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HOZIER @ Folies Bergère (23/01/16)

Samedi 23 janvier avait lieu la seconde date parisienne du chanteur irlandais dans la magnifique salle des Folies Bergère. RockUrLife était présent, et revient sur cette soirée aux allures de rêve éveillé.

RHODES est le premier à fouler les planches du mythique théâtre. Sur scène, accompagné de sa guitare, le garçon a vite fait de nous faire oublier qu’il était seul. La richesse et la puissance de sa voix lui confèrent un caractère presque matériel, qui empli l’espace de la petite pièce. Les notes virevoltent, et nous charment, si bien que lorsque le musicien entonne “Close Your Eyes”, nous avons envie de nous exécuter. L’artiste comblera tellement bien le vide, que lorsqu’il reprendra un morceau de son album “Wishes” initialement interprété avec la chanteuse Birdie, nous n’y verrons que du feu. “Tout le monde est si silencieux, ça se marie parfaitement avec ce lieu”, lance-t-il ensuite. Et de fait, l’atmosphère est si délicate, si fragile, que l’on n’ose à peine respirer, de peur de briser ce moment précieux. Pourtant, son set se termine sur le morceau “Breathe” couronné d’un tonnerre d’applaudissement, qui redonnera vie à la salle, dans laquelle le temps semblait être suspendu.

 

 

 

  

De fait, lorsque HOZIER et ses musiciens entrent sur scène, les cris et clappements de mains prennent le dessus sur le silence qui régnait jusqu’alors. Si l’on pouvait s’attendre à un spectacle silencieux devant un parterre de spectateurs sages, il n’en est rien. Le chanteur est bien décidé à ce que cela reste un échange convivial, vivant, et non pas quelque chose de comparable à un cinéma. Comme le suggère le premier morceau, ce soir, comme les autres, c’est “Like Real People Do”. Pour davantage briser la glace, il interpelle : “Je sais qu’on vous a attribué des sièges, mais comme je l’ai déjà dit hier, c’est une suggestion plus qu’une obligation”. Sur cette sollicitation, quelques personnes osent se lever au milieu des sièges assis, ce qui semblera amuser le vocaliste qui les dévisage un à un en souriant. S’ensuit alors une expérience des moins communes qui soient : le public debout chante, danse, tape dans les mains, et se retrouve tout autant au centre de l’attention que les musiciens. Fidèle à son humour, l’Irlandais profite de cette proximité nouvelle pour taquiner son auditoire : “Pour cette chanson, je voudrais que vous répétiez après moi, je ne vous jugerai pas…. Bon d’accord, bien sûr que je le ferai !”.

 

 

Mais l’audience aura sa vengeance lorsqu’il essaiera de s’expliquer : “Ce titre parle du fait de demander à quelqu’un de faire quelque chose de bien dans une situation triste et… De couper toutes les cordes, et de se laisser aller… C’est pas clair ? Non ? On m’a demandé de l’expliquer…”. Mais c’est sans compter sur les “geography enthusiasts” dont il se moque, ceux hurlant à l’entente du mot “Irlande”. Et lorsqu’il introduit le morceau “In A Week” interprété en duo avec sa violoncelliste Alana Henderson, un fan, croyant connaître l’histoire, crie que les corps ont été retrouvés sur des montagnes, ce à quoi le musicien rétorque : “Appelons ça comme vous voulez, des montagnes si ça vous fait plaisir, mais ce sont des collines. Pour ce soir, ce sera des montagnes, pour les enthousiastes de montagnes !”. La fin du show ne sera que communion entre les artistes entre eux, entre les artistes et l’assemblée, avec l’incontournable “Take Me To Church”, avant de terminer sur un encore plus chuchoté, intimiste. Car malheureusement, il est déjà l’heure de faire tomber le rideau.

 

 

Les Folies Bergère auront été ce soir-là le théâtre de deux prestations oniriques, chacune dans leur genre. Nous étions confinés dans un petit monde à part, protégé, entre la tragédie, la comédie, l’absurde, mais surtout, nous étions face à une troupe… de folie.

Setlist :

Like Real People Do
Angel Of Small Death And The Codeine Scene
From Eden
Jackie And Wilson
To Be Alone
Someone New
Blackbird
It Will Come Back
In A Week
Arsonist’s Lullabye
Sedated
Take Me To Church
—-
Cherry Wine
Work Song