Près de deux semaines après la sortie de How Did We Get There ?, les Alsaciens de Last Train lancent officiellement leur nouvelle tournée. Et comme premier arrêt, rien de plus prestigieux que l’Olympia à Paris !
Ce soir-là, le public de l’Olympia est hétéroclite. Il y a de toutes les tranches d’âges : des très jeunes aux plus vieux. Il n’est même pas 20h lorsque les lumières de la salle s’éteignent une première fois. Sur scène, le quatuor parisien LULU VAN TRAPP fait son entrée. Avec ses chansons teintées par des influences Lynchiennes (époque Twin Peaks) ou qui évoquent même les polars des années 70, le groupe est bien accueilli par le public. À tel point qu’après une demi-heure de set, ils sont chaudement acclamés avant de s’éclipser en coulisses.
Il est cette fois pile 21h lorsque l’Olympia est à nouveau plongé dans l’obscurité. La foule exulte de joie mais il faut quelques instants avant que LAST TRAIN ne s’avance sur la scène. C’est la ligne de basse massive de “Disappointed” qui ouvre la soirée. Le titre, issu de l’album The Big Picture (2019), qui sera bien représenté dans la setlist, met déjà tout le monde d’accord. La foule tape dans ses mains en rythme, beaucoup reprennent les paroles en chœur. La soirée est bien lancée.
Des moshpits éclatent au beau milieu de la fosse lors des moments les plus heavy. Le quatuor enchaîne ensuite les hits : “Fire”, qui enflamme à juste titre le public; puis “On Our Knees”, pendant laquelle s’ouvre, cette fois-ci, un massif circle pit qui se transforme en pugilat collectif au niveau du sixième rang de la fosse.
Un public pas toujours docile
Si l’auditoire a bien l’intention d’en découdre, on peut émettre un bémol sur son attitude pendant les moments plus calmes. Il est toujours difficile d’apprivoiser une salle entière mais ce soir-là, l’Olympia était plus sauvage que jamais. Alors que Jean-Noël Scherrer s’assoit au piano afin d’entamer un morceau plus doux, la foule met du temps à se calmer.
Entre exclamations pour amuser la galerie, imitations suspectes du grain de voix du chanteur et injonctions sonores à se taire, la fosse a du mal à se faire silencieuse. Le chanteur s’y reprend, une nouvelle fois, avant de lancer le morceau. Ce genre de choses se reproduira plusieurs fois au cours du concert, notamment au début et à la fin de “How Did We Get There ?”.
Prestation de tauliers
N’y allons pas par quatre chemins, les “jeunots” de Last Train ont bien évolué. La prestation du quatuor force le respect tellement il tient l’audience en haleine. Pas de fioriture, d’écrans spectaculaires pour les accompagner, le charisme suffit.
Il suffit de voir l’excellent mash up de “Jane” et de “Between Wounds” pour en avoir la preuve. La middle section qui sert de pont entre les deux morceaux est un moment énorme qui captive l’auditoire. Le public se voit offrir un solo de batterie dément de Antoine Baschung mais aussi une percée palpitante de Jean-Noël dans la fosse, tenu debout par certains bras du public. La vision laisse pantois.
Juste après cela, autre moment d’admiration : Maéva et Hugo de Bandit Bandit, amis de longue date du groupe, qui avait fait la première partie de la date au Trianon en 2019, monte sur scène pour une interprétation collective de leur tube “Maux”. Le public semble moins bien connaître ce répertoire mais ne fait pas la fine bouche pour autant. Le titre phare “How Did We Get There ?” suit bientôt. Ses dix-huit minutes épiques servent à clôturer le set principal de la formation. Ce que l’on perd en termes de production on le gagne en énergie et en intensité.
Vient l’heure du rappel et, sous les acclamations de l’assistance, Last Train revient pour interpréter deux derniers morceaux, “All Alone” et surtout le titre éponyme de son dernier album, “The Big Picture”. L’occasion de terminer en beauté ce concert. Il est rare de voir autant d’énergie brute et d’émotions dans une interprétation live. Jean-Noël Scherrer semble laisser la musique l’habiter.
Puis les lumières se rallument et l’Olympia atterrit de ce gros nuage rock. L’émotion chez les membres du groupe est visible, les remerciements et acclamations pleuvent des deux côtés de la scène. Les Alsaciens peuvent être fiers d’eux car ils ont livré ce soir-là une prestation rock XXL qui leur vaudrait bien le titre de tauliers de la nouvelle génération du rock français. Rien que cela. Mais c’est amplement mérité.