Quelques jours avant la révélation au public du tant attendu “Smoke + Mirrors”, RockUrLife a eu la chance de participer à une listening party organisée dans l’un des cafés les plus rock de la capitale. Au programme : un comité réduit, une boisson offerte et une écoute continue des treize nouvelles pistes de la formation américaine. Le tout, en partenariat avec la fondation Tyler Robinson qui lutte contre les cancers pédiatriques. Bref, un élan de solidarité et un espace relativement bien agencé pour rester stable pendant une bonne heure.
Presque à l’heure, c’est en bonne compagnie que nous montons à l’étage du Hard Rock Café, Boulevard Montmartre, afin de valider notre présence. Arrivés dans la salle, nous découvrons, non sans surprise, l’équipe d‘Imagine Dragons France, mais aussi beaucoup de chaises vides. Peu importe, juste le temps de se poser sur notre trône que vient le temps des présentations de l’album et des goodies. En plus du rappel de la “Journée Imagine Dragons” le 17 février, un jeune homme dénommé Yann, faisant office de présentateur, s’exprime de façon succincte sur l’enjeu de cet fin d’après midi avant de faire circuler le livret aux personnes présentes et d’appuyer sur play pour lancer officiellement l’écoute. Place donc à un résumé à chaud de ce second essai.
Shots : Dernier titre en date révélé par les musiciens, on découvre grâce à elle, en introduction, un côté The Killers dansant et ambiancé du quatuor. La basse et la batterie, mises en avant dans la production, annoncent d’ores et déjà la structure élémentaire de ce nouvel essai, dans lequel la pulsation et la rythmique sont essentielles.
Gold : Morceau au début “tribal” et à l’esprit western de par ses différents sifflements, il se présente avec une rythmique mid tempo, porté par les différentes percussions. Limitée par la piste audio, cette mélodie fera fureur en live avec son solo d’influence metal.
Smoke And Mirrors : “Radio friendly”. Voilà le premier terme qui clignote dans nos têtes lors de l’écoute. Chanson très simple avec son intro progressive et une majorité de synthé, la guitare s’exprime de manière trop décorative et la voix suit une ligne de conduite trop familière.
I’m So Sorry : Le hit 2015 d’Imagine Dragons. Rock n’roll et catchy à la fois, on y retrouve une patte similaire à John Butler Trio. Toujours sur le chemin du mid tempo, le côté noisy de cette piste emballe et exalte. Surtout l’outro musicalement au dessus.
I Bet My Life : Unanimement la chanson avec le moins d’âme du disque. Même si la cohérence est de rigueur quand elle est mise dans son contexte, “I Bet My Life” peine à sortir du lot.
Polaroid : Petite ballade judicieusement placée dans le tracklisting. A la cadence affirmée, “Polaroid” intrigue avec ses petits ajouts d’instruments qui relève le niveau.
Friction : Comme expliqué plus haut, “I Bet My Life” n’est absolument pas le meilleur exemple à donner pour représenter l’album et “Friction” en est la preuve. Sous son air également tribal existe une chanson au refrain dubstep-bollywoodien. Etonnant.
It Comes Back To You : Plus rapide que la moyenne, cette dernière est plus facilement identifiable au style d’Imagine Dragons, sous une étiquette humble et distinctive. Non pour rabaisser l’ensemble, “It Comes Back To You” permet effectivement un rattachement physique avec le passé de la formation.
Dream : Egalement très penché du côté de l’univers d’ID, cet essai se base sur une structure de piano et des accompagnements au violon. Sans tomber dans la caricature gnangnan, la ballade tente, au contraire, une percée vers un autre angle.
Trouble : Nouvelle surprise de cet album noisy aux multiples influences, “Trouble” est un morceau acoustique magnifié par une répétition de “I Want No Trouble” convaincants.
Summer : Du côté des rapides, “Summer” est la preuve humaine de l’harmonisation entre la basse et la guitare. D’élégance radio friendly (le single de l’été prochain ?), les sifflets sont encore une fois de sortie, pour le bien de nos oreilles, heureusement !
Hopeless Opus : Retour au calme avec cette avant dernière piste dans laquelle explosent les solos de guitare d’obédience Queen-ienne. Le tout, sous un mouvement de mélancolie low-tempo.
The Fall : Quoi de mieux qu’une nouvelle ballade pour clore cette galette. Propre à son nom, “The Fall” se déploie jusqu’à un final progressif et efficace, avec des fûts qui frustrent presque tant la fin pointe vite le bout de son nez. Bien sur, l’esprit tribal est toujours de rigueur avec quelques bouts de clave par-ci par là.
En somme, “Smoke + Mirrors” est un album qui, à la première écoute, surprend plus qu’il ne plait. Véritable melting pot de sonorités et d’origines, il en presque dommage de découvrir de celui-ci des mélodies assez lentes, où les percussions viennent rapidement surplomber le reste. Non sans mérite, le chant de Dan Reynolds s’affiche sincère mais extrêmement sportif à réaliser en live, dans le cadre d’une tournée, de plusieurs dates. A voir, donc. Quoi qu’il en soit, le groupe rock se défend tant bien que mal après son succès international qui lui a imposé, au même niveau que la lumière et le succès, le stress de revenir avec une posture complète.