En cette très froide soirée hivernale de février, les spectateurs se massant devant la salle sont peu nombreux. Chacun préfère arriver un peu plus tard ou se réchauffer dans les multiples cafés autour de Bercy. Malgré tout, c’est devant une salle quasiment pleine que Lewis Capaldi, petit prodige écossais de la musique pop, se produit ce soir à Paris. Récit d’une soirée riche en émotions et en confettis.
Mark Sharp & The Bicycle Thieves
Ce sont les compatriotes écossais de MARK SHARP & THE BICYCLE THIEVES qui ont le plaisir d’ouvrir la soirée à 20h et ce pour un tout petit set d’à peine vingt minutes. De quoi aiguiser l’appétit et la curiosité du plus grand nombre, tant la musique des voleurs de bicyclettes est efficace et énergique. Il n’y a qu’à voir les premiers rangs qui reprennent à tue-tête les différents titres ! Le groupe a déjà sa place dans le cœur des fans de Lewis Capaldi, et se démène pour nous faire passer vingt minutes de rock pur. Une belle découverte qu’il nous tarde de revoir en petit comité.
Only The Poets
ONLY THE POETS continue de chauffer la salle parisienne et dans la lignée du groupe précédent, propose un punk rock ressemblant à celui de The 1975. C’est efficace, dansant et bien exécuté. Avec beaucoup d’Anglo-Saxons dans la salle ce soir, les musiciens se sentent à l’aise et boostés dans leur confiance, tant les spectateurs reprennent les paroles fort ! Nous avons la chance d’entendre ce soir un nouveau titre du groupe avec “Jump”, un morceau énergique qui a l’air de conquérir une grande partie de la salle.
Tout comme la formation précédente, Only The Poets est limité à vingt minutes et c’est avec “Cease Fire” que les Anglais quittent la scène, sous les applaudissements et les acclamations chaleureux de la salle.
Lewis Capaldi
Alors qu’on a plutôt en tête des chansons calmes quand on pense à LEWIS CAPALDI, quelle surprise de voir les gradins se lever dès le début du concert sur “Forget Me” ! Il faut dire aussi que la fosse et le reste des spectateurs ont été chauffé par l’introduction au concert sur le morceau éponyme de son deuxième album “Broken By Desire To Be Heavenly Sent” (sortie le 19 mai) et ses projections sur l’immense écran rectangulaire surplombant la scène de l’Accor Arena. Deux autres écrans de chaque côté de la scène complètent la scénographie de la soirée, tandis que les plateformes surélevées sur lesquelles sont installés les musiciens s’illumineront tout au long du set.
C’est tout de blanc vêtu et sous une ovation chaleureuse de Lewis Capaldi arrive sur scène et lance un set qui va durer un peu moins d’une heure et demi, la faute à un mal de gorge persistant (qui aura d’ailleurs un impact sur la setlist et la durée du show) et supposément aussi à son syndrome de Tourette. Il s’est récemment expliqué sur le sujet et sur la manière dont celui-ci l’affecte. Ce sera d’ailleurs particulièrement visible lorsqu’il apparaîtra sur les grands écrans pendant le concert. Une vision douloureuse mais nous tenons à souligner le courage de l’artiste qui a malgré tout assuré un superbe concert.
“Voulez-vous coucher avec moi ce soir ?”
“Forget Me” est d’ailleurs clôturé avec un jet de confettis prenant par surprise la salle. Les paroles des morceaux qui s’enchaînent sont parfois inintelligibles, la faute à des fans particulièrement en forme vocalement ! “Forever” et “Lost On You” suivent les quelques essais en français de Lewis Capaldi. Fidèle à sa réputation de boute-en-train, l’Ecossais nous parle tour à tour de la défaite de l’équipe écossaise au rugby le jour même, du fait qu’il ait mangé un sandwich “baguette jambon” ou encore du fait qu’il va nous massacrer nos petits cœurs sensibles ce soir (“I’m gonna beat the shit out of your hearts tonight“, pour la version de Shakespeare). L’occasion aussi de rappeler que ce soir nous sommes tous des gens tristes venus chanter nos peines de cœur. Sacré programme !
“Before You Go” s’achève avec quelques bribes du “Love Story” de Taylor Swift, et cela nous amène aussi à constater que la voix de Lewis Capaldi force de plus en plus tout au long de la soirée. A cause de ses crises de Tourette et de sa voix cassée, il a décidément du mal à terminer les morceaux mais tient pourtant les notes les plus hautes.
Soutenu par ses musiciens, l’artiste écossais ne manque pas une seconde de faire le clown ou de prendre le téléphone d’une spectatrice pour faire une vidéo, en constatant en fin de compte qu’elle a l’application McDonald’s +. Un vrai comique !
“Bruises”, “Wish You The Best” (nouveau titre bien accueilli) et “Grace” nous brisent à tous un petit plus le cœur ce soir. C’est un grand moment emo que nous vivons tous ensemble.
Mais trêve de plaisanterie, c’est l’heure du rappel et d’aller aux toilettes comme le rappelle Lewis Capaldi. Quelques instants dans le noir et c’est avec son pianiste qu’il revient en scène pour “Someone You Loved”, ce qui nous fait nous rendre compte que le concert est écourté d’un titre.
Le final est poignant, triste mais lumineux. Tout le monde chante, pleure, et aide l’artiste à reprendre le refrain près de quatre fois (!!!) avant que celui-ci quitte la scène sans un mot. Nous mettons cela sur sa maladie et son état de fatigue avancé pour la soirée.
Nous ravalons nos larmes et nos petits cœurs brisés, il est temps de rentrer.