 01) – Retour du côté des Main Stages pour voir le déjanté Devin Townsend et sa bande. Le Canadien n’était pas passé depuis 2010 et le Hellfest ne faisait d’ailleurs pas forcément la part belle à la musique progressive ces dernières années. C’est donc devant un parterre fourni et attentif que le groupe entame son set. Bien que maitrisée par des artistes de grand talent, la musique du très productif frontman apparait finalement comme étouffée dans une prestation relativement brouillonne et monotone, le tout devenant presque légèrement ennuyant. Certes les morceaux sont souvent complexes mais ils sont pourtant relativement faciles à digérer sur album. Peut-être le set aura t’il manqué de variété avec des morceaux plus metal, et pourtant ce n’est pas ce qui manque dans la riche discographie du Monsieur. Mention spéciale tout de même au sublime morceau qu’est “Deadhead” !
RED FANG (Valley) – Une fois n’est pas coutume, revoilà Red Fang en terres clissonaises ! Après être passés sur une Main Stage en 2015, les musiciens sont de retour sous une Valley pleine à craquer. Malgré un son relativement brouillon, les Américains vont avoiner comme il faut, ne laissant aucun répit au public et à la sécurité régulièrement submergée de crowdsurfers. Bien que les Américains aient sorti un nouvel album “Only Ghosts” récemment, ce sont les tubes du combo qui font clairement mouche. Si le groupe communique peut être un peu moins qu’à l’accoutumée, c’est certainement pour envoyer le plus de morceaux possibles dans les cinquante minutes qui lui sont imparties, et c’est tant mieux, le public ne semblant pas se plaindre de ce détail. Même si un concert de Red Fang ressemble à un autre concert de Red Fang, c’est toujours un plaisir de revoir les quatre compères, et quel moment passé en leur compagnie pour ce qui s’avèrera probablement être le concert le plus chaud du week-end sous la Valley.
MINISTRY (MainStage 01) – Après une tournée d’adieu en 2008 qui était passée par Clisson, puis de multiples retours agrémentés de deux albums studio et de concerts plus ou moins bons (cf. le catastrophique Bataclan de 2012), retour au Hellfest pour Ministry. Et si on en croit les échos, la tête pensante du combo industriel légendaire Al Jourgensen a retrouvé une seconde jeunesse. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que cela se confirme. Le chanteur n’est plus statique, il arpente la scène et harangue la foule avec sa voix reconnaissable entre mille qu’il a également retrouvée. Après des années anti Bush qui avaient donné naissance à une véhémente trilogie, place maintenant aux visuels anti Trump qui présagent peut être d’au moins un album dédié à la critique du nouveau président américain milliardaire, comme l’illustrera le nouveau morceau “Antifa”. La setlist, relativement variée, fera la part belle à l’excellent et agressif “Rio Grande Blood” (2006) et au cultissime “Psalm 69” (1992). En résumé : un rouleau compresseur visuel et sonore d’une heure et un réel plaisir de retrouver Al Jourgensen dans cette forme. Vivement la suite !
BEHEMOTH (MainStage 02) – L’occulte cérémonie va bientôt démarrer et ce malgré un beau soleil, de face, qui gâchera un peu la magie du show. Mais peu importe, Nergal et sa horde sont parés à retourner Clisson, une fois de plus. Principalement au programme : “The Satanist” (2014) dans son intégralité. Comme à son habitude, on ne fait pas dans la dentelle chez Behemoth. Malgré des guitares parfois trop faibles dans le mix, cela n’empêchera pas l’audience d’être réceptive et de participer activement au récital. Nergal est une bête scène et ne cessera d’haranguer les festivaliers tandis que Inferno, Orion et Seth martyrisent leurs instruments respectifs. “Furor Divinus”, “Amen”, “In The Absence Ov Light” ou encore “O Father O Satan O Sun!” ainsi que “Ov Fire And The Void” et “Chant For Eschaton 2000” mettent les points sur les i et marquent de leurs empreintes cette excellente prestation, tant scénique que musicale.
DEEP PURPLE (MainStage 01) – La légende, les papys, les incontournables Deep Purple font leur retour à Clisson. Ian Gillan (chant), Steve Morse (guitare), Roger Glover (basse), Ian Paice (batterie) et Don Airey (claviers) vont de nouveau déverser les hits qui ont fait l’histoire du hard rock. Mais ce passage s’inscrit dans le cadre de la tournée “The Long Goodbye Tour” et il se pourrait bien que le groupe se fasse un peu plus rare qu’aujourd’hui et la vaste foule devant la scène ne s’y trompe pas. Bien qu’ayant sorti leur vingtième album cette année avec “Infinite” (2017), ce sont les vieux titres et les classiques qu’attendent impatiemment les festivaliers. “Fireball” et “Bloodsucker” feront office de détonateur justement. Ayant dit cela, il ne faut tout de même pas dénigrer le dernier opus car celui-ci est plutôt plaisant à écouter et les morceaux tels que “Time For Bedlam”, “The Surprising” ou encore “Birds Of Prey” passent superbement l’épreuve du live, bien que logiquement moins connus auprès des fans qui ont sans doute arrêter de suivre l’évolution de la discographie de Deep Purple depuis bien longtemps. C’est particulièrement la seconde partie du show qui fera exulter Clisson. Suite à un interlude solo de Don Airey, “Perfect Strangers”, “Space Truckin'” et le mythique “Smoke On The Water” font rendre les fans hystériques et nostalgiques. Autant musicalement, le groupe tient la route comme il le faut et avec brio, autant Gillan arrive en bout de course et, c’est bien malheureux de le dire, ses prestations varient du tout au tout. Beaucoup espéraient entendre “Burn”, mais sérieusement, cela aurait été une catastrophe. C’est finalement “Hush” et “Black Night” qui mettent fin à cet excellent concert. Bien que beaucoup furent déçus de ce choix en tant que tête d’affiche cette année, il faut tout de même avouer que les vieux ont assuré et que les festivaliers ont passé un excellent moment.
SABATON (MainStage 02) – Trois ans après sa dernière escale, les Suédois font leur retour au Hellfest. Quoi de neuf au programme ? Un tank sur scène et un nouvel album “The Last Stand” (2016), sans parler de leur propre festival, le Sabaton Open Air. Et côté musique ? Rien de neuf à l’horizon. Les thématiques guerrières de diverses civilisations sont de mise et les compositions du groupe présentent toujours une importante dose de claviers assez kitsch. Mais que voulez-vous ? C’est le son de Sabaton et à la vue du public amassé devant la scène, la formule marche donc pourquoi changer ? Le show est très classique, Joakim va d’un bout à l’autre de la scène tandis que ses comparses assurent la musique. “Ghost Division”, “Carolus Rex”, “Primo Victoria”, du grand classique. A noter également le guest d’un certain Laurent sur “Swedish Pagans”, qui aura assuré de très belle manière. Le final rendra la part belle à “To Hell And Back” et sa rythmique disco. Une joyeuse manière de terminer le concert. La mission est réussie pour Sabaton mais cela n’empêchera pas pour autant, beaucoup à critiquer leur musique, à juste titre ou non.
ROB ZOMBIE (MainStage 01) – Troisième pour Monsieur Zombie et l’annonce d’un set exclusif en Europe, avec toute la panoplie scénique américaine, nous fait languir depuis quelques mois maintenant. L’attente est donc élevée, très élevée, peut-être bien trop élevée au final. Qu’ont-ils de plus ? Trois écrans, deux petits et un grand en fond, quelques confettis et fumées et puis ce sera tout. Les écrans aident beaucoup à étoffer le show, avec les diverses vidéos qui accompagnent les morceaux, bien mieux que trois pauvres backdrops. Côté son également, la balance est appréciable et le volume global n’est pas si agressif. Malheureusement, côté ambiance, celle-ci n’est guère plus au rendez-vous. Certains grands classiques tels que “Living Dead Girl”, “Superbeast” ou encore “Dragula” sont bel et bien là. On note également l’absence de “Foxy Foxy” qu’ils ne jouent plus depuis bien trop longtemps. Un autre grand moment aura été de faire slammer des aliens au Hellfest ! Pour conclure, revoir Rob Zombie X fois ne mènent, aujourd’hui plus à rien tellement il propose la même chose et il est clairement plus conseillé d’aller le voir en salle si l’occasion se présente à vous. Bien qu’il soit un important personnage dans la scène rock, avec tout son univers de bizarrerie et ses films, musicalement parlant, ça vogue à vue, sans réelle originalité et on en fait rapidement le tour. On peut le dire, ce fut une déception.
ALESTORM (Temple) – Encore un peu d’énergie ? Envie de festoyer comme un pirate ? Parfait ! Rendez-vous est pris sous la Temple pour une bonne dose de bonne humeur, de liqueur et de petits coeurs. Devant un parterre blindé, il n’y a quasi aucun doute que ce concert va mettre fin à cette première journée de la belle des façons. Le ton est donné avec l’habillage scénique et le magnifique canard/banane qui fait office de backdrop. “No Grave But The Sea” (2017) sera évidemment de la partie avec notamment “Alestorm” ou encore “Mexico” mais c’est surtout “Fuck With An Anchor” qui installera un échange intime entre la foule et le groupe, celui-ci lui expliquant les doux mots à chanter durant cette ode à l’amour. Il sera également question de boisson avec : tous les titres. Mais c’est surtout “Drink” et “Rum” qui auront raison d’un public totalement déchaîné de la première à la dernière seconde. Une prestation de haute volée avec un set équilibré, la fête fut totale ! Le combo sera de retour dans l’Hexagone pour une énorme tournée européenne dont un passage attendu dans le prestigieux Elysée Montmartre à Paris. Affaire à suivre !
S’achève ainsi une longue et chaude première journée, entre découvertes, confirmations et déceptions mais rendez-vous est pris le lendemain pour une nouvelle dose, et ce dès 10h30 le matin ! Allez, c’est l’heure de l’éternel apéro !
Jour 1 – Jour 2 – Jour 3 – Bilan