Affiche nordique en ce début de semaine au Trabendo avec les Suédois de Katatonia qui tournent à travers l’Europe accompagnés des Islandais d’Agent Fresco et des Danois de Volta. Ce plateau de qualité promettait une fraîche mais belle soirée.
Ce sont les Danois de VOLA et leur “djent mélodique” (oui c’est possible) qui ouvrent le bal devant un parterre clairsemé mais qui se garnira assez vite. Le son est excellent, quasi cristallin, ce qui permet d’apprécier chaque note et la douce voix du chanteur. On est un peu perdu dans les morceaux du groupe qui alternent passages très mélodiques et passages djent relativement lourds. Cela rend délicat la pleine rentrée dans le set, mais la qualité est au rendez-vous. En tout cas, le final sur l’excellent single “Stray The Skies”, tiré du premier album “Immazes”, aura su convaincre au vu des applaudissements nourris.
Même si la soirée n’affiche pas complet, le Trabendo s’est bien rempli quand vient le tour des Islandais d’AGENT FRESCO ,visiblement attendus par quelques fans. Très vite on se rend compte à quel point la musique de la formation est riche. Pouvant être qualifiée de rock alternatif, elle mixe et alterne habilement rock, pop, et metal. Les musiciens occupent bien la scène, et le chanteur tient bien la salle. On rentre aisément dans l’univers des quatre artistes, et le set passe sans qu’on ait le temps de s’ennuyer. Une confirmation pour certains, et une très belle découverte pleine de poésie pour d’autres, qui prouve encore une fois que l’Islande regorge de nombreuses pépites.
Vient enfin le tour de KATATONIA, et de son frontman aux longs cheveux noirs qui lui couvrent toujours le visage. Le groupe ayant connu quelques changements de line up ces dernières années, c’est pour certains la découverte du nouveau Katatonia qui a sorti en mai dernier le très bon “The Fall Of Hearts” qui voyait la première participation des nouveaux batteur et guitariste. Démarrant doucement, avec des musiciens semblant prendre lentement leurs marques sur la scène du Trabendo, le set peine légèrement à faire rentrer le public dans le concert. Le son est bon, et la voix si caractéristique de Jonas Renkse se fait bien entendre et est d’une justesse très propre, mais le tout semble laisser l’assistance dans l’expectative. La timidité et la pudeur semblent de mise sur scène comme dans la fosse. Le vocaliste, pas forcément toujours très bavard, lâchera tout de même régulièrement quelques mots entre les morceaux. Et c’est vers le milieu de set que les choses montent en puissance avec le titre “Evidence”, tiré de l’opus “Viva Emptiness” (2003), et que les musiciens semblent commencer à se lâcher pleinement et l’audience à prendre un plaisir non feint.
La puissance et l’esprit de communion ne redescendront plus ou presque lors du reste du show, les nombreux extraits du classique “The Great Cold Distance” (2006) comme “Soil’s Song” ou “Leaders” y étant pour beaucoup. Un “Forsaker” plus rentre dedans vient clore une setlist variée et intelligemment pensée, laissant l’auditoire rentrer progressivement dans le concert avant d’y être complètement happé jusqu’à son final.
Quand le combo remonte sur scène pour un rappel qu’il débute sur “My Twin”, les fans font savoir leur contentement devant un morceau qui est toujours attendu ! Tout comme “July” qui a le même effet et conclut de fort belle manière un show bien maîtrisé et précis.
Un concert de Katatonia n’est jamais une fête à proprement parler, le groupe officiant dans un registre pouvant quasiment être qualifié de “rock dépressif”. Malgré tout, le combo parvient à réstituer la beauté à la fois fragile et puissante de ses morceaux avec brio, sans que les fans ne trouvent à y redire. Et même si rentrer dans l’univers des Suédois peut être délicat en début de set, une fois qu’on y est, on ne souhaite plus en sortir. On finit même par éprouver un plaisir joyeux et touchant à assister à la mise en mouvement d’une musique sombre et mélancolique.
Setlist :
Last Song Before The Fade
Deliberation
Serein
Dead Letters
Day And Then The Shade
Teargas
Criminals
Saw You Drown
Evidence
Soil’s Song
Old Heart Falls
For My Demons
Leaders
In The White
Forsaker
—-
My Twin
Lethean
July