Au sortir d’une édition XXL en 2022, et d’une flopée de groupes dont les albums sortent à un rythme effréné, retour sur l’édition 2023 du Hellfest, qui fut une nouvelle fois bien intense.
Difficile de maintenir un niveau de programmation élevé comme l’an dernier, et compte tenu du contexte (tous les groupes sont en tournée, les cachets explosent, de nouveaux événements naissent, etc.), et pourtant l’affiche cette année est plutôt audacieuse.
Même si du côté des têtes d’affiches certains noms reviennent (KISS, la dernière, la vraie), d’autres sont attendus et espérés, mais rien n’est simple. System Of A Down, AC/DC, est-ce pour bientôt ?
Quoi qu’il en soit, Slipknot et Iron Maiden assurent leur stature et évidemment le Stadium Tour du Crüe et du Leppard n’allait pas esquiver Clisson.
Les sous-têtes d’affiche n’étaient pas en reste puisque Parkway Drive, Sum 41 ou encore Tenacious D ont attiré un monde dingue.
Si le même week-end la programmation du Graspop affichait quelques petites exclusivités dont on aurait bien eu le plaisir d’avoir également, le cru 2023 fut appréciable. C’est avant tout les autres scènes vers lesquelles il fallait se tourner ou bien se lever tôt et découvrir de belles formations sur les Mainstages, où certains ont marqué des points à l’image des Indiens de Bloodywood ou des inarrêtables Electric Callboy et leur dancefloor géant.
Quant au show spécial avec invités de Carpenter Brut, que dire ? Grandiose !
Et sinon, quid du reste ?
Les + :
- Un accès facilité avec l’ouverture du camping très tôt, l’envoi des bracelets, les plages horaires étendues, etc.
- Une programmation éclectique avec des prises de risques comme Machine Gun Kelly ou Tenacious D, qui a tenue ses promesses.
- L’énergie folle des concerts de Papa Roach, Electric Callboy et Slipknot.
- Les excellentes prestations de Riverside, Behemoth et Meshuggah.
- L’engouement du public que la pluie n’a pas arrêté. Une ambiance toujours au top grâce à un public ultra motivé.
- Le nouveau sanctuaire pour le merch Hellfest et le déplacement du merch artist.
- L’offre de restauration végétarienne, végane et la bière sans alcool !
- Un son globalement bon, toutes scènes confondues.
Les – :
- La Valley manque cruellement d’un toit, le bruit des concerts de la Mainstage couvrait certains concerts, des shows ont perdu en impact visuel ou en ambiance par manque de cocon. De plus, la disposition ne facilite pas l’accès au site.
- La Valley toujours, est bien trop petite qu’auparavant. On espère que ce déplacement et ce nouvel espace est temporaire et que les choses seront revues progressivement, à commencer par le terrain qui n’est pas super friendly (trop de pierres au sol).
Si la Warzone et sa scène en plein air fonctionnent, l’ambiance intimise et tamisée, est plus en phase avec les fans de stoner et de doom. - Le manque de point d’eau, notamment la suppression du gros point d’eau près de l’ancienne Valley.
- L’agrandissement du site (déplacement de la Valley sur une nouvelle parcelle) qui semble avoir fait monter la jauge également, alors que le site est déjà bien bondé.
- La venue de KISS, un show sans saveur pour un groupe qui est souvent venu au Hellfest.
- Le concert de The HU complètement inaccessible, une scène trop petite pour un groupe au succès grandissant.
- Une ambiance pas au niveau pour les concerts de Mötley Crüe et surtout Pantera, qui n’aura pas connu le déchainement constaté lors de nombreuses autres dates européennes. Trop de spectateurs et non de festivaliers ? Mystère.
- Malgré le nouvel espace dédié au merch Hellfest, un peu d’espace se libère il est vrai. En revanche, la file d’attente reste rectiligne… Il faudrait baliser en serpentin, afin d’exploiter au mieux l’espace présent.
De plus, quid d’un système de click & collect ? Côté stock, les choses seront plus gérables, côté festivaliers, l’assurance d’avoir son merch chéri sera assuré.
Évidemment le merch est une aventure et un passage obligé, mais plusieurs pistes sont à explorer pour l’optimiser davantage. - Le goulot d’étranglement à la sortie du festival, il faut presque une bonne heure pour faire les 300m qui séparent le site du rond point de la guitare. C’est dangereux et éprouvant pour les festivaliers.
Alors qu’il y a quelques années, la cathédrale était ouverte et accessible pour quitter le site.
Quelques ratés (on souhaite une V2 de la Valley, s’il vous plaît), des réussites, et encore beaucoup de petites attentions qui pourraient rendre l’expérience encore meilleure.
En revanche, que dire au sujet de la vente des pass 2024, quelques jours seulement après la fin de l’édition 2023 ? Compte tenu de l’effort financier fait par beaucoup et malgré une seconde vague cet automne, cette anticipation (précipitation ?) laisse de nombreuses questions sans réponses. Un besoin de trésorerie pour sécuriser une ou plusieurs très grosses têtes d’affiche ? Des préventes pour se caler sur d’autres festivals ?
Une chose interpelle : le changement des dates à la fin juin, chose inhabituelle, qui indiquerait la volonté de se caler sur la tournée d’un TRÈS GROS groupe ? Lequel ? La réponse d’ici cet hiver.
Infernal, fatigant, parfois trop excessif, la machine HF n’est toujours pas prête de s’arrêter.
À l’année prochaine ? Les bruits de couloir indiquent que oui.
Et vous, votre Hellfest 2023 ? Racontez-nous.