Après la séparation d’Oasis à Rock En Seine en 2009 et la dissolution de Beady Eye en 2014, Liam Gallagher fait son retour musical cette année, cette fois-ci en solo avec “As You Were”, à paraître le 6 octobre prochain. Rendez-vous dans les locaux parisiens du label Warner, pour un concert (très très) privé RTL2.
Salle comble pour l’ex-Oasis, venu présenter son premier effort solo sur la scène du 118 devant les plus chanceux. Après une demi-heure supplémentaire de patience requise, accompagnée en musique par une playlist diffusée dans le bâtiment, l’événement débute enfin à 20h30. Des lumières saillantes habillent la scène, “Fuckin’ In The Bushes” résonne dans la pièce : les musiciens font leur entrée, avant que Liam Gallagher n’apparaisse et prenne place devant son pied de micro, dans sa posture typique et son habit fétiche : sa parka. Sous les acclamations, la première chanson est annoncée. Ce sera “Rock ‘N’ Roll Star”. Dès lors, l’auditoire se verra gratifié de plusieurs classiques d’Oasis tout au long de la setlist prévue (“Morning Glory”, “D’You Know What I Mean”, “Slide Away”), qui sera d’ailleurs bien fournie. RTL2 n’a pas menti : au delà du caractère exclusif de l’événement, le concert annoncé en est, pour le coup, vraiment un. Liam et sa bande ne sont pas venus jouer une petite poignée de titres seulement, mais bien un véritable set de plus d’une heure.
Si les morceaux intemporels d’Oasis sont bel et bien appréciés et réactivent la nostalgie du public (qui demeure malgré tout extrêmement timide), les chansons de “As You Were”, objet principal de la soirée, se distinguent aussi par leur qualité. “Wall Of Glass”, premier single, fait office de titre rock tempéré mais accrocheur, tandis que le troisième extrait du disque “For What It’s Worth” joue la carte de la ballade, portée par des paroles rétrospectives teintées de regrets et d’excuses. Mais les surprises se trouvent surtout dans les pistes qui n’ont pas encore été révélées dans leur version studio. Les titres acérés “I Get By” ou “Greedy Soul” trouveront pour sûr leur écho auprès de la foule lors des concerts, tandis que “Bold” semble avoir été écrit en plein âge d’or d’Oasis, figurant comme le nouvel hymne à en devenir. L’ombre du groupe ne quittera probablement jamais Liam Gallagher, aussi bien dans sa vie personnelle que dans son écriture, mais l’ensemble présenté ce soir s’émancipe malgré tout du colosse que demeure son projet d’origine.
Un élément émerge de la performance offerte : la voix est bonne. Étrangement, elle est même éclatante. On se croirait de retour en 1995, avec ce timbre si charismatique, les cordes vocales mises à l’épreuve à chaque note livrant un rendu à la fois edgy et maîtrisé. Les musiciens, cependant, semblent être mis en retrait; les instrus sonnent plates, presque sans âme, ne renforçant que d’autant plus la place centrale du chanteur mancunien, qui, malgré sa nonchalance caractéristique, semble pourtant ravi d’être là.
Mais toute bonne chose a une fin, et après “Be Here Now” à l’issue de laquelle le groupe s’éclipse de scène, c’est le morceau le plus mondialement connu d’Oasis qui fera office de rappel. La guitare acoustique est de sortie et introduit “Wonderwall” à la foule, qui reste toujours autant sur la réserve; le contexte de concert privé enregistré, parfois intimidant, étant peut-être la raison de cette absence de spontanéité. Qu’importe, le set s’achève sur les dernières notes de ce titre fédérateur, laissant alors place aux remerciements et aux revoirs.
Ce concert fut une belle opportunité pour une poignée de fans et professionnels de constater que le talent de Liam Gallagher n’est pas mort. Avec le concentré de “As You Were” proposé ce soir, sa carrière solo semble même partir du bon pied, et offrir quelques titres marquants. L’excitation quant à la sortie du disque et la future tournée européenne n’en est que plus grande !
Setlist :
Fuckin’ In The Bushes
Rock N Roll Star
Morning Glory
Wall Of Glass
Greedy Soul
Bold
For What It’s Worth
D’Ya Know What I Mean
Slide Away
I Get By
Better Run Better Hide
Universal Gleam
Be Here Now
—-
Wonderwall