Les concerts reprennent doucement en ce début d’année 2022 et quoi de mieux qu’une chaude soirée au Trabendo pour se remettre le pied à l’étrier en compagnie d’Hooverphonic ?
YELLI YELLI ouvre le bal dans un Trabendo clairsemé. La chanteuse moitié kabyle moitié tchèque nous enchante dès le début avec ses rythmes hip hop arabisants, et ses chansons semblant imprégner d’une histoire mystique. Comme elle le dit elle même, elle chante en kabyle qui est la langue de ses ancêtres. Une belle façon de leur rendre hommage, tant elle même semble habiter par ses textes et sa musique.
Le point fort de ce set court est le morceau “Liberté”, scandé comme un hymne et très émouvant.
Accompagné par un guitariste électrique, le duo Yelli Yelli s’en sort haut la main ce soir devant une salle timide et assez peu enthousiaste. Il en faudrait plus pour leur enlever le grand sourire qu’ils ont au moment de quitter la scène.
Back to the Basics
HOOVERPHONIC, c’est peut-être le groupe belge qui a le plus de succès à l’étranger. Et pourtant, il reste relativement méconnu. On peut voir ce soir que le Trabendo n’est pas plein à craquer de fans (quadragénaires et plus d’ailleurs), mais que cela ne va pas du tout entamer la bonne humeur et la franche camaraderie de nos cousins.
Cela commence fort avec “A Simple Glitch Of The Heart”. Au total ce soir, ce sera près de onze albums qui seront survolés par le trio (en configuration scénique, cinq musiciens), balayant la totalité de la carrière de la formation. Un véritable best of pour les moins connaisseurs des musiciens spécialisés trip hop et rock psychédélique.
Là où Alex Callier est le membre le plus bavard du groupe (la majorité des chansons seront ponctuées par des petites blagues, des histoires sur les titres, ou la promesse d’une bière pour chaque personne corrigeant ses fautes de français), les autres membres dont la chanteuse Geike Arnaert seront beaucoup plus discrets ce soir. Cette légère froideur flamande n’entame pour autant pas du tout leur joie d’être en concert ce soir.
Le bassiste et claviériste Alex Callier nous conviera d’ailleurs à tous venir mardi prochain à Anvers pour un concert avec orchestre symphonique. Quelle gentillesse !
La douceur de vivre flamande
Geike Arnaert, toute en présence aérienne et presque impalpable, tient du bout des doigts la salle. Sa voix cristalline, à la voix chaude dans les octaves les plus basses et légère quand elle s’envole dans les aigus, est toujours aussi percutante.
Gracieuse alors qu’elle évolue sur scène, elle est admirablement soutenue par des musiciens impeccables. Le son est parfait, la scénographique superbe. Seul bémol : une salle timide, qui ne se réveillera que sur le tube “Mad About You”. Et encore, il s’agira d’un réveil timide. Dommage que la salle n’ait pas su communiquer son amour au groupe.
Telles de jolies petites perles musicales, c’est un vrai plaisir de passer de l’intimiste “Belgium In The Rain” à “Stranger”, “Anger Never Dies” ou “Jackie Cane”. Chaque titre est maîtrisé et aucune place à l’erreur ou à la fausse note n’est laissée.
Au fil de ce concert de près de deux heures, les tubes (ou ceux qui le sont moins, mais comme dirait Alex Callier “c’est joli“), s’enchaînent d’une manière très fluide et douce.
Alors que le deuxième rappel s’achève et que les musiciens nous saluent, nous avons le sentiment de redescendre d’un petit nuage de douceur et de musique, soyeux et lumineux. Dommage que les spectateurs n’aient pas été au rendez vous, tant au niveau du nombre ou de l’ambiance.