Ce jeudi 15 mai 2014, Katatonia était de retour à Paris pour un concert acoustique au Divan Du Monde à l’occasion de leur tournée “Unplugged & Reworked” en soutien à leur dernier album “Dethroned & Uncrowned”. Retour sur un concert intimiste proposé en exclusivité française par Garmonbozia.
19h45, la salle est remplie au tiers. L’heure du début du concert a été repoussée à 20h00. Sans une seule minute de retard, le groupe londonien MESSENGER monte sur scène. Avec un son parfaitement équilibré et une batterie impeccable, le groupe entame son set pendant que la salle continue à se remplir petit à petit. Entre guitare blues, batterie rock et chant pop, le quatuor anglais adopte une formule essentiellement rock et influencée tantôt folk tantôt progressif de morceaux qui montent en puissance sur une moyenne de cinq minutes par titre. La musique est précise et énergique mais manque d’émotion. Le chanteur Khaled Lowe provoque quelques cris d’enthousiasme en assurant la quasi-totalité de ses interludes en français. Avec les ambiances crées notamment par la présence de flûtes ou encore murmures samplés, Messenger emmène le public dans son univers onirique et psychédélique. Après un intense voyage musical de quarante minutes, la formation quitte la scène, laissant dans le Divan Du Monde une aura envoûtante.
21h10, les lumières s’éteignent de nouveau. La salle s’est remplie et le public se rapproche de la scène et des barrières du balcon. Les musiciens entrent en scène sur fond d’une basse assourdissante et d’une pluie d’applaudissements. L’ambiance est tamisée, des tapis et des bougies blanches ont été installés sur le sol. KATATONIA s’installe comme dans leur salon, on se sent avec eux chez eux. La formation est composée de quatre musiciens : Jonas Renkse au chant et à la guitare, Anders Nyström et Bruce Soord aux guitares également et Niklas Sandin à la basse. Ce soir Katatonia joue unplugged et alterne entre ses classiques revisités (“In The White”, “Sleeper”, “One Year From Now”…) adaptés pour l’occasion en acoustique, et des morceaux de son dernier album “Dethroned & Uncrowned”, qui rassemble des versions revisitées semi-acoustiques de leur précédent effort, “Dead End Kings” (2012). Ce soir et comme sur l’ensemble de la tournée “Unplugged & Reworked”, Katatonia propose un set entièrement acoustique sans percussions et rompt avec le style doom/death qui a fait sa réputation. L’ambiance est intimiste, presque cosy. Les titres s’enchaînent devant une salle hypnotisée. Les harmonies vocales subliment en acoustique l’ambiance sombre, émotionnelle et mélancolique qui plane sur chaque morceau de Katatonia. La formation puise dans ses divers opus et EP pour proposer des morceaux des diverses étapes de sa carrière (“Tonight’s Music” tiré de l’EP du même nom paru en 2001, “Evidence” de “Viva Emptiness” (2003), “Idle Blood” de “Night Is The New Day” (2009)…), et joue également de nombreux morceaux de “Dethroned & Uncrowned” (“Ambitions”, “Undo You”, “Lethean”…). Katatonia dévoile une autre version de sa musique, “acoustique et retravaillée”, comme le dit le nom de la tournée. Les arrangements sont bien faits, les morceaux ont été adaptés avec habileté et le résultat est de qualité. Les habituels claviers qui créaient une ambiance froide ont été remplacés par des éléments organiques et ont contribué à détacher Katatonia de son doom habituel pour un son plus naturel et plus riche. Le charisme hypnotique de Jonas Renkse ajoute une classe indiscutable à l’ambiance délicate et poétique qui règne sur le Divan Du Monde pendant les une heure vingt de set. Les morceaux défilent, le public reprend les refrains en coeur. Entre les morceaux, le frontman se fait un plaisir de raconter des anecdotes sur le dernier essai ou l’organisation de la tournée. Sa voix grave et intense captive l’intérêt de l’audience. Vers 22h, il annonce que lorsque le groupe a décidé de faire cette tournée, ils ont voulu jouer certains morceaux qu’ils n’avaient jamais joués en live auparavant. Le groupe joue alors “Day” extrait de l’album “Brave Murder Day” de 1996. La basse bourdonne dans les enceintes sur ce morceau, l’ingénieur du son parvient tout de même à corriger le problème dès le prochain titre. Après quinze morceaux les musiciens annoncent la fin de la soirée et quittent la scène quelques instants. La salle hurle lorsqu’ils reviennent pour un rappel de trois titres et la soirée se termine sur “The One You Are Looking For Is Not Here”.
L’envergure du talent de Katatonia a été largement prouvée à travers leur capacité à proposer un set entier dans un style différent de ce qu’ils ont l’habitude de jouer. L’acoustique leur va bien et ne retire rien de l’atmosphère envoûtante de leurs compositions. L’absence des grands succès du groupe tels que “My Twin” ou “July” est tout de même regrettable dans une setlist pourtant aussi riche et variée.
Setlist :
In The White
Ambitions
Teargas
Gone
A Darkness Coming
One Year From Now
The Racing Heart
Tonight’s Music
Sleeper
Undo You
Lethean
Day
Idle Blood
Unfurl
—-
Omerta
Evidence
The One You Are Looking For Is Not Here