Les Américains, formés en 1991, reviennent enfin sur le sol européen pour la promotion de leur dernier album, “Haven”, trois ans après le magnifique “Silverthorn” sorti en 2012. Le tout accompagné du nouveau chanteur Tommy Karevik (Seventh Wonder), qui avait mis tout le monde d’accord sur ses qualités vocales et prestations scéniques.
Pour la première date de cette tournée, c’est notre chère capitale qui est privilégiée par les rodés de Kamelot. Ceux-ci sont accompagnés par deux groupes de premières parties, Kobra And The Lotus et Gus G. (Firewind, Dream Evil, Mystic Prophecy, Ozzy Osbourne). Mais peut-on vraiment parler de rodage, tant les groupes enchaînent les tournées pour essayer de vivre de leur musique ?
Ce sont les Canadiens de KOBRA AND THE LOTUS qui ont la tache de démarrer cette soirée, aidés par leur chanteuse Paige à la voix si particulière. Pour leur seconde date en France (la première était au Hellfest en 2012), ils sont apparemment très heureux de jouer dans l’Hexagone. Le groupe prend ainsi sa revanche, puisqu’ils devaient déjà jouer il y a deux ans, au Batofar, mais la date avait été annulée. Enchainant les tournées et festivals depuis au moins deux ans, cette jeune formation très motivée est encore peu connue dans nos contrées, malgré trois albums et un EP qui vient de sortir. Les Canadiens proposent un bon heavy/power metal avec l’originalité d’avoir une chanteuse au timbre de voix très reconnaissable (on aime ou on n’aime pas) et des titres globalement accrocheurs. En live, la prestation n’est pas exceptionnelle, mais elle est efficace ! Cela a le mérite d’être carré et les solos sont proprement exécutés. Toutefois, même si le public n’est pas très réceptif, la musique semble plutôt plaire, ce qui n’est déjà pas mal pour une première en salle à Paris.
Place ensuite à GUS G., guitariste ayant succédé à Zakk Wylde dans le groupe d’Ozzy Osbourne. Firewind étant en suspens, GG met toute l’énergie qu’il lui reste dans son projet solo. Sur ses deux albums, le musicien invite beaucoup de chanteurs, montrant surtout ses talents de compositeur. Sur “I Am The Fire”, son premier opus sorti en 2014, on compte par exemple entre autres Mats Levén (ex-Yngwie Malmsteen, Candlemass). Depuis la parution de ce disque, Gus G. enchaîne également les tournées. En 2015, il sort “Brand New Revolution” avec d’autres chanteurs en guests. Mais pour la tournée, c’est Henning Basse (ex-Metalium, Mayan) qui a le job, succédant à Mats Levén et Jeff Scott Soto sur les précédentes. Contrairement premier set, Gus G. a des fans dans la salle, certainement des guitaristes venus voir le guitar hero grec. Le musicien offre une prestation très correcte avec des titres mélodiques et accrocheurs, dont les refrains restent facilement en tête. Côté setlist, on compte un instrumental, des extraits de chaque disque, ainsi qu’une reprise de Firewind. L’assemblée réagit davantage, car même si Gus G. est un guitariste, il laisse exprimer les autres musiciens et surtout les vocalistes l’accompagnant, le tout pour des prestations plus accessibles et moins orientées guitare. Le show se termine par “I Am The Fire”, dont le refrain sera repris à l’unisson.
Voici enfin le tour des tant attendus Américains. Même si ce soir les fans de KAMELOT n’ont pas répondu en masse (seulement cinq cent personnes), l’auditoire montre très vite son impatience en attendant l’arrivée des musiciens sur la scène de La Cigale, avec, en décor de fond, la pochette de “Haven”. Dès le premier morceau, “Veil Of Elysium”, l’audience, comme libérée par une attente trop longue depuis “Silverthorn”, se met instantanément à chanter et à sauter, faisant bouger tout le plancher en bois de la salle. L’ambiance est folle et la prestation est efficace et énergique, particulièrement Sean Tibbetts (basse). Le combo reste en permanence en contact avec la foule, l’avancée de scène aidant. Tommy n’hésitera pas à aller serrer les mains des fans et à s’y poser pour chanter : effet garanti pour les premiers rangs. Tout au long du set, l’ambiance ne faiblit pas, tant sur les nouveaux morceaux que sur les anciens, qui sont, par ailleurs, de moins en moins présents sur la setlist.
Celle-ci fait la part belle aux dernières oeuvres, ce qui est normal vu la qualité de ces dernières. Ce nouveau chanteur, impressionnant, possède une grande facilité à communiquer avec le public, et surtout quelle voix ! Sur cette tournée, la chanteuse d’Arch Enemy, en guest sur “Haven”, n’étant pas disponible, elle a été remplacée par Linnéa Visktröm (fille de Thomas Visktröm, ex-Candlemass, Therion). Son look ne laisse personne indifférent, mais surtout, elle possède une voix plus accessible que dans Therion, avec un growl surprenant sur “Liar Liar”, l’un des les plus moments les plus marquants de la soirée. En une heure et demie, le show passe à vitesse grand V, avec en plus un solo de batterie et de synthé. Si “Haven” peut décevoir, force est de constater que les titres défilent et surtout, se révèlent redoutables. Et les fans le savent. Les compositions de “Silverthorn” ne seront pas écartées comme en témoignent “My Confession”, “Thorn”, “Sacrimony” et le magique “Song For Jolee”, beau à en faire pleurer. Cet album marque, sans conteste, un nouveau départ pour Kamelot. Un vrai bijou. L’ère Roy Khan est évidemment encore présente, mais à chaque nouvel album, les nouvelles compositions prennent le dessus.
Une chose est sûre, Kamelot est un groupe de scène. Quel plaisir d’assister à un telle claque pour cette rentrée, malgré le taux de remplissage si faible (50%) de la salle. L’importance est dans l’ambiance et la qualité du show, avec une mention spéciale pour le son et surtout le sublime jeu de lumières. En espérant les revoir très vite sur la capitale. Il reste encore les dates du 13 octobre (Strasbourg) et du 14 octobre (Lyon) à ne pas manquer.
Setlist :
Veil Of Elysium
When The Lights Are Down
The Great Pandemonium
Center Of The Universe
Karma
Torn
Song For Jolee
March Of Mephisto
Decibel
Rule The World
Insomnia
Liar Liar (Wasteland Monarchy)
My Confession
Forever
—-
Sacrimony (Angel Of Afterlife)
Revolution
Continuum