King Dude ne semble jamais en avoir assez de notre beau pays. Après trois concerts remarqués en 2016 (Petit Bain, Hellfest et Glazart), celui qui est présenté comme la version sulfureuse de Johnny Cash revient jouer sur le bateau voisin, au Batofar !
Mais ce sont d’abord les Danois de DUNE MESSIAH qui sont en charge d’ouvrir le bal. Trio assez discret, ils viennent défendre leur premier album, “The Iron Oak”, sorti en début d’année. Si la magie n’opère pas immédiatement, c’est parce que le spectre musical du combo est incroyablement varié : la boîte à rythme donne un ton indus à la musique, la voix flirte avec le post punk, la guitare acoustique avec la folk et enfin la guitare électrique distille des mélodies et des riffs plutôt soniques !
L’ensemble est pourtant particulièrement cohérent, dansant et entraînant grâce à un chant puissant tantôt froid et grave, tantôt puissant et très aigu. Les compositions sont variées et on ne voit pas les quarante minutes de set passer tant on se laisse prendre par la performance, qui oscille entre musique “traditionnelle” et parfois plus électronique. Carton plein et belle découverte !
Vingt minutes plus tard, la fosse se compacte pour accueillir celui que l’on surnomme “Le Roi Mec” ! Thomas Jefferson Cowgill, plus connu sous le nom de KING DUDE, investit la scène avec ses trois musiciens de session. Après un “bonsoir Paris” très enjoué, le quatuor entame tranquillement son set par “Deal With The Devil”. La voix suave de King Dude et sa bonne humeur ne tardent pas à vite se mettre le public dans la poche. D’autant que ce set débute par les morceaux les plus connus de King Dude : “Death Won’t Take Me” et ses légères notes de claviers résonnent dans l’air et “I Wanna Die At 69” retentit comme un hymne aux accents démoniaques. Les subtilités de la dark folk du chanteur prennent forme sur scène, alors que ce dernier continue de nous présenter son dernier album, “Sex”, avec la sérénade “Our Love Will Carry On”. Un titre qui ne renierait pas les heures glorieuses de Johnny Cash.
Si les musiciens font superbement leur travail, l’homme de la soirée est bel et bien King Dude qui, quand il ne prend pas une lampée de Jack Daniel’s directement depuis la bouteille, fait des blagues assez drôles. Quelqu’un du public lui fera d’ailleurs remarquer qu’il parle trop, ce à quoi il répondra avec humour : “je n’ai rien compris donc je m’en fous”. Le Roi Mec mettra d’ailleurs son français en pratique : “Silence !”.
Si “Fear Is All You Know” installe enfin une atmosphère électrique et plus survoltée qui semble plaire davantage à l’assemblée, le gros tournant de la soirée s’amorce sur “Sex Dungeon (USA)” qui vire complètement au punk et semble faire sursauter la foule. Cette dernière est complètement enjouée par un King Dude possédé qui n’hésite pas à s’écorcher la voix ! Le spectre d’intensité de King Dude en live est bien plus large que sur album.
Après un court rappel, King Dude revient avec “Black Butterfly” et sa mélodie quasi religieuse, suivi rapidement de la ballade folk et brumeuse “The Heavy Curtain”. L’Américain a arrêté le whisky et en profite pour présenter sa belle équipe de ce soir, chaleureusement acclamée par une audience qui termine d’être conquise sur l’accrocheuse “Miss September”.
Certains râleront d’une setlist pas assez représentative de la discographie du Roi Mec (à part “Jesus In The Courtyard” aucun titre des trois premiers albums n’a été joué ce soir), d’autres du temps de set un peu limite (une grosse heure), ce qui est moins que d’habitude. Mais ne boudons pas notre plaisir, King Dude a livré, une fois n’est pas coutume, une performance carrée et envoûtante. L’enthousiasme du bonhomme fait qu’on ne peut de toute façon rien lui reprocher !
Setlist :
Deal With The Devil
Holy Christos
Death Won’t Take Me
I Wanna Die At 69
Our Love Will Carry On
Jesus In The Courtyard
Fear Is All You Know
Silver Crucifix
Sex Dungeon (USA)
Swedish Boys
Desolate Hour
—-
Black Butterfly
The Heavy Curtain
Miss September