Quatre ans après son dernier passage, Kaiser Chiefs de retour à Paris pour présenter “Duck” sorti en 2019.
Un démarrage en douceur
C’est donc THE WASH qui démarre la soirée. Les trois garçons se présentent devant le rideau sur une minuscule portion de la scène. L’un des membres n’hésitent pas à en rire : “Ça fait du bien de se retrouver dans sa chambre”. Cette situation entraîne quelques petits problèmes logistiques lorsque les membres échangent leurs places. La configuration est donc minimaliste avec une guitare, deux claviers et une batterie électronique. Le rideau rouge, juste derrière les musiciens, leur permet de projeter différentes formes bleutées ainsi que leur propres ombres grâce à un éclairage tamisé venant du sol.
Une musique minimaliste
Le groupe franco-américain compose en anglais mais n’hésite pas à s’exprimer en français, et avec humour, entre les morceaux. Au niveau des sonorités ils cherchent à se rapprocher de M83 et de Beach House, avec une musique d’ambiance pleine d’écho et de réverbération.
Malgré quelques erreurs de synchronisation et des titres parfois répétitifs, la formation est sympathique. Sûrement intimidée par sa première scène, il faudra donc attendre le premier album “Just Enough Pleasure To Remember” qui sort ce vendredi pour juger pleinement le potentiel.
Un retour attendu
L’impatience monte dans la foule et le public commence à se resserrer devant la scène. Il faut dire que le concert affiche complet ce soir. Le succès du dernier album “Duck” y est sans doute pour quelque chose !
21h. “Hero” de David Bowie s’arrête, les lumières s’éteignent et le rideau s’ouvre et laisse découvrir le décor du soir. La batterie et le clavier sont surélevées et des leds affichent KAISER CHIEFS dans le fond. “Money For Nothing” de Dire Straits se met a raisonner en guise d’introduction. Les Anglais arrivent et entament le show avec “People Know How To Love One Another”. Fidèle à son habitude, Ricky Wilson (chant) n’hésite pas à jouer avec le pied de son micro dans les airs.
Les morceaux s’enchaînent sans temps morts et cinq différents disques sont parcourus sur les cinq premiers titres. Il est clair que Kaiser Chiefs a su marquer une génération avec ses nombreux tubes.
Un son correct
D’un point de vu sonore, la batterie est un peu trop mise en avant. Mais cela n’empêche pas le groupe de mettre l’ambiance. Le frontman a l’air particulièrement heureux d’être là. Il le montre ouvertement avec de nombreux sourires à la foule et les bras victorieusement levés au ciel.
Une foule libérée
La foule s’est totalement réveillée avec “Everyday I Love You Less And Less” qui donne lieu au premier pogo de la soirée au plus grand bonheur de la bande. L’enchaînement parfait avec “Ruby” et “Modern Way” permet de maintenir la dynamique et de faire chanter l’assemblée. A partir de ce moment, l’ambiance ne faiblit plus jusqu’à la fin !
Après quelques mots en français et la présentation de l’album intitulé “Canard”, le quintette calme légèrement le rythme effréné des premiers morceaux avec “Target Market” et “Coming Home”.
Ricky Wilson : le showman
Bien que le reste de la formation soit en retrait, on ne peut que souligner la performance de son leader, qui est tout simplement captivant à regarder. Il ne s’économise pas et n’hésite pas à s’époumoner sur la plupart des titres. On sent toute son expérience et sa maitrise vocale à toute épreuve, même lorsqu’il saute sur les amplis. Le chanteur sait également motiver son auditoire et n’hésite pas à le faire participer de multiples façons : faire chanter l’audience, faire applaudir en rythme, faire lever les bras en l’air.
Une setlist représentative
La setlist fait la part belle au dernier album avec pas moins de quatre titres joués. “Golden Oldies” est particulièrement réussi. On retrouve aussi majoritairement “Employement” (2005), véritable pierre angulaire du rock du début des années 2000. Comme on pouvait s’y attendre, “Stay Together” (2016), orienté pop électro, est fortement délaissé. On pourrait rapprocher l’absence de certains morceaux phares de “Off With Their Heads” (2008) comme “Spanish Metal”, “Like It Too Much” et “You Want History” qui ne sont que très rarement jouées ces dernières années.
Une satisfaction presque totale
Le rappel permet à Kaiser Chiefs de jouer “Record Collection” et une version allongée de “Oh My God” durant laquelle le frontman tirera lui-même des confettis pour faire durer le plaisir. Seule ombre au tableau : la durée du concert (1h15), trop courte pour un groupe disposant de huit albums studios.
Néanmoins, le set est efficace, avec des morceaux qui ne vieillissent pas. Comme énoncé par une personne de l’assistance à la fin du concert : “C’était un joyeux bordel”.