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HELLFEST 2024 – Jour 3 (29/06/24)

© Régis Peylet

Troisième et intense journée avec le grand retour de Metallica, une Mainstage 2 sous le signe du heavy metal et des belles guitares, et de la folie côté Warzone/Valley, sans oublier pas mal de pluie.

BLACK STONE CHERRY (Mainstage 1)

Black Stone Cherry apporte une dose de soleil avec son hard rock sudiste en cette journée pluvieuse. Le groupe, originaire du Kentucky, délivre une performance pleine de groove et de mélodie, séduisant le public avec des titres comme “Lonely Train” et “White Trash Millionaire”. La voix chaleureuse et puissante de Chris Robertson, combinée aux riffs accrocheurs de Ben Wells, crée une atmosphère festive et énergique. Le groupe, fidèle à ses racines, joue avec une authenticité et une passion qui résonnent profondément auprès des fans, transformant leur set en une célébration du rock n’roll.

© Régis Peylet

BRUTUS (Valley)

Brutus, le trio belge de post hardcore, offre une performance hypnotique et intense sur la Valley. La chanteuse et batteuse Stefanie Mannaerts impressionne par son talent multitâche, mêlant des rythmes complexes et une voix puissante et émotive. Les morceaux, tels que “War” et “Brave”, sont marqués par des dynamiques changeantes et des atmosphères à la fois sombres et cathartiques. Le groupe se distingue par sa capacité à créer une connexion émotionnelle forte avec le public, rendant sa prestation à la fois hypnotique et inoubliable.

EXTREME (Mainstage 2)

Extreme fait groover le festival avec son mélange signature de hard rock et de funk. Gary Cherone parcourt la scène pour capter l’attention de l’assemblée. Mais la star du groupe, c’est très clairement le guitariste virtuose Nuno Bettencourt. Il éblouit avec des solos époustouflants et des riffs contagieux. Le set inclut des classiques intemporels comme “More Than Words” et “Get The Funk Out”. Chaque note résonne avec précision et passion. Le groupe fait preuve d’auto-dérision, expliquant qu’il fait un album tous les quinze ans ou qu’il ne va pas trop s’attarder sur les slows puisque le festival est dédié au metal. Une prestation bien rodée qui fait bouger les foules.

© Régis Peylet

DIDIER WAMPAS PSYCHO ATTACK (Warzone)

C’est une attaque live que nous propose Didier Wampas et son groupe Psycho Attack. Ce n’est donc pas du punk pur et dur qu’on retrouve sur la scène Warzone, mais du psychobilly avec une contrebasse en feu pendant les cinquante petites minutes qui suivront. Un rythme endiablé qui donnera le tempo des pogos et nombreux slams (un bouchon de nageurs, Casimir, et même un cadreur se feront porter) de ce concert. Dès son arrivée sur scène, Didier l’annonce : la foule est trop loin de lui. Quelle idée de se munir d’un micro filaire quand on a pour but de traverser la foule et de prendre la fosse comme scène ! Le staff est courageux. Malgré ce côté improvisé et désorganisé (Didier ne sait plus quel morceau suit l’autre), on découvre un leader Wampas exigeant et méticuleux tant sur la qualité sonore que sur le partage d’ambiance et de sa musique avec le public. Le tout créant un joyeux bordel dans lequel s’immiscent des reprises de “Ballroom Blitz” (The Sweet), ou encore “Brand New Cadillac” (Vince Taylor & The Playboys). Si les curieux qui ne connaissaient que “Manu Chao” peuvent être déçus de ne pas l’avoir entendu, les fans, eux, peuvent être frustrés de n’avoir pu profiter que d’un petit bout de “Rimini” a cappella. Le show était trop court, mais Didier saura faire passer la pilule en offrant un slam menant droit au bar comme final. Le concert se finit avec une foule acclamant “Didier est le roi“, le roi du slam sûrement.

MASS HYSTERIA (Mainstage 1)

Le groupe, attendu sur des prises de positions politiques, a joué la carte de l’apolitique. Une seule mission : faire danser l’auditoire. Mission réussie, car dès les premières notes de “Furia” l’ambiance est là. La scénographie est particulièrement travaillée. Les visuels rappellent des groupes indus comme Nine Inch Nails, et Mouss profite de l’avancée de scène prévue pour Metallica pour aller au contact de l’audience. Le choix des morceaux est judicieux, laissant la part belle à des machines qui diffusent un son envoûtant dans l’arène du festival. Les riffs sont accrocheurs et provoquent une envie irrésistible de bouger. Mouss joue plus un rôle de MC que de véritable chanteur. Sa prestation vocale et scénique reste le point clivant du groupe. Le bassiste Jamie semble avoir pris bien plus d’importance au sein du groupe. Il assure les backing vocals, traduit les discours de Mouss en anglais et apporte une bonne dose d’énergie au sein d’un groupe qui s’est formé il y a plus de trente ans. Le point culminant du set arrive avec l’émouvant “L’Enfer Des Dieux” avant de partager la fosse en deux pour un wall of death mémorable. Au sein de l’assistance, l’humeur est à la fête, les gens sautillent et chantent un peu partout. Pas de doute, Mass Hysteria sur scène, c’est l’assurance d’un show réussi.

METALLICA (Mainstage 1)

Samedi soir, c’est le retour du plus grand groupe de metal du monde. Metallica, les légendes incontestées du thrash metal, ont demandé à revenir au Hellfest, deux ans après leur première venue, et les attentes sont élevées. Forcément, le public attend du groupe une prestation de haut vol, et la déception va être grande. Premièrement, l’attente est longue en début de set. L’équipe s’agite pour nettoyer la scène et retirer les protections de pluie. Les tests de lumières s’enchaînent avant de lancer “It’s A Long Way To The Top” d’AC/DC en entier. Ensuite, la scénographie est un peu dépassée. Le côté très années 80 ne colle pas avec la grosse machine qu’est devenu le groupe. Mais c’est surtout sur la performance en elle-même que le bât blesse. En effet, sur scène, le son est mal réglé, la basse est proéminente et la guitare de Kirk quasi inaudible. Le jeu est approximatif et décevant. Certains morceaux comme “Orion” ou “Master Of Puppets” sont tout simplement massacrés. Alors bien sûr, Metallica bénéficie d’une des meilleures setlists du monde. Les voir sur scène reste un moment de communion. La reprise improbable de “L’Aventurier” par Robert et Kirk va s’inscrire dans les annales du festival. Les changements de batterie et l’avancée de la scène permettent au groupe d’aller au plus près de son public. Le set est néanmoins une petite déception dans cette édition 2024.

MR. BUNGLE (Valley)

Mike Patton (Faith No More, Tomahawk), Trevor Dunn (Fantomas, Tomahawk), Trey Spruance (Faith No More), Scott Ian (Sepultura), Dave Lombardo (Slayer, Misfits), cinq musiciens de renom qui se voient réunis sur la scène Valley. Des noms qui font rêver malgré la pluie qui n’empêche pas de rassembler. Nous retrouvons ce soir un Patton en grande forme, prêt à faire le guignol pour nous amuser et nous hypnotiser (on se passerait de son geste un peu lourd auprès du technicien venu essuyer la pluie, mais bon). Il assure les synthés, le xylophone, l’hippopotame et son sifflet (non, on ne cite pas des mots de façon aléatoire), il chante avec brio “My Ass Is On Fire”, “Eracist” et change de micro afin de rendre un son toujours aussi parfait. Quant au reste du groupe, légendaire, chaque morceau régale nos oreilles et nos souvenirs d’enfance. Un délice plus gourmand lors de la venue de Wolfgang Van Halen, présent plus tôt pour défendre Mammoth WVH, afin de reprendre “Loss Of Control” de Van Halen, ou encore la venue d’Andreas Kisser sur le délicieux “Territory” de Sepultura. On ne sait pas si c’est la pluie ou l’émotion, mais le public a le visage humide et un sourire de gamin. Et les titres s’enchaînent dans une euphorie collective pour finir la tournée et le show par “All By Myself” de Céline Dion, ou devrions-nous dire “Go Fuck Yourself Satan” du groupe qu’il ne fallait pas manquer ce samedi.

SAXON (Mainstage 2)

Passé la déception avec Metallica, il nous fallait impérativement finir en beauté, avec du bon vieux metal des familles. Et quoi de mieux qu’un show spécial proposé par les Britanniques de Saxon ? Avec leur set Castles & Eagles, Biff Byford (chant) et ses comparses prennent les traits d’un rouleau compresseur et enchantent une foule encore bien nombreuse. L’aigle fait office de lumière et s’anime de temps à autre, et les musiciens, eux, déroulent un set parfait. Brian Tatler (Diamond Head) s’affirme à présent dans son nouveau rôle de membre à part entière de Saxon, quant aux autres, superbes comme à chaque fois. Mais c’est surtout Biff qui assure, encore, du haut de ses soixante-treize ans. Une telle puissance, une justesse et une présence scénique incroyable ! Cette dernière belle heure de show de la soirée est tout simplement magnifique, et est l’une des meilleures prestations du festival. Les classiques “Crusader” et “Princess Of The Night” clôturent ce troisième jour !

Reports par Marion Dupont, Eurielle Boslowsky et Chante Basma.

Un grand merci à Régis Peylet de nous partager ses quelques clichés.

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