JAMES BLUNT @ Zénith (28/02/24)

Déjà quatre années se sont écoulées depuis le dernier Zénith de James Blunt. Ce 28 février 2024, le chanteur britannique revient pour présenter son nouvel album, Who We Used To Be, et pour galvaniser la foule des ballades mélancoliques qui ont jalonné sa carrière. Celui qui vient tout juste de fêter ses cinquante ans sera-t-il à la hauteur de ces retrouvailles ? Sortez les mouchoirs, RockUrLife vous raconte cette soirée riche en émotions !

Tors

Dès 19h45, le Zénith s’anime timidement pour accueillir le trio anglais TORS. Armés de leurs guitares, les frères Weedon et leur complice Jack Bowden à la batterie proposent un rock mélodique enivrant. Malgré une assistance clairsemée, les ballades entraînantes, comme “Hold On” et “Only For You”, parviennent à réchauffer les cœurs des spectateurs présents. Sur électrique comme à l’acoustique, la formule est déjà éprouvée, mais les Anglais exécutent leur musique avec un tel enthousiasme que le public se laisse prendre au jeu. Il faut dire que les quelques blagues et invitations à chanter brisent la glace. Un peu statiques, il faut attendre le final “Empty Hands” pour que les frères Weedon se décident à arpenter pleinement la scène du Zénith. Tors laisse dans l’air une promesse d’un talent à suivre de près. Promesse que le groupe de Devon pourra d’ailleurs confirmer lors d’un concert prévu plus tard dans l’année.

James Blunt

20h58, les lumières s’éteignent à nouveau, et un électrocardiogramme prend forme sur l’écran central. Batteur, bassiste, pianiste et guitariste investissent la scène, très vite rejoint par JAMES BLUNT qui ferme la marche sous un tonnerre d’applaudissements. Guitare en bandoulière derrière lui, tout de jean vêtu, l’Anglais au style décontracté entame son set par le single “Beside You”, tiré du nouvel album. La scénographie est soignée. L’écran au centre projette des animations en rythme avec la musique et les écrans latéraux offrent des zooms sur le chanteur, visiblement très content d’être là ! Si le son est aux petits oignons, la basse est très forte, notamment sur les refrains de “Saving A Life”. Heureusement, ce problème de son se corrige dès “Wisemen”, extrait du premier disque de James Blunt, Back To Bedlam. L’album phare fête d’ailleurs ses vingt ans cette année ! Les musiciens, en plus de faire merveilleusement bien leur travail, prêtent leurs voix et confèrent encore plus de chaleur aux morceaux.

De l’émotion à l’état brut

Si le concert est festif, James Blunt sait aussi ce qu’on attend de lui : des ballades d’une mélancolie rare. Des “chansons misérables” comme il se plaît à les appeler dans un français irrésistible. Le dandy nous offre une première vague d’émotion pure avec “Carry You Home” puis “Dark Thoughts” qu’il interprète au piano. Le titre est dédié à son amie proche, la très regrettée Carrie Fisher. Un peu plus tard dans le set, “Goodbye My Lover” et “You’re Beautiful” font succomber le public dans un océan de souvenirs. La voix de James Blunt, entre émotion et puissance, avance en funambule sur la corde sensible de chacun… et ne quitte jamais sa trajectoire. La cerise sur le gâteau sera après le rappel avec “Monster”, titre évoquant la maladie de son père et dont l’interprétation atteint le comble de l’émotion avec le défilé de photos père/fils qui défile sur les écrans.

“On chante comme des anges”

Tout au long de la soirée, James Blunt démontre qu’il est bien plus qu’un chanteur, mais un véritable showman. Il s’exprime en français avec une aisance déconcertante, fait des blagues et jongle entre guitare, piano et ukulele sur la trop rare “Postcards”. Sur “Cuz I Love You”, il profite d’un passage instrumental pour s’offrir un bain de foule et saluer chaleureusement l’audience. Le Britannique fait d’ailleurs se lever le public et l’enjoint à chanter sur les refrains de ses plus grands tubes. “On chante comme des anges ce soir“, déclare James Blunt, qui semble apprécier ces moments de communion. D’une ballade touchante comme “Same Mistake” à une véritable ambiance de fête sur la très rythmée “OK”, le chanteur se fait le chef d’orchestre de nos émotions. Et ce n’est pas les problèmes techniques sur la seconde moitié de “Bonfire Heart” qui vont freiner l’ancien militaire. Ni une, ni deux, ce dernier revient avec ses camarades pour un dernier assaut sur “1973” qui clôt 1h40 de concert intense et rythmé.

Irrésistible

Entre morceaux dansants et ballades mélancoliques, James Blunt et ses musiciens ont offert une performance tout en relief. Capable de faire lever un Zénith entier pour le faire chanter puis de le faire s’asseoir pour le faire pleurer, le Britannique a cet incroyable pouvoir d’attraction et ce petit charme à l’anglaise qui ne peut que séduire les foules. Prions pour que le dandy n’attende pas quatre ans pour nous faire briller les yeux à nouveau.