Après plusieurs reports, la tournée de Lamb Of God et Kreator peut enfin passer par Paris et s’offre même un Olympia ! L’autre bonne nouvelle, c’est que depuis, ils ont eu le temps de sortir un nouvel album chacun. Omens pour les Américains et Hate Uber Alles pour les Allemands, les deux faisant partie des très bonnes surprises de 2022. Pour couronner le tout, le concert affiche complet. Retour sur une soirée plus qu’attendue.
It’s never too early for thrash
Originaires de Richmond en Virginie, comme Lamb Of God, les membres de MUNICIPAL WASTE investissent la scène de l’Olympia avec l’intention de tout retourner. Un moshpit se forme dès les premières secondes du set et l’ambiance ne faiblit pas jusqu’à la fin. À tel point que le chanteur Tony Foresta demande à la régie de ne plus allumer les lumières entre les morceaux car les spectateurs l’effrayent. Il en joue beaucoup, demandant des circle pit ou bien des slams car les messieurs de la sécurité semblent s’ennuyer. Lui et ses acolytes n’ont pas besoin de se faire prier pour que le public reprenne avec eux les “Municipal Waste is gonna fuck you up” de “Born To Party”. Un titre qui porte décidément bien son nom tant le quintette semble prendre son pied sur scène. Son thrash metal saupoudré de punk hardcore a bien préparé le terrain aux deux groupes suivants.
Gobelins & confettis
C’est maintenant au tour de KREATOR de prendre place sur la mythique scène parisienne au son de “Run To The Hills”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Allemands ont vu les choses en grand ! Deux mannequins empalés sont placés de part et d’autre de la scène, quatre autres tombent du plafond pour être pendus, sans oublier la fumée, les confettis rouges mais aussi les six rideaux de scène ! Des gobelins viennent également brandir des lances lumineuses à deux reprises. C’est un peu kitsh mais efficace. Outre ce décor spectaculaire, les Allemands ont prévu une autre surprise en invitant Sofia Portanet à chanter “Midnight Sun” avec eux.
La setlist est un parfait best of de la carrière du groupe mais il faudra tout de même attendre “Enemy Of God” et “Hordes Of Chaos (A Necrologue For The Elite)” pour que les fans se réveillent. On voit alors apparaître des moshpit et autres wall of death, ce qui fera dire à Frédéric Leclercq que c’est le meilleur public qu’il ait vu depuis le début de la tournée. Le bassiste français ainsi que le chanteur et guitariste Mille Petrozza y sont pour beaucoup car ils bougent énormément et interagissent régulièrement avec l’audience.
Kreator termine ce set calé à la perfection sur un “Pleasure To Kill” qui mettra le public en transe et qui donne même lieu à une standing ovation de toute la salle.
L’Olympia mis K.O.
Deux notes. Les Américains de LAMB OF GOD n’ont eu qu’à jouer deux notes pour embraser l’Olympia. Il faut le voir pour le croire ! Toute la fosse saute en rythme et toutes les personnes présentes sur les balcons sont debout, à tel point que le sol tremble. Pourtant venus présenter leur dernier album Omens sorti en octobre dernier, ils choisissent de n’en jouer que deux extraits, “Ditch” et “Omens”. Le refrain de ce dernier sera d’ailleurs repris en chœur par toute la salle, preuve que ce disque plaît aux fans.
Pour ce qui est du décor, on est ici moins dans l’extravagance de Kreator mais cela n’est pas moins impressionnant. Les lumières sont tout simplement incroyables et font encore plus ressortir la violence de la musique de Lamb Of God. Les membres passent leur temps à sauter et headbanguer, notamment le chanteur Randy Blythe, véritable bête de scène. Il profite d’ailleurs d’un court moment de répit pour dédicacer le titre “Now You’ve Got Something To Die For” à ses amis de Gojira. Et comme son confrère un peu plus tôt, il exprime sa joie de se trouver devant “the wildest crowd of the tour“. La formation enchaîne et termine sur un “Redneck” d’anthologie, au cours duquel la fosse met un point d’honneur à montrer qu’elle mérite ce titre de “public le plus fou de la tournée“.
Pour résumer rapidement, on pourrait dire qu’on a eu droit à trois groupes, trois ambiances ! Municipal Waste a délivré un party thrash metal diablement efficace, les décors et la setlist de Kreator ont ravi toute la salle et que dire de Lamb Of God dont le set était une véritable démonstration de force ? Une soirée d’anthologie !