Groupe bluesy qui a entamé une conversion vers un rock plus nerveux, Kris Barras Band revient au sein de la petite salle du Backstage By The Mill après près de quatre ans d’absence. L’occasion pour nous de découvrir le groupe anglais dans une configuration intimiste.
Run Ronie Run
Les abords du Backstage sont calmes en cette douce soirée du mois de mars. On se fraye sans mal un chemin à l’intérieur du bar pour rejoindre la salle de concert. Avant l’ouverture du show et l’arrivée de RUN RONIE RUN, la salle est encore clairsemée. À 20h pile, le groupe de rock alternatif sarthois s’installe sous les applaudissements timides des spectateurs. Au fur et à mesure des quelques titres égrainés par le groupe, le public se rapproche doucement de la scène et livre des applaudissements de plus en plus nourris.
Les vingt-cinq minutes de set sont l’occasion pour nous de découvrir l’univers singulier de Run Ronie Run. Bavards et souriants, les membres du trio prennent du plaisir à nous faire groover et danser sur le rock des années 90. Tantôt grunge, tantôt lorgnant du côté de l’alternatif avec des morceaux rallongés et presque instrumentaux, Run Ronie Run est en tout cas une agréable découverte.
Kris Barras Band
Malgré un petit afflux de spectateurs, la salle du Backstage ne sera définitivement pas remplie pour le set de KRIS BARRAS BAND. La faute à une programmation trop riche en cette soirée ? À une salle pas adaptée à l’audience du groupe en France ?
Même devant une salle avec une assistance éparse, le groupe britannique joue son set comme si c’était le dernier. Ça commence fort avec le titre “Who Needs Enemies”, débutant le show avec beaucoup d’enthousiasme. En effet, le leader du groupe Kris Barras est un excellent communicant qui n’hésite pas à haranguer l’auditoire, à le faire chanter ou à se rapprocher des premiers rangs. Il déborde d’énergie et donne une prestation qui aurait tout à fait sa place dans une salle beaucoup plus grande. Le troisième morceau “Unbreakable” puis la bombe “Dead Horses” lancent réellement la soirée. La formation va prendre son rythme de croisière : de beaux morceaux blues rock bien exécutés, un Kris Barras très intense qui habite chacun de ses titres, et quelques outros électro soignées qui installent une atmosphère très travaillée. Dommage que celle-ci ne colle pas tellement avec l’environnement du Backstage. Encore une fois, le jeu scénique du groupe et l’ambiance qu’il véhicule auraient leur place dans une configuration plus vaste, ce qui lui permettrait de développer encore plus son univers.
Chaleur et positivité
L’enchaînement “These Voices” et du morceau plus connu “Hourglass” continue de maintenir une bonne ambiance au sein du Backstage. Sans être délirante, celle-ci est positive et chaleureuse. Pas de foule en folie ou de mosh pit, ce n’est pas vraiment le style de la soirée !
Alternant titres musclés et quelques paroles avec le public, Kris Barras en profite pour nous révéler la date de sortie du nouvel album (le 12 avril) et nous propose d’ailleurs de jouer un nouveau titre. Avec beaucoup d’humour, il nous désigne tous comme les cobayes de ce morceau inédit, “Secrets”.
À peine le temps de digérer le privilège de pouvoir entendre une toute nouvelle chanson que le chanteur prend la parole pour nous livrer son ressenti quant à la situation du COVID. Dépression, tristesse, isolement, l’expérience a été traumatisante pour lui et il l’a exorcisée avec “Wake Me When It’s Over”, joué au piano en acoustique. L’émouvant “Watching Over Me” est l’occasion pour Barras de nous livrer quelques confidences sur son père, guitariste talentueux décédé d’un cancer. Cette chanson est la toute première écrite par le chanteur et c’est un moment très doux qu’il nous offre ce soir.
La soirée se termine avec des titres beaucoup plus rock que bluesy : “Ignite (Light It Up)” permet au Kris Barras Band de lâcher les chevaux et pour chacun d’eux d’avoir un solo. “My Parade” est enchaîné sans temps mort, avec le traditionnel rappel. Et c’est “Hail Mary”, entamé a cappella par le groupe, qui clôturera la soirée.