Metallica ! Metallica ! Metallica ! Metallica ! Metallica ! Metallica ! Metallica au Hellfest !
SPIRITBOX (Mainstage 01) – Qu’il était attendu ce trio ! Il n’est pas facile d’attirer autant de spectateurs si tôt, surtout un dimanche qui pour beaucoup et la conclusion deux week-ends intenses. Malgré tout, le public était au rendez-vous derrière un premier rang de fans de Metallica déjà postés pour le concert de ce soir. Les Canadiens sont retardés par un problème technique qui, malheureusement, se répercute sur leur set de trente minutes. Aucun titre issu de leur EP sorti en amont de leur set, dommage, car nous aurions bien aimé entendre “Rotoscope” en live ! On se console avec rien d’autre qu’un best of du groupe : “Circle With Me”, “Blessed Be”, “Hurt You”, “Yellowjacker”, “Holy Roller”. Il manquait peut-être un petit “Sunkiller” mais sinon, l’essentiel y était. Courtney LaPlante est à la hauteur de sa réputation, magistrale dans tous les registres. Premier Hellfest réussi haut la main pour Spiritbox !
THE ATOMIC BITCHWAX (Valley) – Pour cette seconde visite au Hellfest, les Américains du New Jersey réveillent la Valley comme il se doit. Leur stoner psyché tout en groove fait mouche. Tandis que “Hope You Die”, tiré de Scorpio (2020) donne le “La” d’emblée, c’est principalement leur premier album The Atomic Bitchwax (1999) qui nous fait les yeux doux. Riffs envoutants et cassages de nuques, la journée est lancée !
NOVELISTS (Mainstage 02) – On enchaine sur la Mainstage 2 avec Novelists. Les Français ont accueilli en 2020 un nouveau chanteur, Tobias Rische, qui peut enfin fouler les scènes européennes. Le groupe a concocté un mélange de titres sortis après son arrivée afin de mettre avant sa nouvelle direction sonore. Nous retrouvons les très bons “Terrorist”, “A Bitter End”, “Do You Really Wanna Know?” mais aussi leurs deux derniers singles : “Heretic” et “Smoke Signals”. Côté show, pas de fioritures, l’énergie communicative du groupe fait le job. Les deux guitaristes, Florestan Durand et Pierre Danel impressionnent en enchainant les solos tout aussi techniques qu’endiablés, le tout avec aisance déconcertante, chapeau !
ALIEN WEAPONRY (Mainstage 02) – Si vous ne connaissez pas encore le trio néo-zélandais Alien Weaponry, il n’est pas trop tard pour monter à bord du train de la hype. Promis, vous ne le regretterez pas. Désigné l’an dernier comme le “futur du metal” par Metal Hammer, le groupe fait ses premiers pas au Hellfest devant une foule conséquente. Le chanteur confie que le concert a failli ne pas avoir lieu, leurs instruments ayant été retenus par la douane. Il remercie Carnation de leur avoir prêté de quoi assurer leur set. Malgré ces conditions défavorables, Alien Weaponry rend un hommage immaculé à leur culture à travers leurs chansons en maori. Celles-ci évoquent notamment l’histoire de guerriers maoris ou retracent d’importantes batailles. Une belle pépite qui restera l’un des meilleurs moments du week-end.
ANGELUS APATRIDA (Mainstage 01) – Valeur sûre de la scène thrash européenne, les Espagnols pimentent sans détour ce début de journée. Guillermo Izquierdo (chant/guitare) lancent sans vergogne ses riffs acérés et ses rugueuses lignes de chant. Le groupe ne se prive pas et prend du plaisir à arpenter prudemment le SnakePit de Metallica, de quoi animer le show. Les réactions sont positives mais assez engagées côté public malgré la déflagration d’un “Indoctrinate” ou “Violent Dawn”. Court mais intense.
REGARDE LES HOMMES TOMBER VS HANGMAN’S CHAIR(Valley) – Les deux groupes français unissent leurs forces pour renverser le public de la Valley. Leur prestation est issue de la soirée magique Major Arcana, qui s’est tenue au Trianon en 2019. L’idée de fusionner deux styles de musique pour en faire qu’un. Sur scène deux batteurs, deux bassistes, deux chanteurs et trois guitaristes pour un set captivant. La rencontre du sludge presque doom avec la violence du post black metal est saisissante. Elle amène la nuance, la profondeur et l’originalité qui fait défaut à chacun des groupes. Ensemble, ils atteignent une synergie d’une folle intensité. Une seule envie à la sortie du concert, qu’ils enregistrent un album ensemble !
HEADCHARGER (Mainstage 01) – Visage connu de la scène française, place au hard/stoner burné d’Headcharger. Avec un nouvel album sous le coude, Rise From The Ashes (2021), la prestation est essentiellement axée autour des nouveaux titres tels que “Magical Ride”, “Death Sound” ou encore “Rise From The Ashes”. Le riff entêtant de “Land Of Sunshine” s’immisce dans nos esprits pour ne plus nous lâcher et “You Wanna Dance You Gotta Pay The Band” nous renvoie à une époque fort fort lointaine ! Un set sérieux, chaleureusement salué par un public réservé, qui pense de plus en plus Metallica.
TERROR (Warzone) – C’est une journée de haut vol pour le hardcore au Hellfest. Les habitués de la Warzone débarquent avec leur style old school. Le groupe qui fête ses vingt ans cette année n’a rien perdu de sa verve au fil des années. Le chant comme les riffs sont toujours aussi percutants et la Warzone a bien envie de se déchainer dans la fosse. Scott Vogel n’arrête pas de demander au public de bouger, de sauter, de prendre part à des mosh pits tout en prenant soin les uns des autres. Le hardcore sans concession de “Spit My Rage” ou “Keep Your Mouth Shut” n’a pas pris une ride.
UGLY KID JOE (Mainstage 01) – Sous un air volontairement déconneur et peu sérieux, Ugly Kid Joe nous a offert bon nombre de compositions très solides, groovy et festives. Et comme pour illustrer tout cela, après l’introduction, nous voyons arriver Whitfield Crane (chant) tranquillement, avec son sac à dos – qu’il dépose devant la batterie – tel un mec qui passait par là en mode “casual“. Et pourtant, il assure toujours autant vocalement comme on le constate sur l’imparable “Neighbor”. Utilisant à bon escient l’avancée de scène Snakepit de Metallica, doté d’un charisme qui n’a d’égal que sa sympathie, le chanteur fait réagir le public déjà tout sourire. Il nous demandera de chanter et de taper dans les mains régulièrement pendant le set. Le backdrop d’Ugly Kid Joe fait écho au nouveau single “That Ain’t Livin'”, tiré du prochain album Rad Wings Of Destiny qui sortira le 21 octobre prochain. On notera également le T-shirt de Crane arborant une tête de Lemmy, ainsi que le nom du groupe Ugly Kid Joe (et le personnage du sale gosse) sur la grosse caisse, mais avec la typo de Motörhead. Le son est aussi bon que l’ambiance, tant Crane fait souvent l’idiot, saute de partout, va réveiller certains privilégiés sur le côté de scène, ou encore grimpe sur des amplis pour sauter. Que ce soit “Panhandlin” Prince”, “That Ain’t Livin” ou “Devil’s Paradise”, les musiciens nous transmettent un peu de leur énergie californienne sous le soleil de Clisson. Il y a pire non ? Cordell Crockett à la basse seconde bien l’indispensable Klaus Eichstadt (guitare), fondateur du groupe et ami d’enfance de Whitfield Crane. Celui-ci le présente d’ailleurs comme tel, tout en désignant sa guitare, en indiquant qu’elle date du début du groupe et qu’il l’a quasiment fabriquée lui-même. Avec “Cats In The Cradle” (reprise du titre original d‘Harry Chapin sorti en 1974 sur le lourd sujet de la paternité) et LA chanson du groupe “Everything About You”, l’album America’s Least Wanted (1992) est bien représenté avec quatre titres (pour un set aussi court). Inutile de dire que sur chaque début de phrase du couplet du titre qui les a rendus célèbres dans le monde, les “IIIII” se font entendre de la foule. Et c’est sans compter sur la reprise très réussie du “Ace Of Spades” de Motörhead qui sert de cérémonie de clôture du set. On aurait en aurait bien repris avec “So Damn Cool”, “VIP” ou “Milkman’s Son”. Un très bon moment à hauteur de l’attente de ce petit évènement. Vivement la prochaine fois !
BULLET FOR MY VALENTINE (Mainstage 02) – Apéro nostalgie pour nous ce soir ! Le groupe arrive sur scène avec “Your Betrayal” à la surprise générale pour enchainer avec “Waking The Demon”. Autant dire que le combo a réveillé tout le public ! Bullet For My Valentine n’en reste pas là, “The Last Fight”, “All These Things I Hate”, “4 Words (To Choke Upon)” et pour finir en beauté : “Tears Don’t Fall” et “Scream Aim Fire”. Matt Tuck n’a jamais été aussi bon vocalement que ce soir, même ses screams sont propres et bien exécutés. Leurs nouveaux titres font le travail, mais déclenchent sans surprise moins d’émoi que les plus anciens ! Malgré les années, leurs chansons n’ont pas pris une ride et l’enthousiasme du groupe non plus. Un très bon moment, surtout pour tous les emos des années 2000 !
LIONHEART (Warzone) – Le groupe de Los Angeles débarque sur la Warzone. Muscles saillants et tatouages bien visibles, c’est le hardcore cliché qui prend vie. “Welcome To The West Coast”. Le flow bien construit de Rob Watson sur les riffs acérés de Walle et Nik font mouche. Le groupe, souvent comparé à Hatebreed, décide de reprendre ces derniers avec le titre “Last Breath”. Rien à dire cela fonctionne. La formation sort la carte de l’humour lorsque le bassiste Richard Mathews déclare n’avoir fait que manger pendant le confinement et se décrit comme un gorille. Il demande à un public docile de faire leurs gorilles. La jungle de la Warzone est prête pour se transformer en dancefloor sur le parfait “(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!)” des Beasties Boys. Que demander de mieux ? Le hit du groupe bien sûr. Le public est comblé avec le mythique “LHHC” qui retrace le parcours de la bande.
AVATAR (Mainstage 01) – John Alfredsson arrive sur scène pendant que “Je T’aime, Moi Non Plus” de Serge Gainsbourg et Jane Birkin résonne dans les haut-parleurs de la Mainstage 1. Il lance des roses bleues, blanches et rouges au public, un hommage touchant au public français qui apprécie tout particulièrement Avatar. Le groupe fait son entrée sur “Hail The Apocalypse” et une nuée de confettis. Comme toujours, Avatar met les petits plats dans les grands quand il s’agit des concerts ! Le groupe est impeccable sur scène, bien rodé avec toutes ces années à son actif. La setlist est un bon mix pour un festival : “The Eagle Has Landed”, “For The Swarm”, “Let it Burn”, “A Statue Of The King”. Avatar glisse deux chansons plus calmes au milieu de tout cela : “Paint Me Red” et “Bloody Angel”. La seule chose qui nous empêche de pleinement apprécier ce set est le son absolument ignoble de la Mainstage 1 qui aura fait des siennes toute la journée. Nous n’entendons le chant de Johannes Eckerström qu’une fois sur deux…voire trois. Quelle dommage ! La formation n’y étant pour rien, impossible de retenir ces problèmes contre elle. Les Suédois quittent la scène comme à leur habitude sur “Smells Like A Freakshow” sous une ovation du public.
BRING ME THE HORIZON (Mainstage 02) – Outre les problèmes de son, le public était aussi un souci en ce dernier dimanche. Alors que les festivaliers souhaitant voir Bring Me The Horizon se rapprochent de la scène, les personnes attendant Metallica font de la résistance. Un pit s’ouvre dès que “Can You Feel My Heart” retentit et les premières engueulades entre festivaliers éclatent. Il aura fallu quelques titres pour que l’espace nécessaire aux habituels pogos soit créée et que les festivaliers venus voir les Britanniques puissent enfin s’amuser. BMTH enchaine ses tubes : “Happy Song”, “Teardrops”, “MANTRA”, “Parasite Eve”, “Drown”. Tout y est et plus encore. Oli Sykes, souvent critiqué pour ses performances vocales aléatoires, fait taire tous ses détracteurs ce soir ! Il assure autant le chant que les screams, notons tout particulièrement sa prestation sur “Dear Diary”. Nous sentons que les festivaliers cherchent à se défouler une ultime fois tant la bagarre est intense ! Le groupe est très bon en concert, inutile de dégainer un bon vieux “Chelsea Smile” ou “Diamonds Aren’t Forever”, même si on aurait bien aimé ! Le set se termine avec “Throne”, Oli demande au public de s’accroupir pour sauter à l’unisson pour le dernier refrain pour un ultime moment de communion. Pari réussi pour Bring Me The Horizon qui prouvent être capable d’assurer un set de festival metal malgré sa nouvelle orientation beaucoup plus mainstream.
BLACK LABEL SOCIETY (Mainstage 01) – Dix ans que le grand Zakk Wylde n’était pas venu au Hellfest avec Black Label Society et quel prestige de fouler la Mainstage principale juste avant Metallica. A peine lancé sur “Bleed For Me”, une mauvaise balance inquiète. Guitares pas assez mise en avant, section rythmique au-dessus, nous craignons le pire. Fort heureusement l’ensemble retrouve un équilibre sain et le guitar hero, et son kilt, reprend la main. Setlist best of, “Destroy & Conquer”, l’immanquable “In This River” et hommage aux frangins Dimebag/Vinnie, “Fire It Up” et un final épique “Suicide Messiah” / “Stillborn”. Côté soli, Zakk s’est plutôt assagi sur ses envolées et implique davantage le talentueux Dario Lorina. Réputé pour exécuter tous les soli, Zakk laisse davantage d’espace à son comparse aujourd’hui, que ce soit sur scène, mais surtout en studio, et c’est assez inédit pour être souligner ! Les lancers de ballons à l’effigie de BLS concluent un set bien mené, mais on sent un public tendu qui n’attend clairement que Metallica.
SABATON (Mainstage 02) – En voilà un autre groupe abonné au festival. On se souvient bien évidemment de l’improbable annulation de Manowar en 2019, et de la reprogrammation de Sabaton un jour après le Knotfest Meets Hellfest, avec un set peu ordinaire et surtout un chanteur sans voix ! Bref, les Suédois font face à une immense foule et la vue est tout bonnement impressionnante. Metallica enchaine après, et la mission s’annonce complexe mais largement à leur portée.
Honnêtement, Sabaton impressionne et fait le show. Leurs classiques sont à l’ordre du jour à l’image de leur entrée sur “Ghost Division”, les indéboulonnables “Carolus Rex”, “Night Witches” ou “Swedish Pagans” plus tard. Puis Joakim Brodén, Pär Sundström, Chris Rörland, Hannes Van Dahl et Tommy Johansson insèrent des réalisations plus récentes tirés de leur nouvel album The War To End All Wars (2022) et le précédent The Great War (2019). Souvent décrié et moqué, Sabaton est aujourd’hui une valeur sûre et une véritable machine de guerre en live. Refrains fédérateurs, orchestrations finement pensées et artifices en tout genre qui rendent chaque concert unique. Le funky et disco “To Hell And Back” met fin à une démonstration en règle de la part des Suédois. A la guerre comme à la guerre !
METALLICA (Mainstage 01) – Metallica au Hellfest c’est un rêve qui se réalise. Le groupe est l’un des groupes les plus fédérateurs au monde pour la communauté metal. Les attentes sont donc élevées pour que le show soit mémorable. Jamais autant de gens se seront autant massés devant la scène pour apercevoir le quatuor. Certains fans sont placés depuis plus de dix heures pour être sûrs de bien les voir. Metallica a fait construire une avancée de scène, le snake pit, dans lequel quelques poignées de chanceux ont pris place. Lorsque le titre emblématique d’AC/DC “It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock N’Roll)” retentit la fosse se met à trépigner. Le titre est long, le public perd un peu patience. Metallica propose un démarrage assez violent avec “Whiplash” et l’excellent “Creeping Death”. Après avoir fait chanter cinquante mille personnes sur “Enter Sandman”, James Hetfield demande avec humour ce qu’ils peuvent jouer d’autres. Pour lui, c’était leur meilleur morceau. C’est plaisant de voir que le groupe garde une forme de proximité avec son public. Les échanges sont fréquents avec la foule et la synergie entre les membres parait sincère. Le show est bien rôdé. Les artistes tournent sur la scène et son avancée pour que tous les fans puissent bien les voir. Derrière, la scénographie est plutôt sobre, mais fait le travail. La setlist ne contient pas que des hits bien connus. Metallica joue “No Leaf Clover” avec son intro symphonique. Un beau moment pour les fans de la première heure. Humour toujours quand James demande si St Anger (2003) est un bon album. La réponse négative et cinglante du public n’empêche pas le groupe d’embrayer sur “Dirty Windows”. Dommage.
Après le très beau “Nothing Else Matters”, le groupe respire un peu avec la longue intro en vidéo de “For Whom The Bell Tolls”. Morceau phare qui provoque des remous dans un public bien serré. “Fade To Black” permet à James Hetfield de dire quelques mots sur son rapport au suicide, rendant les paroles sombres de ce morceau encore plus poignantes. C’est sur les derniers morceaux et notamment “One” que la scénographie décolle vraiment. Les lasers, les images de guerres, tout est fait pour accentuer la dimension dramatique du titre. Le clou du spectacle est évidemment “Master Of Puppets”. Chef d’œuvre du groupe, connu de tous, c’est le titre qui rassemble toutes les générations de metalleux présentes au Hellfest. Les quatre fantastiques livrent une prestation époustouflante, qui restera dans les annales. Généreux, ils restent dix minutes de plus pour donner des médiators et serrer des mains. Metallica c’est devenu culte, cela génère beaucoup d’argent, mais c’est aussi l’histoire de quatre artistes au-dessus du lot qui continuent de donner tout ce qu’ils ont à leur public. Un concert magique !
Jour 1 – Jour 2 – Jour 3 – Jour 4 – Jour 5 – Jour 6 – Jour 7 – Bilan
Textes : Chante Basma, Marion Dupont, Célia T., Fabien Durand
Photos : Emilie Bardalou
1 Commentaire
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Très sympa tout ça ! Dommage que les vignettes de Metallica à la fin de l’article, ne soient pas cliquables pour les voir un peu plus grandes… 😉