Lundi 14 octobre, l’Olympia se transformait le temps d’une soirée en temple du rock prog psyché avec les furieux de King Gizzard & The Lizard Wizard. Les Australiens n’en ratent pas une. Sur-productifs en 2019, ils sortent deux albums, “Fishing For Fishies” et “Infest The Rats’ Nest”. Pour les fêter comme il se doit, ils se font une petit tournée mondiale folle et à guichets fermés tout l’été aux Etats-Unis.
Ils débarquent fans l’Hexagone en ce soir de presque tempête et viennent réchauffer nos cœurs et nous apporter le soleil qui nous manquait tant !
Des premières parties sympathiques
19h55. En avant pour ce premier groupe en ouverture de King Gizzard. STONEFIELD, quatuor 100% féminin et ça fait du bien ! Énergiques et convaincantes, elles nous pondent un rock psyché entraînant et maîtrisé. Le chant est partagé entre la batteuse et la claviériste. Chacune leur tour ou en chœur : il est absolument parfait. Les nanas bougent très peu et sont dans une extrême concentration pour offrir le meilleur d’elles-mêmes. L’auditoire est attentif, très réceptif à ce qu’il entend. Après trente minutes de show, elles quittent la scène sous les applaudissements enjoués. Une délicieuse entrée en matière !
20h45. Cette folle soirée continue avec le quatuor cette fois-ci 100% masculin de ORB. Ce dernier nous offre une prestation de qualité. Un rock n’roll solaire et expérimental qui met tout l’Olympia d’accord. Nous voilà de retour dans les 70’s. Ces longues nappes psychédéliques enveloppent le public qui se laisse sereinement porter. Ici aussi, très peu de mouvements sur scène mais un set au poil. ORB réveille la salle qui commence doucement à crier de joie et danser. Comme leur comparses juste avant, trente minutes de show et une sortie sous un tonnerre d’applaudissements.
King Gizzard nous rentre dedans
21h40. La température monte d’un cran. Les lumières s’éteignent enfin et tout tranquillement arrive sur scène KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD. Tout tranquillement oui, mais pas pour longtemps. Les musiciens commencent par nous sortir deux titres de “Infest The Rats’ Nest”. Les premiers (gros) riffs de “Venusian 2” se font retentir. Ils ne sont clairement pas là pour enfiler des perles. Ils enchainent avec “Perihelion” qui défoule encore plus l’assemblée continuant dans les sales pogos. Les deux batteries arrachent clairement des têtes, les guitares sont absolument monstrueuses. Et que dire du chant ? On peut presque sentir l’esprit de Lemmy Kilmister planer au-dessus de nos joyeux lurons.
Evidemment, la formation revient très rapidement à son rock-prog/psyché. Dans le désordre “Crumbling Castle”, “The Castle In The Air”, “Billabong Valley”. Tous ces titres qui nous ramènent aux années du Velvet Underground, Pink Floyd ou encore des Doors. Cela avec de somptueux claviers sur “Nuclear Fusion”, ou encore “Deserted Dunes Welcome Weary Feet”, expérimental au possible et qui manifestement rend folle la foule.
King Gizzard n’en oublie pas non plus, le rock californien qui nous donne envie d’aller surfer avec “Mr. Beat”, ou encore son amour pour le punk avec entre autres “People-Vultures” ou “Am I In Heaven?”.
Un show parfaitement sonorisé
Le son est excellent. Et pour un groupe comme celui-ci où de nombreux effets sont utilisés et où chaque membre est multi-instrumentiste, il vaut mieux. Entre pédale Whammy, reverb’ sur les guitares et/ou sur le chant, les deux batteries à gérer, la basse, les différents claviers et synthétiseurs, flûtes et autres percussions, les King Gizzard sont absolument monstrueux.
Mention spéciale pour l’ingé son qui assure parfaitement. Chaque instrument est audible, tout est clair, limpide. Un vrai bonheur pour nos tympans.
Après dix-huit chansons et une bonne grosse heure trente de show, le groupe quitte la scène en nous remerciant en français. La foule est surexcitée, hurle, demande un rappel mais les lumières se rallument définitivement. L’audience est quelque peu déçue de ce rappel manquant et des tubes non joués. Notamment du fameux “Rattlesnakes” issu de l’album “Flying Microtonal Banana” (2017), réclamé un nombre de fois incalculable durant le concert.
Malgré cela, c’est une foule conquise qui rentre tranquillement chez elle sous une pluie diluvienne. Ce concert extrêmement solaire et explosif, mêlant punk, psyché, prog et expérimentations en tout genre, a redonné du baume au coeur. King Gizzard & The Lizard Wizzard est la dose d’énergie qu’il fallait pour entamer une nouvelle semaine !