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HELLFEST 2024 – Jour 1 (27/06/24)

© Régis Peylet

Le marathon Hellfest 2024 démarre avec un jeudi chargé de belles découvertes et de confirmations, sans oublier le grand retour d’Avenged Sevenfold.

Thrown (Warzone)

Le groupe a la lourde tâche de lancer les festivités sur la Warzone. Connu pour sa colère brute et son son écrasant, Thrown balance ses riffs puissants et prend la scène à son compte. La setlist inclut un mélange de des morceaux les plus agressifs, accueillis par des mosh pits enthousiastes et du headbanging de la part des festivaliers. La capacité du groupe à créer du lien avec le public est évidente. Les fans reprennent en chœur les paroles et s’engagent pleinement dans l’atmosphère haute en énergie d’une prestation intense.

Slaughter To Prevail (Mainstage 1)

Le groupe, originaire de Russie mais désormais basé aux États-Unis, arrive sur scène avec l’ambition de réaliser le plus grand wall of death. Après avoir chauffé la foule avec un deathcore sans concession, le groupe est prêt à en découdre. Alex Terrible s’efforce d’organiser l’opération du plus grand wall of death du monde avec un public peu discipliné. Il s’époumone à donner des consignes et finit par descendre de la scène pour entrer dans la fosse aux lions. Le résultat est impressionnant, même si le débat persiste quant au record en lui-même.

© Régis Peylet

Ice Nine Kills (Mainstage 2)

Ice Nine Kills vient ravir l’auditoire avec son mélange unique de metalcore et d’horreur théâtrale. Le groupe propose un spectacle visuel captivant, ponctué de costumes macabres et d’accessoires effrayants qui rappellent les films d’horreur classiques. Chaque morceau est une mini-pièce sanglante. C’est drôle, c’est gore et terriblement efficace. La prestation vocale de Spencer Charnas est bluffante. Le final sur “Welcome To Horrorwood” appelle à voir très vite la formation en salle. Gros coup de cœur pour les Américains !

Kerry King (Mainstage 1)

C’est l’heure du King, du Kerry King ! Cofondateur des illustres Slayer, le guitariste s’est enfin lancé en solo. Son premier album solo From Hell I Rise fraîchement arrivé le mois précédent nous laisse à penser que la prestation sera musclée. Accompagné de Mark Osegueda (Death Angel), Phil Demmel (ex-Machine Head), Kyle Sanders (Hellyeah) et Paul Bostaph (Slayer, Forbidden), le show est relativement décapant. De toute évidence, le nouveau disque est à apprécier dans le temps, et les moments forts sont définis par les reprises de Slayer. Que dire de “Raining Blood”, qui soulève littéralement les festivaliers, créant un chaos de bonheur, une scène rarement vue à Clisson, et qui montre ô combien Slayer manque à ses fans. La même chose arrivera le lendemain avec Tom Morello et sa reprise de “Killing In The Name”. Solide mais à revoir !

© Régis Peylet

Crystal Lake (Warzone)

Crystal Lake, groupe japonais de metalcore, présente son nouveau chanteur John Robert Centorrino sur la Warzone. L’énergie brute et explosive semble conquérir très vite la foule amassée autour de la scène. Au bout de quelques titres, des problèmes de son impactent le show. Le groupe ne s’en rend pas compte mais dans la fosse, ça grince des dents. Les problèmes s’enchaînent et l’audience finit par demander un arrêt du set pour régler ça. Heureusement, le groupe parvient à retrouver du son pour envoyer du très lourd. Les riffs tranchants de Yudai Miyamoto et la batterie martelante de Gaku Taura créent une atmosphère frénétique qui incite les fans à se déchaîner dans les moshpits. La fin de set avec “Lost In Forever”, “Watch Me Burn” et “Apollo” est juste dantesque.

© Régis Peylet

BABYMETAL (Mainstage 2)

Depuis quelques années, représentant son pays d’origine et les genres J-pop et heavy metal, BABYMETAL est de retour au Hellfest. Durant cinquante minutes, les trois idoles ont le temps d’enchaîner leurs incontournables “KARATE”, “DISTORTION” et “GIMME CHOCOLATE!!”, tandis que le reste de la setlist sera composé de featurings sans lesdits featurings (à un jour près on aurait pu voir débarquer Tom Morello, mais non). Cela peut donner un léger goût de frustration qui ne passe pas devant leur chorégraphie trop impeccable, trop carrée pour un festival où le bordel est mot d’ordre, et un tout petit solo de leur groupe Kami. Malgré le nouveau morceau “RATATATA” (réalisé avec Electric Callboy) prometteur d’un nouveau chapitre, le show reste semblable aux précédents. Pour son passage au Hellfest, et à une heure aussi attractive, on s’attendait peut-être à moins de danse et plus de surprises.

Megadeth (Mainstage 1)

Dave Mustaine et sa bande sont de nouveau au rendez-vous des Mainstages cette année. Côté studio, rien de neuf depuis The Sick, The Dying… And The Dead! (2022). En revanche sur scène, Kiko Loureiro a laissé sa place, et il est à présent remplacé haut la main par Teemu Mäntysaari. Mustaine est plutôt en voix, LoMenzo toujours aussi énergique et Verbeuren maître des toms, le quatuor fait honneur à la discographie du groupe. De toute évidence, les grands classiques sont de sortie avec “Tornado Of Souls”, “A Tout Le Monde” ou encore “Symphony Of Destruction”, alors que “Rattlehead” est sorti du placard tout comme “Kick The Chair”. C’est bien “Holy Wars… The Punishment Due” qui conclut l’histoire, comme prévu. Megadeth tient son rang sans trembler.

© Régis Peylet

LANDMVRKS (Mainstage 2)

Les Marseillais de LANDMVRKS ont bénéficié de l’annulation de Bad Omens pour se hisser en Mainstage en tant que tête d’affiche. Rien d’étonnant tant leur ascension est irrésistible. Le groupe produit une parfaite synthèse des éléments de metalcore modernes et des influences neo metal des années 2000. Le résultat est convaincant, notamment grâce à l’étendue du registre vocal de Florent Salfati. C’est bien simple, il sait tout faire. Du rap, du slam, du growl, des mélodies très aiguës… Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Les autres membres ne sont pas en reste, assénant riff sur riff pour appuyer l’intensité de leur set. Côté visuel, tout est très soigné et résolument moderne. Les lightings sont envoûtants et avec le peu de temps de préparation pour ce set, le rendu est parfait. Mention spéciale pour le titre “Suffocate” avec son intro acoustique où le chanteur se met véritablement à nu pour une prestation toute en émotion. Les Français relèvent brillamment le défi d’assumer un rôle de tête d’affiche dans un des plus gros festivals metal du monde.

© Régis Peylet

Avenged Sevenfold (Mainstage 1)

Le grand retour des Américains. Difficile de ne pas se souvenir de leur décevante prestation en 2018, notamment due aux problèmes vocaux de M. Shadows. Les superstars sont attendues de pied ferme et se doivent de se “racheter” auprès des fans. De plus, sept années séparent leurs derniers albums studio, la hype est donc au rendez-vous. Life Is But A Dream… (2023) a de quoi surprendre, et le quintette va réellement surprendre et s’adonner à un exercice osé. Grandement basé sur les thèmes de l’existentialisme et l’absurdisme d’Albert Camus, ainsi que l’usage de drogues psychédéliques, A7X traduit tout cela sur scène par une prestation assez conceptuelle. Les écrans additionnels sur scène plongent les festivaliers dans un monde à part et la manière dont les Américains animent leur show, à savoir sans échange avec la foule, s’inscrit dans la volonté de présenter un show où seule l’expérience est importante. Les titres phares tels que “Hail To The King” et “Nightmare” ravivent la flamme, mais ce soir, il était question d’une expérience sonore, visuelle et personnelle, mise en musique par Avenged Sevenfold. Osé, et plutôt réussi.

M. Shadows nous donne rendez-vous l’an prochain, pour ce qui sera l’occasion de célébrer les vingt et dix ans des albums City Of Evil (2005) et Nightmare (2010). Un “retour à la normale” pour les fans.

All Them Witches (Valley)

Qui pour faire concurrence au retour d’Avenged Sevenfold que All Them Witches sur la Valley. Trente minutes après le début des festivités, la contre-soirée commence dans une ambiance plus calme et plus blues. Le groupe de Nashville nous délivre un show de stoner enchaînant les riffs de guitares blues, enivrant une Valley plutôt bien remplie. Avec “The Marriage Of Coyote Woman” ou “1×1”, la complexité que l’on connaît des six albums du groupe se retranscrit parfaitement ce soir et l’on découvre même une expérience live moins ordonnée qu’en studio. Ainsi, les curieux et connaisseurs constituant l’auditoire peuvent s’ébahir des musiciens méticuleux que sont les quatre membres de All Them Witches et de leur énergie électrique. C’est une première contre-soirée qualitative que nous offre le groupe ce soir.

Reports par Marion Dupont, Eurielle Boslowsky et Chante Basma.

Un grand merci à Régis Peylet de nous partager ses quelques clichés.

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