En moins de deux ans, le jeune Lewis Capaldi a sorti deux EP (“Bloom”, Breach”) et a assuré la première partie d’artistes tels que Milky Chance et Sam Smith avec brio. Il nous était donc impossible de manquer ses débuts en haut de l’affiche !
20h30. Fumeurs esseulés et fans assoiffés ont déserté les quais du canal Saint-Martin. Massés tout contre la scène du Point Éphémère, ils attendent que NINA NESBITT entre en scène. Joyau de la scène pop écossaise, elle multiplie les succès depuis la sortie de son premier EP au printemps 2012. A peine les premières notes se sont échappées de son piano que le silence se fait. Bien que seule derrière son petit clavier, la jeune femme dégage un charisme digne des plus grandes divas. “Je vais vous interpréter l’une de mes chansons préférées”, annonce-t-elle. Sourire aux lèvres, elle entonne “Toxic” de Britney Spears. Conquis, le public l’accompagne. Quelques trente minutes plus tard, le set de Nina Nesbitt s’achève par un moment de grâce délicieusement grinçant. “Cette chanson parle de ce que ça fait de sortir avec un fuckboy. J’espère que ça aidera celles et ceux qui sont concernés !” Message reçu… et rendez-vous le 1er février pour découvrir le prochain album de l’Écossaise.
Peu d’artistes peuvent se vanter d’avoir entamé leur carrière avec un hit planétaire. Encore plus rares sont ceux qui sont devenus célèbres avant vingt-cinq ans. LEWIS CAPALDI est l’un d’entre eux. Tout aussi talentueux que cabotin, c’est sur le tube disco “Mamma Mia” qu’il fait son entrée sur scène… avant d’enchaîner avec deux de ses tubes : les charmants “Grace” et “Mercy”. À peine a-t-il le temps d’inviter ses fans à se joindre à lui qu’ils reprennent le refrain en chœur. Aucune fausse note n’est à déplorer… comme quoi, tout arrive ! “Je vous remercie de m’avoir donné autant d’argent”, lance-t-il goguenard. “Je plaisante, bien sûr ! Mais j’ai quand même des T-shirts à vendre”, poursuit-il tout sourire. Le Point Éphémère éclate de rire. Celui qui se définissait comme timide et maladroit il y a quelques mois, s’impose aujourd’hui avec une hilarante élégance. Chapeau bas ! Poussant l’honnêteté à son comble, il lâche : “Mon album n’est pas encore sorti, alors soyez prêts à vous taper quelques daubes dont vous n’avez jamais entendu parler !” Si elles sont logiquement moins bien accueillies que les quelques morceaux que Capaldi a déjà sorti, ses nouvelles compositions n’en sont pas moins prometteuses. Peu surprenantes, mais de qualité.
Alors que ses musiciens esquissent les premières notes de “Someone You Loved”, l’Écossais saisit le portable d’une fan en plein FaceTime avec une certaine Juliette. “C’est un peu comme si j’étais ton Roméo”, lui lance-t-il hilare. Concert ou réunion de famille, les frontières se brouillent… et c’est tant mieux ! Vient l’heure de “Lost On You”. Capaldi tient la note avant de s’interrompre brutalement. Il jette un coup d’œil à son public et reprend. Quel taquin ! Soudain, une voix s’élève dans la foule : “Tu es né dans quel coin de l’Écosse ?”, hurle l’une des compatriotes du musicien. “Glasgow, mais je ne suis pas sûr que ce soit le moment”, répond-il entre deux éclats de rire. Après une heure de pirouettes vocales, le traditionnel “on arrive à la fin du concert” est accueilli par des huées. “Vu que je n’ai pas encore chanté mon plus gros succès, vous savez que je vais revenir. Donc je vais aller dans les coulisses, vous allez faire comme si et puis on terminera par ce que vous savez !” En voilà une manière tout aussi peu commune que rafraîchissante de désamorcer le pseudo traumatisme du rappel. Conclusion plus qu’adéquate, l’enchanteur “Bruises” achève de séduire le public. Jonglant avec une agilité désarmante entre une voix de tête cristalline et une voix plus râpeuse, Capaldi s’impose dans les cœurs avec autant d’aisance que le houblon descend le long des gorges. Fondu au noir. Les premières notes de “Bohemian Rhapsody” s’échappent des enceintes du Point Éphémère.
Longue vie au roi !