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INTERPOL @ Salle Pleyel (29/11/18)

La tournée européenne de “Marauder” s’est achevée ce jeudi à Paris, où une Salle Pleyel complète attendait les Américains d’Interpol.

La salle se remplit bout par bout tandis que NILÜFER YANYA investit la large scène, accompagnée par une saxophoniste, un batteur et un bassiste/claviériste. La jeune anglaise de vingt-deux ans impressionne par la maturité de son chant et des compositions parfaitement exécutées, entre folk et R’n’B. Pas vraiment de rapport avec la tête d’affiche donc, mais son set se déroule agréablement.

 

 

Avec un peu de retard, les cinq membres d’INTERPOL font leur entrée et commencent sans plus de cérémonie par “Pioneer To The Falls”. Ils enchaînent les titres puisés dans l’ensemble de leur discographie pour un début de concert relativement tranquille, avec “If You Really Love Nothing” issu du dernier album, et des retours dans les années 2000 avec “Public Pervert” et une interprétation de “Roland” bien percutante, aidée par un aveuglant jeu de lumière rouge et blanc qui rappelle l’univers du premier disque. Sur les planches, les musiciens restent statiques et sobres comme leurs habits noirs, et Paul Banks se fait peu loquace. Les New Yorkais sont donc toujours fidèles à leur réputation de scène. Malgré le peu de chaleur qu’ils renvoient, le show est millimétré, surtout porté du début à la fin par un duo basse/batterie bien rodé. Mention spéciale au batteur Sam Fogarino, véritable machine increvable pendant tout le set.

 

 

A l’approche du milieu de la soirée, il est évident que le groupe accuse un coup de fatigue, surtout perceptible dans la voix de Paul Banks. Il faut dire aussi qu’ils livrent ce soir le dernier concert d’une longue série entamée depuis août, entre Amérique du Nord, Asie et Europe. L’ambiance retombe un peu pendant “Complications”, mais un “Say Hello To The Angels” vient rattraper tout ça, suivi par un autre extrait du culte “Turn On The Bright Lights”, la magnifique “NYC”. A nouveau toutefois, l’un des titres phares de “Marauder”, “The Rover”, accompagné par tout un travail sur les lumières qui doit rendre le moment intense, sonne un peu brouillon, à la limite de l’expéditif. La suite se déroule sur le même schéma, rendant l’impression d’un concert en dents de scie. On navigue ainsi entre les morceaux du dernier album, poliment reçus par le public, et d’autres qui réveillent nettement plus, tant côté assemblée que chez les membres d’Interpol, comme “All The Rage Back Home” ou encore “The New”, jusqu’à l’ultime sursaut d’énergie avant le rappel, “Slow Hands” et son refrain à la rythmique irrésistiblement sautillante.

 

 

Pendant que les musiciens disparaissent quelques minutes, les spectateurs en redemandent bruyamment. C’est avec la pas vraiment mémorable “Lights”, l’unique extrait de l’album éponyme joué ce soir et interprété avec peu de conviction, que les New Yorkais entament le rappel. Mais heureusement, la dernière ligne droite du concert voit s’enchaîner efficacement deux de leurs meilleurs morceaux, “Evil” et “Obstacle 1”, ce qui contente finalement tout le monde.

 

 

Victimes du petit coup de mou de fin de tournée, les Américains ont donné un concert plutôt inégal. On préfère retenir les moments – tout de même assez nombreux – où la formation est parvenue à rendre encore plus remarquables les compositions qui ont fait son succès.

Setlist :

Pioneer To The Falls
C’mere
If You Really Love Nothing
Public Pervert
Roland
Complications
Say Hello To The Angels
NYC
The Rover
Rest My Chemistry
NYSMAW
PDA
Stay In Touch
All The Rage Back Home
The New
Flight Of Fancy
Slow Hands
—-
Lights
Evil
Obstacle 1

Gabrielle de Saint Leger
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