La dernière fois que les Américains de Jimmy Eat World nous avaient rendu visite, c’était en 2010 dans la belle salle de La Flèche d’Or. Un événement qui nous ramène (déjà) cinq ans en arrière et affiche à quel point le groupe se fait rare dans les contrées européennes et françaises. Fort heureusement, la malédiction a pris fin mardi soir dernier grâce à la venue au Backstage By The Mill de Jim Adkins, chanteur de JEW, dans le cadre d’une tournée en solo. L’occasion parfaite d’entendre, le temps d’un verre, des titres classiques, des chansons nouvelles et quelques reprises.
En ouverture de soirée, les Parisiens (et étrangers ayant fait le déplacement) ont l’occasion de découvrir pour la première fois à Paris ALEX R, projet solo du chanteur de The Earl Grey. Accompagné par son compagnon de scène Félix Lejeune, Alexandre Ragon se lance dans un court set composé de versions acoustiques de TEG et de chansons originales. La justesse est au rendez-vous, l’exaltation aussi et le musicien ne se dégonfle pas face à une audience un tantinet timide sur les bords. Ainsi sont proposés avec conviction des réédites de “Church Of Noise” ou encore “Heart Of Glass”, avant le final en beauté de “Dear You”, une nouveauté qui ne devrait pas tarder à faire son apparition sur la Toile. Presque trop court, le Chellois a promis de revenir bientôt pour plus de plaisir.
A 21 heures débarque sobrement sur la piste JIM ADKINS, dans un silence presque religieux. Quelle drôle de sensation de voir si proche du public l’Américain qui remplit aux USA des salles à la capacité respectable, avec comme unique instrument de divertissement sa guitare acoustique et sa voix. Qu’à cela ne tienne, après un “hey” de politesse, le vocaliste se lance dans une démonstration de talent de près de quatre-vingt dix minutes durant lasquelle sont repris des classiques de Jimmy Eat World (“Chase The Light”, le sentimental “Kill” ou encore le superbe “Polaris”) ainsi que des pistes originales, à l’instar de l’ouverture “Love Don’t Wait” ou de “I Will Go”. Un savant mélange de saveurs qui fait plus facilement digérer les nouveautés, tout en proposant ce qui sait répondre (sans doute) au manque de la fosse, bien plus folle qu’à ses débuts. Peu à peu, les choeurs se débrident, les applaudissements montent crescendo et un sentiment de satisfaction imprègne la salle, au fur et à mesure que les mélodies s’enchaînent.
Il est sûr que l’artiste a, ce soir, décidé de se lancer dans un exercice compliqué, mais ce derrnier semble rôdé et confiant, au point de se permettre quelques folies chorégraphiques. Mais ce qui rendra, en fin de courses, la soirée plus amusante sont sûrement les reprises pop inattendues (“Girls Just Wanna Have Fun” de Cyndi Lauper, “Only Girl (In The World)” de Rihanna) en plus d’anecdotes déclarées de façon inopinée par Jim Adkins. Ce dernier révélera par exemple avoir “partagé la même loge que Shakira lors d’une émission de télé” et confirmera qu’elle a effectivement “de belles formes”, tout en restant courtois. Un moment assez drôle qui permet de nuancer un peu la performance générale qui, il faut le dire, a été assez longue. Il est toujours difficile de maintenir concentrée une masse avec la même recette, bien que les ingrédients soient tous aussi agréables à déguster les uns que les autres. En fin de marathon, Adkins sonne le glas à l’aide d’un dernier sprint purement Jimmy Eat World-ien, comme le montre le trio “Big Casino”, “The Authority Song” et le magistral “Work”.
Malgré la durée presque excessive du concert (plus de vingt chansons jouées, tout de même !), quel plaisir de pouvoir entendre de nos propres oreilles quelques mélodies ayant rythmé nos années 2000. Espérons que la prochaine fois, Jim se ramènera avec toute sa bande pour un plaisir décuplé et une soirée encore plus explosive. Sans aucun doute !
Setlist :
Love Don’t Wait
Just Watch The Fireworks
Chase This Light
For Me This Is Heaven
Always Be
Hell
The Book Of Love
Please Say No
Lucky Denver Mint
Get Right
Inside Of Love
Cut
Girls Just Wanna Have Fun
I Will Go
Damage
Make the World Go Away
Ten
Polaris
Integrity Blues
Kill
Give Me A Sweetheart
You Were Good
Beautiful Is
Big Casino
The Authority Song
Work