Pour cette ultime soirée du premier Lalala Unplugged Festival, la programmation est plutôt éclectique. La quasi country de Johnny Borrell, le tango de Plaza Francia et la pop folk de Sinéad O’Connor ne peuvent que donner un mélange détonant.
JOHNNY BORRELL – L’ancien chanteur du groupe de rock anglais Razorlight tente une carrière solo. Pour ce concert, il ne restera que vingt-cinq minutes sur scène, le temps d’interpréter six titres. Les chansons de Johnny Borrell n’ont rien à voir avec Razorlight. Accompagné d’une violoniste, il joue du banjo et chante des titres aux accents très country. Il crie tel un cowboy au milieu du Far West. Malgré ses efforts, Johnny Borrell ne convainc pas le public circonspect mais poli. Sa prestation bouge assez peu bien que certaines chansons soient entrainantes et devient ennuyante. La sauce ne prend définitivement pas. A voir ce set laborieux et difficile pour l’artiste, il aurait mieux fait de rester avec Razorlight.
PLAZA FRANCIA – A 21 heures, les très élégants Plaza Francia entrent en scène. En live, Catherine Ringer est bien sûr au chant, mais aussi au tambourin sur certains morceaux, Eduardo Marakoff et Christoph H Muller l’accompagnent à la guitare, à la contrebasse, l’accordéon et aux claviers. Plaza Francia livre un show très énergique baigné de lumière. De tout le festival ce sera le concert où les jeux de lumière auront pris le plus d’importance. D’ailleurs, pendant toute la durée du concert, un logo “Plaza Francia” au design évoquant l’univers du cirque restera projeté derrière le groupe, parfois bercé par de petites lumières comme de petites étoiles. Plaza Francia reste sur scène une heure, pour interpréter quatorze morceaux, tous en espagnol sauf la reprise de “Marcia Baïla” des Rita Mitsouko. Quelques morceaux seront sans parole, le temps que Catherine Ringer change de tenue. “Secreto”, “La Que Se Fue”, “Mi Calle” sont autant de titres que Plaza Francia livre au public. Certains sonnent résolument tango. D’ailleurs sur “Libertango”, Catherine Ringer dans un tango avec Eduardo Marakoff. Catherine Ringer s’amuse vraiment sur scène, faisant quelques blagues sur le match de foot à venir juste après leur concert Argentine / Pays-Bas car Eduardo est argentin. C’est sans nul doute la reprise de “Marcia Baïla” avec sa longue intro “Santa Maria” qui aura le plus plu au public. Très rythmée, cette nouvelle version donne envie de danser…mais on est dans un théâtre. A la fin du set, Catherine Ringer et les musiciens de Gotan Projet recevront une très longue standing ovation. Catherine aura même droit à un bouquet de fleurs, avant de nous souhaiter “Bon Sinéad”.
SINEAD O’CONNOR – C’est la chanteuse pop irlandaise Sinéad O’Connor qui clôture cette première édition du Lalala Festival. Elle restera 1h30 sur scène pour y interpréter dix-neuf titres. Autant le dire tout de suite, après deux autres concerts, c’est trop long. Elle est accompagnée de cinq musiciens : un batteur derrière une vitre pour atténuer le son, un claviériste et trois guitaristes dont deux femmes. Avec tous ces musiciens, le set de Sinéad O’Connor n’est donc pas unplugged sauf pour “Reason With Me” et “8 Good Reasons” qu’elle interprète a capella, provoquant de grands moment d’émotion et recevant une standing ovation à chaque fois. La voix de Sinéad O’Connor est très puissante. Elle bouge et danse lors des morceaux les plus rythmés. Elle a choisi de se produire avec un micro à fil gardant le fil à la main tout le long du concert. Sinéad enchaine ces titres dont “Nothing Compares 2 U” et “Thank You For Hearing Me” que le public connait très bien. Entre chaque chanson, elle n’oublie pas de remercier le public de sa voix grave. Toutefois, elle semble avoir un problème de retour dans son oreillette, tentant des réglages entre chaque morceau, sans grand succès. Mais cela ne l’empêche pas d’assurer son show en grande professionnelle qu’elle est. A la fin, elle aussi aura droit à un cadeau offert par un fan et à une grande ovation.
C’est ainsi que se clôture le premier Lalala Unplugged Festival. Proposant des têtes d’affiche et des artistes bien moins connus, certains concerts se sont révélés inégaux. On retiendra surtout les prestations de Bernhoft, Suzanne Vega, Ayo et Plaza Francia.