Enfant prodige du blues, Kenny Wayne sort son premier album “Ledbetter Heights”, à seulement 18 ans. Ce dernier se classera parmi les meilleures ventes du Billboard. Suivront deux albums, en 1997 et 1999, qui conduiront Kenny Wayne à partager la scène avec les Rolling Stones, Aerosmith, Eagles ou encore Bob Dylan et sera considéré comme faisant partie de la nouvelle génération de la scène blues internationale. Il revient donc avec un line up exceptionnel, puisque nous retrouvons le talentueux Tony Franklin (Roy Harper, The Firm, Jimmy Page, Paul Rodgers, John Sykes’ Blue Murder, David Gilmour, Kate Bush, Whitesnake) avec son inséparable basse fretless et surtout Chris Layton, le batteur de la formation d’origine de Stevie Ray Vaughan.
Mais démarrons la soirée avec le jeune blueman français TIWAYO qui va tenter seul, ce qui n’est pas à son avantage de convaincre, ou en tout cas de séduire le public présent ce soir. Il propose un blues très épuré, avec une voix qui tient la route, mais un peu trop bavard sur les bords, entre les titres (ses quatre ans passés aux US et il s’excusera de changer de guitare entre deux morceaux). Il terminera son set par un blues jamaïcain comme il le décrit lui-même, en reprenant du Bob Marley, peu convaincant. La prestation n’est pas vraiment désagréable, mais les titres ne transpirent pas assez le blues, malgré les quatre années passées au contact de bluesmen américains sûrement inconnus, mais qui ont ça dans le sang et jusqu’au bout des doigts.
Enfin voici le tour du KENNY WAYNE SHEPHERD BAND qui sera chaudement accueilli par l’assemblée venu nombreuse ce soir au Café De La Danse, la salle étant sold out ce soir. Dès le premier morceau, on change directement de catégorie et à tous les niveaux, avec des musiciens qui n’ont pas besoin de rodage, ça envoie du lourd immédiatement. L’auditoire est aux anges et les smartphones sont de sorties en mode vidéo. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour donner une ambiance dans une salle de concert, mais heureusement la bière est là pour équilibrer. Les titres s’enchainent très rapidement. Dès le troisième, on a droit à une reprise de Stevie Ray qui succède à une autre de Bob Dylan, chantée par Kenny Wayne himself. Ca décape sévère, et surtout cela nous rappelle l’énorme influence qu’a eu le jeu de Stevie Ray Vaughan sur la scène blues après Jimi Hendrix. Il y aura, au total, pas moins de cinq reprises ce soir, sur lesquelles les spectateurs n’hésiteront pas à montrer leur enthousiasme, comme tout au long du set. Ce sera d’ailleurs la dernière des covers, celle du classique “Voodoo Child” d’Hendrix, qui remportera haut la main un accueil des plus chaleureux, car plus de la moitié de la salle l’attendait avec impatience, étant un classique chez Kenny. Cette version est l’une des meilleures que nous avons pu entendre, totalement folle et enflammée, sur laquelle Kenny Wayne Shepherd Band s’exprime avec une facilité déconcertante et une maitrise parfaite.
Ce fut un grand moment à ne pas manquer et les fans de blues le savaient. Le blues est de plus en plus présent sur la capitale, avec des artistes qui passent régulièrement et on ne peut que s’en réjouir. A qui le prochain, Philip Sayce ?
Setlist :
Never Lookin’ Back
Everything Is Broken
The House Is Rockin’
King’s Highway
True Lies
Search And Destroy
Heat Of The Sun
Talk To Me Baby
Deja Voodoo
Born With A Broken Heart
BB Medley
Dark Side Of Love
Shotgun Blues
Blue On Black
King Bee
Voodoo Child (Slight Return)