Une soirée pleine de surprise s’annonçait pour RYL! en ce samedi à Lille. Simple Plan et Pony Pony Run Run en tête d’affiche accompagnés d’autres invités. Bien que le public soit majoritairement là pour le quintette québécois, cette soirée où les groupes français leur ont ouvert le bal était réussie. Un show qui a duré près de 4h et pour cause, ce concert étant en fait l’une des soirées du festival “Les Paradis Artificiels”. Difficile alors pour certain de rester jusqu’à la fin. Kids Bombardos ouvre la soirée à 18h30 alors que Simple Plan n’a fait son apparition qu’à 23h10, autant vous dire que la foule s’est impatientée. Heureusement pour nos oreilles, le son des trois groupes français était bon, de véritables showmen qui ont tout de même réussi le pari d’exciter les lillois.
Une heure après l’ouverture des portes, soit à 19h30, KIDS BOMBARDOS fait son entrée sur scène. La salle n’est alors pas tout à fait remplie et est majoritairement composée d’un jeune public dont la plupart sont accompagnés par leur parents. Parents qui restent soit aux côtés de leur progéniture et se mettent à lever les mains tout comme eux ou qui se sont posés un peu plus au fond en regardant leur montre à chaque entracte. Débarquent alors sur scène quatre musiciens français qui nous livrent un rock plutôt 60’s, dont un chanteur, Vincent Martinelli, à la voix plutôt grave qui rappelle celle de Julian Casablancas. A première écoute le son n’est pas désagréable du tout, étant rythmé par des solos à n’en plus finir pour notre plus grand plaisir. Etrangement Kids Bombardos rappelle The Strokes à ces débuts ou encore Two Doors Cinema Club, d’un point de vue musical mais aussi au niveau de la présence scénique. En bref voilà de jeunes musiciens (ndlr : de “vrais musiciens”) qui nous font dire que les français ne sont pas si mauvais que ça, qui plus est dans le rock, mais bien sûr en s’exprimant dans la langue de Shakespeare. Un set qui nous fait vibrer dont on retient principalement “I Round The Bend”, “Sunday” et “Goodbye Babe”. On notera aussi la façon dont Kid Bombardos a cloturé ce set avec plus de quatre minutes de solo.
Une demi-heure plus tard, tandis que la salle s’est bien remplie, c’est un autre groupe français qui fait son entrée sur la scène du Zenith de Lille. Ils s’appellent STUCK IN THE SOUND et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne manquent pas d’énergie. Ca saute, ça crie et le public est réactif, la température monte alors d’un cran. On passe alors dans un rock indie au rythme plus effréné. Sur quelques titres, on se retrouve dans un genre plus proche de U2, notamment lorsque José Reis Fontao (chant/guitare) s’adonne à des petits “Wohoo” en poussant dans les aigus. On retrouve principalement dans leur set des titres extraits de leur dernier album “Pursuit“, sorti en janvier dernier comme “Brother” ou “Tender”. Près de 50 minutes de show qui s’achève par des sauts dans les riffs éffrénés de guitares donnant envie de renouveler l’expérience.
Pas besoin de les présenter si ce n’est en rappelant leur premier album et plus particulièrement “Hey You” qui a fait connaître PONY PONY RUN RUN en 2010. Face au public lillois, Pony Pony Run Run fait le choix d’une setlist contenant surtout des chansons de leur second album éponyme sorti fin février. En gardant ce son alternatif au mélange pop rock électro/danse, les quatre membres du groupe débarquent en enchainant des titres tels que “Here I Am”, “Sorry” ou encore “Everywhere I Go” qui ont leur petit effet sur les lillois. Malgré tout, de ci de là, le public réclame une chanson en particulier. Vous l’aurez deviner il s’agit de “Hey You”. Le chanteur et guitariste Gaëtan Réchin Lê Ky-Huong en rit et leur répond qu’il a entendu leur demande et que celle-ci viendra sans doute avant la fin du set à condition qu’ils bougent et dansent avant. Et c’est dans les derniers titres que les premières notes de “Hey You” retentissent à la guitare. Imaginez donc l’excitation et l’euphorie d’un public qui jusque là donnait ce qu’il avait en attendant ce titre. Pony Pony Run Run fait donc durer le plaisir avec une version de plus de cinq minutes. Pour un public majoritairement venu pour Simple Plan autant dire que Pony Pony Run Run a relevé le défi de s’imposer. On en redemandait !
Pendant que la scène de SIMPLE PLAN est installée, les fans qui attendent depuis des heures en profitent pour se mettre en condition, c’est à dire prêt à hurler, à sauter et chanter malgré l’heure. Il est 23h15 lorsque l’hystérie est déclenchée, pour plus d’une heure de concert, avec “Shut Up”. S’enchaînent alors des titres de leurs quatre albums, “Can’t Keep My Hands Off You”, “Jump” où la survie prend le dessus dans la fosse, “When I’m Gone” ou un peu plus tard “I’m Just A Kid”. Les québecois nous livrent à nouveau leur fameux medley “Moves Like Jagger/Dynamite /Sexy And I Know It”, sur lequel le frontman Pierre aime montrer son corps et d’autres attributs. La fosse est alors en ébullition et devant ce public chaud bouillant, le groupe se sent chez lui et n’hésite pas à le montrer avec un accent québécois qui en rend plus d’une hystérique. Si l’on distingue des fans de la première heure, connaissant les titres de “No Pads No Helmets Just Balls”, il faut tout de même noter que ceux que nous surnommons la “génération Jet Lag” est majoritairement présente. Mention spéciale à “Astronaut” qui pour le coup est chanté dans toute la salle, au même titre que “Jet Lag” soit dit en passant. Cette soirée des Paradis Artificiels s’achève sur “Perfect” avec un intro guitare acoustique ou Pierre est seul sur scène, puis rejoint par le reste dur groupe qui salue son public.
A bientôt 1h du matin le Zenith de Lille se vide d’un public qui a tout donné pour cette soirée placé sous le signe du rock aux diverses tendances.