Petits protégés de Frank Carter, Kid Kapichi était de retour dans la capitale pour sa seconde date de l’année. Les Anglais investissent cette fois la bouillonnante Maroquinerie pour un show bien chahuté.
SNAYX
Alors que La Maroquinerie se voit plongée dans l’obscurité, un extrait de dialogue du film Des Serpents Dans L’Avion (2006) et sa fameuse réplique : “I’ve had it with these motherfucking snakes on this motherfucking plane!“. Le cadre est placé. Le trio britannique SNAYX s’avance et c’est le pandémonium.
En l’espace d’une petite demi-heure, la fosse de La Maro est sens dessus-dessous. L’énergie déployée par Charlie Herridge (chant) et Ollie Horner (basse) est phénoménale. Le premier s’offre même des bains de foule à répétition, notamment au milieu des moshpits appétissants qui éclatent à intervalles réguliers. Voilà la salle bellevilloise pleinement chauffée pour la suite.
“Hello bonjour ça va”
La suite s’annonce d’ailleurs aussi chaotique et cathartique que la première partie. Le quatuor originaire de Hastings KID KAPICHI débarque sous les applaudissements d’une Maroquinerie quasi complète.
“Artillery”, extrait de There Goes The Neighbourhood, l’album sorti en début d’année, met les choses au clair d’emblée : le reste de la soirée sera punk ou ne le sera pas. Il faut dire que les paroles, très souvent au vitriol, des chansons du quatuor écorchent avec venin et ironie la classe politique britannique (justice à deux vitesses, le Brexit etc.).
Le public, et surtout la fosse, se met au diapason immédiatement. C’est bien simple, une partie de la fosse ne connaîtra que deux modes : le moshpit et le rebond. Les premiers rangs s’agrippent à la scène et aux autres pour absorber les chocs, ceux-ci pouvant être un poil vigoureux.
Maro is the new England
Pendant près d’une heure, les Kids déroulent leurs titres coups de poing. “Let’s Get To Work”, “Rob The Supermarket”, “Zombie Nation”. L’énergie bat son plein et ne semble pas faiblir. Les quelques morceaux un peu plus calmes permettent de souffler quelques instants avant que la sauterie ne reprenne.
Puis vient “Can EU Hear Me?”, qui signe presque un basculement dans la soirée. Celle-ci devient plus folle, plus déjantée. C’est au cours de ce morceau que les trois compères de SNAYX refont une apparition surprise mais jubilatoire sur scène avant de sauter dans le public.
Sur “New England”, le groupe fait monter une spectatrice au premier rang qui vient rapper pendant un couplet, sous les yeux ébahis de toute la salle, y compris de Kid Kapichi. Son flow et son charisme impressionnent à raison.
Malgré une baisse de régime volontaire avec l’émouvant “Jimi”, la formation clôt en beauté ce set explosif avec un rappel, court, de deux morceaux. L’heure est passée à une vitesse inimaginable, et comme souvent dans ces cas-là, on aurait tellement souhaité que le temps passe moins vite (ou que le set soit plus long).