Vendredi soir, à côté du Moulin Rouge à Paris, le Backstage réservait à son public une soirée très rock avec le garage punk de Le Butcherettes. Après une tournée mondiale et un concert en mars dernier au Trianon en première partie de At The Drive-In, la formation originaire du Mexique emmenée par Teri Gender Bender était de retour en France. On y était.
20h, sur scène : RED DIESEL, premier groupe à ouvrir cette soirée. Les cris du chanteur Antoine Fouquet au T-shirt Black Sabbath réveillent la salle. Premier morceau, premier pogo. Les cinq membres chevelus nous offre un rock survolté. La voix profonde et rugueuse du frontman est une vraie découverte. On note de très bons solos de guitare. Un harmoniciste vient se greffer pour un titre qui lui laissera le temps de faire un slam dans une ambiance exaltée. On sent une influence des 70’s dans les looks et dans la musique. Pour l’accentuer, le groupe reprend “Immigrant Song” de Led Zeppelin. Le temps d’une chanson éponyme en français, le quintette termine par son explosif “Don’t Stop Me Now”. En une demi-heure, Red Diesel aura imprimé sa patte au Backstage.
C’est au tour de THE PICTUREBOOKS de se retrouver sur la petite scène parisienne. Les deux membres de la formation ouvrent leur set avec un solo de guitare tonitruant suivi par une batterie fracassante. Le son est brutal et détonnant. Le duo pousse les sons et démontre une maîtrise parfaite de ses compositions. La batterie est simple mais fonctionne parfaitement. The Picturebooks nous présente “Bad Habits” qui figurera sur un nouvel album à venir puis conclut avec le morceau “The Rabbit And The Wolf” toujours avec autant de puissance. Avec ses cheveux longs et ses barbes, le duo allemand, qui semble tout droit venir de la route 66, aura complètement captivé le public du Backstage.
C’est au tour de LE BUTCHERETTES de faire son entrée. Le groupe démarre avec l’urgence de “Burn The Scab”, chanson qui mêle anglais et espagnol. Teri Gender Bender est déjà complètement habitée par la musique, dansant avec des mouvements saccadés. Elle est parée d’une combinaison kaki qui laisse ressortir un foulard rouge. Sous ses yeux, on remarque une ligne rouge qui trace un trait sur la longueur de son visage. Les riffs sont enchaînés avec énergie sur “Demon Stuck In Your Eye”. La voix de la chanteuse monte dans les aiguës. Tout le long du concert, elle alterne avec trois micros disposés sur scène. La chanteuse charismatique pousse sa voix jusqu’à prendre des airs de chanteuse lyrique en pleine révolution punk.
Au synthé, elle donne une tonalité plus électronique sur “Boulders Love Over Layers Of Rock” avec une batterie très marquée. L’ambiance est toujours déjantée. La présence scénique de la leadeuse charismatique n’est plus à démontrer. Elle danse, fait voler avec énergie ses longs cheveux, écarquille les yeux devant une fosse qui bouge de plus en plus. C’est avec des allures théâtrales mais toujours aussi rock qu’elle interprète “I’m Getting Sick Of You”. Ça saute dans l’assemblée. Teri Bender Gender est survoltée. Sous une lumière rouge, elle fait résonner “Witchless C Spot”, morceau planant ponctué de notes plus rock. Les deux musiciens sont déchaînés pendant que la frontwoman bouge comme une marionnette qui apprend à évoluer sans ses fils.
Sur le bien nommé “Dress Off”, elle slamme avant de revenir sur scène et enlève sa combinaison kaki pour dévoiler une robe rouge. La performeuse poursuit sur “The Leibniz Language” avec une fosse qui se lâche. Toujours aussi théâtrale, elle s’allonge par terre puis reprend brutalement la chanson en sautillant. Le Butcherettes met complètement en transe la salle.
La formation enchaîne les morceaux sans arrêter dans une énergie folle. “Your Weakness Gives Me Life” transcende l’auditoire. Le combo continue sa prestation déjantée avec “La Uva”, chanson en duo studio avec Iggy Pop qui figure sur l’album “A Raw Youth” (2015) avant de terminer avec le célèbre “Henry Don’t Got Love” avec une salle survoltée en communion avec les musiciens. L’un des membres de l’assemblée ira jusqu’à s’accrocher les pieds aux rails du plafond de la salle pendant que Teri Gender Bender continuera de mettre le feu. Elle regroupe ses musiciens en remerciant son public avant de prendre un dernier bain de foule après le set pour échanger quelques mots et photos avec ses fans.
Avec Le Butcherettes, la soirée a pris des allures de transe garage punk. La formation, menée par sa très charismatique chanteuse, a joué sans s’arrêter des morceaux énergiques et rythmés qui ont révolutionné le Backstage By The Mill.