Alléchante affiche en ce début décembre, comment rater cela ?
Surprenante affiche qui traverse l’Atlantique, suite à une longue tournée nord-américaine, et qui vient donc poser ses flycases en Europe. D’un côté, Kreator qui n’a pas sorti de nouvel opus depuis 2012 et de l’autre Arch Enemy qui a récemment sorti un excellent nouvel opus. De plus, l’ordre sera ici inversé, voyant les teutons conclure chacune des dates sur le Vieux Continent. Bref. La première formation à s’élancer quelques dizaine de minutes après l’ouverture des portes se nomme SLAMDOWN et remplace Nothnegal, initialement prévu. Les Allemands évoluent dans un metal que l’on pourrait qualifier de moderne. Les trois musiciens semblent être en forme, essayant d’imprimer une dynamique sur scène, cependant il en sera tout autre pour le frontman. Celui-ci étant très limite par moment, n’arrive pas à captiver le public. Néanmoins la question est de savoir pourquoi cette formation s’embarque sur quelques dates comme celles-ci pour jouer quatre malheureux titres ? Ce faible temps de jeu n’arrive pas à convaincre et n’aurait jamais fonctionné, à peine le public embarqué, que la prestation était finie…
Il en sera tout autre avec leurs compatriotes évoluant au sein de DRONE. Moritz Hempel, Fabian Harms, Felix Hoffmeyer et Marcelo Vasquez Rocha vont passer à la vitesse supérieure. A l’aide de leur 101% sex metal, comme ils l’affirment, l’ambiance sera beaucoup plus vive et énergique. Moritz excelle en tant que frontman et communique de belle manière avec la foule. Leur thrash metal est efficace et sans fioritures. La rauque voix du guitariste/chanteur pose son empreinte au fond de nos oreilles et quelques ressemblances avec Robb Flynn seront parfois notables. “Welcome To The Pit” et “Into Darkness” laissent ainsi une bonne impression auprès d’un auditoire qui ne connait pas forcément leur musique. Les retours sont plus chaleureux et les têtes oscillent dans tous les sens. Le Bataclan est maintenant bien fourni, le parfait moment de lancer “Hammered, Fucked and Boozed” aux effluves panteresques, issu de leur dernier opus “Drone” (2014). Drone déploie un bon groove et leur dernier morceau de la soirée “Theopractical” ne dérogera pas à la règle ! Avouons-le, on en aurait bien repris une dose ! En voilà une excellente prestation !
Le temps de débarrasser la scène du matériel des deux groupes précédents, la tension monte petit à petit. Les multiples évènements qui ont touché la formation menée par Michael Amott ces derniers mois ont suscités de nombreuses réactions positives mais parfois négatives chez les fans. L’occasion est donc de voir évoluer le nouveau line up de ARCH ENEMY. Tandis que “Tempore Nihil Sanat (Prelude In F Minor)” fait guise d’introduction, les membres du groupe font peu à peu leurs apparitions avant de débuter “War Eternal”, le titre éponyme du nouvel album, sorti en juin dernier. Alissa White-Gluz et sa belle chevelure bleue fait irruption et montre à Paris ce dont elle est capable. Le pit se déchaine illico presto, l’ambiance monte non pas d’un ton, mais de plusieurs levels ! Michael Amott et Sharlee D’Angelo semblent en forme, surtout ce dernier, tandis que Daniel Erlandsson martyrise son kit. L’un des derniers épisodes du feuilleton AE est, une nouvelle fois, l’identité du second guitariste qui est tout autre. Nick Cordle ayant quitté brusquement la fin de la tournée nord-américaine, Christopher Amott a épaulé son ancienne formation. Néanmoins le groupe a, entre temps, annoncé l’arrivée du talentueux Jeff Loomis ! Que les six cordes aillent se cacher, Jeff usera ses traditionnelles sept et huit cordes. Quoiqu’il en soit, ‘sieur Loomis connait le set par cœur et délivre ses parties avec brio et avec une facilité déconcertante. S’il venait à prolonger l’aventure au-delà de 2015, l’association Amott/Loomis en studio promet, sur le papier, de bien belles choses. Avec une petite poignée de morceaux tirés de “War Eternal”, Alissa allait bien évidemment marcher sur les pas d’Angela. “Ravenous” passe crème, tout comme “Bloodstained Cross” et les autres classiques. Cependant un petit élément nous titille. Alissa semble être plus à l’aise, du moins vis à vis du rendu, lors des parties graves que lors des parties plus aigües. Alors bien évidemment l’une et l’autre n’ont pas la même voix, mais cet élément est tout de même important. Ainsi “As The Pages Burn” sonne “mieux” vocalement, car la charmante frontwoman maitrise son sujet à 200%. N’oublions pas également que ses interventions en français ont charmé le public. L’assaut final est lancé avec les trois derniers morceaux “No Gods, No Masters”, “We Will Rise” et le rouleau compresseur “Nemesis”. Accompagné d’un très bon, Arch Enemy a rempli son pari et a détruit le pit. On regrettera néanmoins leur seconde position, car quelques morceaux auraient été la bienvenue. Espérons que Arch Enemy repasse bientôt pour un set digne d’une tête d’affiche ! Et que dire d’Alissa… Meow !
Une nouvelle pause s’impose. Certains iront au bar, d’autres au merch ou prendre l’air et certains iront… chez eux. En effet, une poignée de fans quittera le Bataclan, passé le set d’Arch Enemy. Comme dit précédemment, Mille Petrozza et les siens n’ont aucun album à présenter; “Phantom Antichrist” datant de 2012 et les occasions de les voir furent nombreuses tant en salles qu’en festival. KREATOR se présente pour déverser son thrash metal en guise de présent de Noël donc. Le show sera concis, net et sans bavure. Lancé sur “Violent Revolution”, la violence proviendra plus des spots lumineux qui seront tout à fait horrible en début de set. Du rouge, du bleu… les photographes ont eu fort à faire, mais Kreator est coutumier du fait. Passé les premiers titres, il sera plus aisé d’apercevoir les visages des musiciens. Speesy, Sami Yli-Sirniö et donc Mille seront plutôt mobiles durant le show, de quoi rythmer visuellement leur prestation. La toile blanche agrémentera l’aspect scénique avec la projection de clips et animations. Côté setlist, celle-ci est un peu plus étoffée que lors de leur dernier passage. L’ambiance elle sera à la hauteur de l’évènement, le groupe allemand semant le chaos comme d’habitude. De “Extreme Aggression” à “Endless Pain”, sans oublier “Phantom Antichrist” ou bien “Pleasure To Kill”, la discographie de la formation sera passée en revue. Malgré une batterie beaucoup trop présente comparée aux trois instruments, le son s’égalisera mieux au fil du show. Passé un court rappel, c’est une reprise qui relancera les débats avec “The Number Of The Beast” des bien connus Iron Maiden. Une reprise version thrash qui a fait son petit effet auprès du public, sans blague ! La fin sera marquée par la traditionnelle doublette “Flag Of Hate” / “Tormentor”.
La solide prestation de Kreator est une nouvelle fois saluée et méritée. Cependant nous restons sur notre faim, le prix de la claque revenant sans conteste à Arch Enemy. Quoiqu’il soit, l’occasion était offerte à l’assemblée de se réchauffer comme il faut avant d’affronter les fraiches journées que nous réserve le mois de décembre.
Setlist :
Violent Revolution
Civilization Collapse
From Flood Into Fire
Extreme Aggression
Phobia
Enemy Of God
Voices Of The Dead
Endless Pain
Suicide Terrorist
Phantom Antichrist
Impossible Brutality
Hordes Of Chaos (A Necrologue For The Elite)
Pleasure To Kill
—-
The Number Of The Beast
Warcurse
People Of The Lie
Flag of Hate / Tormentor
