Troisième et dernière journée -marathon- pour cette treizième édition avec au programme Iron Maiden, Nightwish, Alice In Chains & Co, rien que ça !
LUCIFER (Valley) – Mais où es-tu Lulu ? Lulu ? Ah Lucifer te voilà ! De bon matin, sous la Valley, c’est une drôle de place que de retrouver le maitre du Mal. Pour l’un des premiers concerts de cette dernière journée, difficile fut le réveil mais la foule est au rendez-vous ! Avec deux albums à son actif “Lucifer I” (2015) et “Lucifer II” (2018), c’est un véritable retour dans le temps qui nous est proposé. Avec Nicke Andersson (The Hellacopters, Entombed) à la batterie, c’est madame qui officie au chant en la personne de Johanna Sadonis. Les riffs d’antan sonnent et la voix se mêle au jeu également. Malheureusement elle se perd dans le mix et le rendu n’est pas des plus réussis. Il n’empêche que les vibes et les grooves tendent la main à chaque festivalier. Difficile de résister à une bonne et belle dose de nostalgique de si bon matin. Entre hard old school et doom des premiers jours, agrémenté d’une belle voix, voilà ce à quoi Lucifer tend. C’est un “oui”.
AU-DESSUS (Temple) – Petite matinée black metal en ce dernier jour du Hellfest. Quoi de mieux que d’aborder cette dernière ligne avec les Lituaniens d’Au-Dessus ? Le groupe, signé chez notre fierté nationale Les Acteurs De l’Ombre, propose un black metal atmosphérique et très intense.
STRAY FROM THE PATH (MainStage 02) –
THE GREAT OLD ONES (Temple) – La transition est toute faite avec les Français de The Great Old Ones qui traduisent leur admiration pour Lovecraft à travers une scénographie assez élaborée. Les chansons du groupe sont épiques et retranscrivent à merveille l’ambiance si particulière des ouvrages cultes de l’auteur américain.
SHINEDOWN (MainStage 02) –
GRAVE PLEASURES (Valley) – C’est sur la Valley que s’effectue le retour de Grave Pleasures. Fils plus ou moins légitime de Beastmilk, le groupe finlandais tente de surfer sur l’immense succès qu’avait engendré le chef d’œuvre de 2013, “Climax”. Et cela se ressent puisque la moitié de la setlist proviendra de cet album, le reste étant consacré au deuxième album de Grave Pleasures, “Motherblood”. L’ambiance est au rendez-vous sous une Valley bondée qui danse et scande les paroles des titres surtout issus de “Climax”. Le point d’orgue “Death Reflect Us” nous donnera l’impression d’un nightclub en plein milieu de l’après-midi, et c’est tout ce que l’on demandait !
IN THIS MOMENT (MainStage 01) – Les mises en scène théâtrales se font rares de nos jours. Alice Cooper est évidemment le maitre mais derrière, le shock rock s’est un peu perdu. C’était sans compter sur Maria Brink et ses acolytes qui font le show en plus du show. Malgré une musique assez banale disons-le, c’est une prestation plutôt captivante à laquelle nous faisons face. Les diverses mises en scène et changements de costume de Maria rythment le set, mais l’immersion ne se fait qu’à moitié. On sent bien que l’univers du groupe est spécial et propre à lui mais le format et les quarante petites minutes dont les musiciens disposent ne suffisent pas. Outre la durée de jeu, la météo elle aussi n’aide pas, le soleil tape et cette ambiance est plus propice de nuit (ou bien dans l’obscurité) avec un lightshow davantage présent. Cela n’empêche cependant pas le quintette de recueillir de vives acclamations.
THE BRONX (Warzone) – Dans un laps de temps concentré, se succéderont sur la Warzone et les MainStage The Bronx, Asking Alexandria et Iced Earth. Tout d’abord les punks américains de The Bronx avec comme guest de luxe Joey Castillo, ex-batteur de Queens Of The Stone Age ou de Trash Talk. Comme à son habitude, le groupe originaire de Los Angeles donnera un set généreux et intense, provoquant de nombreux moshpits dans la Warzone.
ASKING ALEXANDRIA (MainStage 02) – On enchaîne sur Asking Alexandria. Les Anglais, qui enregistrent le retour de leur charismatique chanteur Danny Worsnop depuis deux ans, ont sorti leur cinquième album fin 2017. Exit les chansons metalcore/post hardcore, la formation évolue vers un metal teinté d’influences stadium rock. C’est d’ailleurs ce dernier disque qui est le plus représenté durant ce set, incorporant un nombre de passages catchy et repris pas le public assez incroyable. On n’oublie évidemment pas les tubes issus des autres albums comme “Run Free” ou “The Final Episode”, le tout pour un set franchement enthousiasmant !
ICED EARTH (MainStage 01) – L’enthousiasme chez Iced Earth prend une toute autre forme. On vous a parlé de la large palette des groupes représentés au Hellfest et Iced Earth se range plutôt du côté des formations dont la démarche artistique est presque caricaturale tant elle semble encrée dans une époque révolue. Bien que des légendes du heavy metal, le set d’Iced Earth peine à nous enthousiasmer car, il faut le dire, la musique ne semble pas avoir évolué depuis les années 80/90.
ZEAL & ARDOR (Valley) – La hype Zeal & Ardor ne semble pas prête de s’arrêter. En témoigne cette Valley blindée à ras-bord en cette fin d’après-midi pour accueillir la formation de Manuel Gagneux. Le one-man band americano-suisse vient de sortir son deuxième album et s’apprête à le défendre sur la scène du Hellfest. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe, en un an et demi de temps, aura progressé à vue de nez sur scène. Scénographie rodée au millimètre, lightshow impressionnant (l’un des meilleurs du week-end), les titres de Zeal & Ardor semblent taillés pour le live tant les mantras gospel mélangés aux blasts dévastateurs enthousiasment l’assemblée Ça chante, ça danse, le groupe fournit une prestation très solide et puissante, on ne peut que s’incliner. Manuel Gagneux assume pleinement son rôle de leader et la personne ultra sympathique que nous avons croisé en interview se transforme en bête de scène au charisme fou. On se prend une très grosse claque sur ce set de Zeal & Ardor et il nous tarde de le revoir à La Cigale à l’automne !
ARCH ENEMY (MainStage 02) – Le chassé-croisé entre les deux scènes principales se poursuit. Place à la bande de Michael Amott. Dorénavant mené sur scène par Alissa White-Gluz au chant, la nouvelle ère se poursuit parfaitement. Après “War Eternal” (2014) et le dernier en date “Will To Power” (2017), les Suédois poursuivent et enchaînent tournée sur tournée dans les quatre coins du globe. L’auditoire est très réceptif et répond positivement aux interventions de la chanteuse, bien que le set soit principalement axé sur les deux dernières sorties. Jeff Lomis démontre une nouvelle fois l’étendue de son talent, tandis que Daniel et Sharlee maintiennent la section rythmique à flot. “The World Is Yours”, “The Race” ou encore “As The Pages Burn”, les morceaux les plus récents animent les débats. Et pour les fans de la première heure, “We Will Rise” et “Nemesis” mettent fin à une belle prestation. Après avoir animé les tentes les années précédentes et, fort d’une popularité croissante, Arch Enemy s’installe et compte bien durer sur les MainStage du Hellfest.
BATUSHKA (Temple) Batushka est une formation mystérieuse. Si l’on sait que le groupe vient de Pologne, l’identité des membres le composant reste secrète, bien que l’on sache qu’il s’agisse de membres issus d’autres formations black metal assez connues. Le groupe joue sur une identité religieuse extrêmement poussée. Sorte de Ghost jusqu’au-boutiste, c’est une véritable messe que les Polonais vont nous offrir. Un spectacle froid et hypnotique, avec un maitre de cérémonie, poussant des hurlements glaçants au milieu des chants grégoriens accompagnant les ambitieuses compositions du groupe. Le concert requiert toute notre attention afin de bien entrer dans l’univers de Batushka, chose qui n’est pas aisée tant la complexité des chansons ne facilite pas leur accès. Cependant, il reste que la mise en scène, les costumes et l’ambiance qui se dégagent de ce set permettent une véritable expérience, qui, en salle doit prendre d’autant plus d’ampleur.
ALICE IN CHAINS (MainStage 02) – L’attente aura été longue, très longue, ultra longue. Après un premier passage en 2006, le Hellfest a donc attendu douze années pour accueillir de nouveau AIC. D’autant plus que ce groupe issu de la scène grunge made in Seattle se fait très rare en France. Depuis la sortie de “Black Gives Way To Blue” en 2009, le quatuor a joué deux concerts en France. Deux. DEUX ! Entre temps, “The Devil Put Dinosaurs Here” (2013) est sorti et un nouvel album “Rainier Fog” va sortir dans quelques semaines et dont un titre “The One You Know” fut interprété. Mais l’essentiel du set est axé sur les deux premiers opus “Facelift” (1990) et “Dirt” (1992) pour le plus grand plaisir des aficionados.
William DuVall occupe désormais la place du regretté Layne Staley, et partage le micro avec Jerry Cantrell. Mike Inez et Sean Kinney assurent et l’excellent son ne fait que sublimer la section rythmique. Côté show, le tout est très sobre, comme toujours. La musique du combo présente deux aspects distincts : des musiques à la fois très lourdes et parfois assez sombres et un jeu de voix unique accentuant davantage encore le point précédent. De “We Die Young” à “Man In The Box”, sans oublier les cultes “Would?” et “Rooster”, la palette complète d’Alice In Chains aura fait trembler les terres du Hellfest ce soir. A noter que “Nutshell” fut dédié à Vinnie Paul, disparu durant le week-end. Une nouvelle triste perte.
SEPTICFLESH (Temple) –
IRON MAIDEN (MainStage 01) – Troisième et dernière tête d’affiche pour cette édition 2018 ! Pour son deuxième passage au Hellfest, les Anglais nous viennent avec la tournée “Legacy Of The Beast”, tirée du nom de leur jeu vidéo disponible sur mobile. Il s’agit donc d’une tournée best of, aucun nouvel album n’est pour le moment prévu. Après le traditionnel “Doctor Doctor”, place au “Churchill’s Speech” et donc à une arrivée en fanfare sur “Aces High” ! Un spitfire prend son envol et ébahi toute la foule face à cette impressionnante scénographie. Bruce Dickinson, Steve Harris, Adrian Smith, Dave Murray et Janick Gers prennent les devants et animent ce début de show. “Where Egales Dare” et “2 Minutes To Midnight” enchaînent avant le seul break du set. Avant d’attaquer le reste du spectacle, Bruce insiste sur le spectacle et les différents tableaux à venir en évoquant les divers thèmes. Son intervention fera également écho à la liberté et à l’actualité, mais de manière détournée. Vient alors l’heure de “The Clansman”. Entre les classiques tels que “The Trooper”, “Fear Of The Dark” ou encore “Iron Maiden”, le groupe a sorti de son placard de belles surprises avec notamment “Sign Of The Cross” et “Flight Of Icarus” où la scénographie était complètement folle avec un Icare géant sur scène. On notera également “For The Greater Good Of God”, tiré de “A Matter Of Life And Death” (2006), véritable pépite et seul titre tiré des derniers albums. Le public lui est en transe et ne manque pas de chanter, sauter, slammer. Comme toujours le spectacle est tant visuel que sonore.
Le son, parlons-en. Quasi impeccable. Il n’est pas très fort mais chaque instrument s’entend à la perfection mis à part quelques leads ici et là. Un élément indispensable pour apprécier un concert et que nous avons tant décrié au fil des trois jours. Côté lightshow également, le groupe mise toujours sur d’impressionnantes installations et ce n’est qu’une fois la nuit tombée qu’on les apprécie à leur juste valeur. Le rappel est en cours et c’est le retour de “Hallowed Be Thy Name” -au centre d’une affaire judiciaire et plagiat enfin réglée- qui accentuera le sourire qu’affiche tous les visages présents en face de la scène. “Run To The Hills” signe la fin du concert, peut-être pas LE concert du festival, mais Iron Maiden a pleinement assuré son statut et a une fois de plus embrasé tout Clisson. Un bel échauffement avant les deux dates parisiennes !
AMENRA (Valley) –
MARILYN MANSON (MainStage 02) – Après une prestation catastrophique sur la même scène en 2015, Marilyn Manson revient à Clisson devant un public mélangeant fans et observateurs sceptiques. Pourtant, en début son set par l’incroyable “Irresponsible Hate Anthem”, le Révérend mettait toutes les chances de son côté. Pourtant, l’illusion ne durera pas longtemps. Manson est dépassé sur scène, et ce depuis des années déjà. L’envie n’y est plus, l’artiste ère comme une âme en peine pendant que ses musiciens jouent des chansons pourtant bonnes, mais sans aucune passion. Si la prestation n’est déjà pas suffisamment gênante, la grande perche noire aura la brillante idée de faire monter sur scène deux fans issues du public, seins nus, qui déambuleront sur la scène pendant près la moitié du set sans avoir la moindre idée de ce à quoi elles servent. Franchement gênant.
NIGHTWISH (MainStage 01) –
CARPENTER BRUT (Temple) – Heureusement, on peut compter sur Carpenter Brut pour clôturer le festival de la meilleure des manières. La formation française continue son petit bonhomme de chemin, grossissant tous les jours aux yeux du grand public. C’est sous une Temple pleine à craquer que le groupe jouera son spectacle dans une ambiance de folie. CB se paiera même le luxe de recevoir Mat McNerney, chanteur de Grave Pleasures, sur scène pour interpréter “Beware The Beast”. Les gens dansent au rythme des titres endiablés et entrent carrément en transe lorsque la reprise du “Maniac” de Michael Sembello est balancée pour terminer ce festival en beauté. Une certaine idée de la fête, mais une idée brillante !
The End! Après trois intenses journées pleine de folie et de décibel, c’est sur “Maniac” que l’on conclue en beauté ce dimanche ! L’heure est déjà venue de plier bagage et de se remémorer les meilleurs moments de cette édition.
Tout juste le set d’Iron Maiden terminé, l’attente se faisait pressante devant les écrans des scènes principales puisque l’organisation avait prévu de dévoiler en avant-première quelques noms en vue de l’édition 2019. Seront donc présents : Manowar, Slayer, Mass Hysteria, Carcass et Dropkick Murphys. Joey DeMaio (Manowar) était même présent, sur la MS2, pour s’adresser en direct à la foule, promettant de tout retourner en juin prochain. On a hâte !
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