En cette douce soirée d’avril, La Machine Du Moulin Rouge accueillait le W4rm Up Hellfest et son plateau varié autour du metal. Récit d’un événement hors norme qui a secoué le quartier de Pigalle.
Les hostilités débutent à 20h devant une fosse bien garnie pour KAUSE 4 KONFLIKT. Ceux qui se classent dans le “Offensive Thrash Warcore” proposent un son lourd et agressif. Les rythmiques sont pesantes, la voix lourde et l’atmosphère poisseuse. Le groupe parisien nous livre un thrash metal brutal avec quelques fulgurances hardcore.
La fosse mettra du temps à se réveiller et le fait que le chanteur ait une attelle (“Je ne pourrais pas sauter partout sur scène”) ne facilite pas la création d’une atmosphère propice à un déchaînement de violence dans le pit. Malgré tout, le premier wall of death de la soirée (et loin d’être le dernier !) aura du succès.
Kause 4 Konflikt profite de ce set pour nous présenter des morceaux issus du nouvel album, le dernier en date étant “Behaviour” sorti en 2016. Le public accueille bien les titres de ce disque, comme “The Last Self Made” ou “Zero”, repris par les fans.
Le set d’une demi heure aura chauffé la salle de La Machine et permis de tester les protections auditives vendues à l’entrée.
A peine le temps de filer au bar que la première manche du concours de Air Guitar est lancée sur scène
C’est l’occasion d’une bonne rigolade, de quelques blagues gentiment misogynes, et surtout de se moquer (sans méchanceté) des courageux montés sur scène pour décrocher le précieux sésame : un pass trois jours pour le Hellfest. Les perdants repartiront quant à eux avec un ticket pour le concert d’Alice Cooper.
Si on en prend plein les oreilles avec les quelques extraits de Manowar, System Of A Down ou encore Michael Jackson, on en prend aussi plein les yeux avec les Air guitaristes amateurs.
Cette pause bienvenue se termine dans la bonne humeur et avec l’arrivée sur la scène du représentant des éditions Bragelonne. Un aparté qui intéressera peu les spectateurs, trop occupés à se masser autour de la scène et des escaliers.
21h10 : les metalleux loufoques de Princesses Leya débarquent sur scène
La chaleur monte encore de quelques degrés (grâce entre autre à toutes les vannes sur l’incendie de Notre-Dame) et c’est parti pour un peu moins d’une heure de grand n’importe quoi. PRINCESSES LEYA, proche d’Ultra Vomit, nous emmène dans son univers au mauvais goût assumé et aux blagues plus que douteuses. En effet, celles ci sont souvent portées sur les destructions vaginales/le pipi/le caca.
Dedo, qualifié de “Jafar à un concert de Placebo” gère d’une main de maître le set de la formation.
Les titres s’enchaînent aussi vite que les blagues : reprise metal de Vianney, mash up de Sabrina avec Rammstein (l’hilarant “Balls Balls Balls”) ou encore remix énervé de “Time Of My Life” (repris en coeur par la salle). Quelques compositions originales achèvent de nous faire mourir de rire. En outre, le groupe ne se pose aucune limite et assène des vannes entre deux morceaux aux noms évocateurs comme “Ustensiles” ou “Tue Tes Parents”.
Les Princesses Leya joueront le 23 novembre au Petit Bain, et vu les échos des spectateurs on parie que la plupart d’entre eux y sera.
La deuxième manche de Air Guitar démarre, devant une salle qui semble se vider…
Cette fin de compétition emballe moins les spectateurs. Jusqu’à l’arrivée sur scène d’une compétitrice de quarante-sept ans dévoilant son soutien gorge au bout de trente secondes et du plus jeune compétiteur (huit ans !) qui redonnera du peps à une fosse relativement passive.
Une vidéo de l’édition 2018 du Hellfest est présentée en fond de scène en guise d’attente. C’est donc l’occasion de profiter de la scénographie : un écran entouré de faux flyers/affiches du Hellfest. Cela aura le mérite de faire patienter les irréductibles en place pour la dernière formation de la soirée.
22h55 : Dagoba arrive sur scène
On ne peut que déplorer un début de set tardif ! Comme on pouvait s’y attendre, une majorité de spectateurs a déjà quitté la salle. L’exode continuera jusqu’aux alentours de 23h15, la faute aux transports en commun.
Dès le début ça tabasse et ça envoie de la double pédale. DAGOBA ne fait pas dans la délicatesse et nous prouve une fois encore la force de son metal rouleau-compresseur. Ca s’agite méchamment, les mosh pits et les circle pits se multiplient. Les Marseillais assènent avec fracas leur death metal agrémenté du groove de quelques loops électro.
Le dernier album “Black Nova” est largement mis en valeur avec les titres
“Tenebra” (qui ouvre le set de la formation et le pit en même temps),
“Inner Sun”, “Stone Ocean” et “The Infinite Chase”.
Heure tardive et plateau multiple oblige : la violence de Dagoba ne se déchaînera que pour un peu plus de quarante-cinq minutes. Ainsi “The Things Within” nous laisse un goût d’inachevé.
Hormis la musique, le W4rm Up c’est aussi des animations
Plusieurs stands sont proposés pour cette soirée :
La Maison Des Tanneurs propose des flashs “H”. Premier arrivé, premier servi. Pas de chance : les tatoueurs seront complets dès notre arrivée sur place.
Les spectateurs peuvent capturer leur portrait grâce au photobooth interactif. L’occasion pour certains de repartir avec des goodies et de s’amuser en photo.
Cette soirée aura en tout cas permis à ceux n’ayant pas décroché le précieux billet de goûter à l’ambiance si particulière du festival. Pour les autres c’est une mise en bouche gorgée de bière et de metal.
On est désormais bien préparé pour le festival qui aura lieu du 21 au 23 juin 2019. Le compte à rebours est enclenché !